dimanche 25 novembre 2012

LIBRE ARBITRE

   Suite à une remarque de ma lectrice favorite, Libre Arbitre va faire l'objet d'une réécriture complète. La première version était, selon elle, trop compliquée et trop violente. Je vous laisse découvrir l'article par vous-même, mais je doute publier un jour cette version. 

   Salutations, chers lecteurs ! Aujourd'hui, pour tout vous avouer, je n'avais aucune idée d'article en tête. Quelques lectures sympas à partager, mais je voulais faire autre chose. Alors l'article de ce dimanche portera sur moi (oh, l'égoïste !) et d'un nouveau livre que j'écris en ce moment-même (cinq en même temps, mon record, qui dit mieux ?).
    Le titre de ce livre est “Libre arbitre” et les personnages sont… des personnages ! Hé oui ! Dans ce roman, je vous propose une mise en abîme, l'envers du décor. L'histoire commence avec la naissance du personnage principal. Son principal problème ? Son auteur. Pourquoi ? Premier extrait !


 
Je m’étais rendu compte que la plus petite chose avait une conscience à ma naissance.
Je me souvins encore de tout cela… J’étais né dans un univers entièrement blanc et uniforme. Il n’y avait pas de limites. Ça s’étendait, là, tout autour de moi, immense. Moi, avec mes yeux d’encre, j’observai silencieusement. Je n’étais alors qu’un nom sur du papier.
Oui, on m’avait nommé Ludivine. Mais j’ignorai de quel sexe j’étais, la tonalité de ma voix, la couleur de mes yeux, de mes cheveux ou de ma peau. J’ignorai à même mon corps. Mon esprit était aussi vierge que la feuille de papier sur laquelle j’étais couché(e).
J’étais une petite tâche d’encre.
Puis, on m’a nommé Ludovic, ensuite Pablo, on est revenu sur Ludivine, pour partir sur Camille et finalement adopter Kei. Je crois que celui qui me nommait n’avait aucune idée de ce qu’il allait faire de moi. Il hésitait, tapait sur son clavier et effaçait avant de taper de nouveau. Puis, pour se changer les idées, il a lu Rust Blaster, de Yana Toboso (qui est également le mangaka de Black Butler, non je ne fais pas du tout de pub, pourquoi ?). Je me souvins qu’il pleurait  à la fin. Il a alors décidé de me nommer comme le personnage principal de ce manga : Kei. Je fus depuis lors un garçon aux cheveux blancs et aux yeux violets, tout comme le protagoniste du manga. Si ça, ce n’était pas du plagiat…  
D’ailleurs, à qui appartenait ses mains qui tapaient ces touches avec hésitation ? Maintenant que j’avais des yeux corrects, je pouvais regarder par-delà l’écran qui me séparait de mon créateur. J’y ai vu des poils de barbe, de la fumée de cigarette. Un homme… et il buvait de la bière. Super, mon avenir était assuré ! Il sembla soudainement avoir une idée et ses doigts se mirent à voler de touche en touche. Autour de moi, les mots virevoltaient pour aller se placer correctement. Une fois qu’ils avaient trouvé leur place, ils s’accrochaient à la feuille et se transformaient sous mes yeux. Je me retrouvai assis dans un fauteuil, une télécommande à la main, une canette de coca dans l’autre. J’étais dans une maison coquette. De grandes fenêtres laissaient le soleil déverser ses rayons chaleureux dans la pièce. C’était agréable et… Tiens ? L’auteur avait changé d’avis, il pleuvait maintenant. On sonna à la porte et des mots s’écrivirent sur les murs de la maisonnette. “Va ouvrir !” qu’ils disaient. Je me suis retrouvé propulser hors du fauteuil et revêtu d’un costume noir avec un plateau sous le bras. J’étais maintenant serviteur dans un immense manoir. J’allais ouvrir. Sous la pluie grelottait une jeune fille vêtue d’une crinoline qui formait comme un demi-globe à partir de ses hanches. Elle avait de grands yeux verts… Ah non, ils étaient bleus maintenant. Heu… L’auteur avait décidé désormais qu’elle portait un cache œil et qu’elle avait des cheveux noirs comme le jais avec trois mèches colorées : une violette, une lavande et une indigo. Elle leva le nez pour lire son texte d’une voix monocorde :
-   Exc… Excusez-moi. J’ai été surprise par l’orage et je me demandai si je pouvais rester ici le temps que ça se calme. 

   Pour en venir à la trame du récit, Kei va donc évoluer dans un univers qui ne va cesser de changer et, quand le tout se sera stabilisé, va devoir subir toutes les envies et pulsions de l'écrivain sans jamais pouvoir aller contre sa volonté. Par exemple : 
 
-     Je n’ai pas pu ramener l’antidote, mais je vais quand même te sauver. J’ai passé un pacte avec notre adversaire. Je vais partir, Kei… Et ainsi…
Elle sanglotait, mais moi, je ne voulais tout simplement pas y croire.
-     Tu vivras, acheva mon amie.
Animée par la volonté de notre écrivain, elle se leva.
-     Paola ! criai-je.
Je voulus m’élancer vers elle, mais les mots fondirent sur moi, bruyant et malfaisant essaim d’insectes noirs, pour m’empêcher d’avancer. Mr l’ennemi-qui-nous-attend-en-embuscade-dans-un-arbre-pour-nous-tuer ne tenta rien, le visage fermé. Moi, je continuai à lutter.
PAOLA ! hurlai-je de nouveau.   

    Voilà (bon, je vous rassure, Paola ne s'en va pas vraiment, ce n'est que le début de l'histoire, après tout!). Pour ceux qui se poseraient éventuellement la question, Mr l’ennemi-qui-nous-attend-en-embuscade-dans-un-arbre-pour-nous-tuer est bel et bien un personnage. C'est le protagoniste un peu mystérieux du moment qu'on nomme en fonction des circonstances  (je vous laisse donc imaginer la situation dans laquelle se sont retrouvés Paola et Kei…)
      L'histoire va donc se construire autour de cette problématique. Puis, un jour (mon prince viendra ? Hé non !), l'auteur tue un des personnages les plus proches de Kei pour faire avancer l'histoire. Alors le protagoniste n'a plus qu'une idée en tête : se révolter et quitter définitivement son monde de papier et ainsi avoir enfin son propre libre arbitre. 
    Vous pourrez retrouver également d'autres personnages de mes livres que rencontre Kei au fur et à mesure de sa quête : Ascal (Soul sea), Koena et Harley (Le Recommencement), Noé (Réflexions d'une marionnette de papier)… 
    Allez, un dernier petit extrait pour la route !
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Je m’appelle Kei. Nom de famille : inconnu. Taille : inconnue. Poids : inconnu. Parents : inconnus. Passé : inconnu. Futur : plus qu’incertain. Libre arbitre : zéro.
J’ai des cheveux blancs malgré mon jeune âge (je dois avoir dans les dix-sept ans à vue de nez) et des yeux violets. Je n’ai pas d’histoire pour le moment. J’ai été le porteur d’une clé des Enfers pendant quelques pages, mais cette époque est révolue (apparemment).
Je partage mes lignes avec papi André, un savant amateur de thé, Paola, une tueuse voir plutôt une terroriste et Mr la mystérieuse-silhouette-qui-observe-tout-la-scène-un-sourire-de-loup-sur-les-lèvres qui ne sait pas qui il est et dont on ne connaît pas le visage parce qu’il est masqué par son abondante tignasse rousse qui descend jusqu’au creux de ses reins. On a un auteur qui fume et qui boit. De plus, il nous a créé, mais il n’a aucune idée de ce qu’il va faire de nous.
En gros, bah, on est un peu dans la galère, quoi.  

Marine Lafontaine

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