mardi 5 mars 2013

CHAPITRE 4 + CONCOURS

   Bien le bonjour ! Aujourd'hui, voici la suite de notre fiction ! Au passage, je m'adresse à vous pour une grande nouvelle. J'ai décidé de lancer un concours, oui, un concours. En fait, l'idée m'est venue il y a cinq minutes, donc il va me falloir encore un peu de temps pour le mettre en place, mais en voici déjà l'idée : je vais publier sur Marine's blog un livre que j'ai écrit récemment, mais je vais l'arrêter à un certain moment pour que vous, lecteurs, écriviez une suite que vous m'enverrez par mail. Les meilleurs écrits seront publiés sur le blog et les heureux élus seront bien évidemment récompensés… dès que j'aurai choisi les prix !
   Ce ne sera pas pour tout de suite, mais j'espère vite mettre ce concours en route. Pour qu'un maximum de gens y participent, est-ce que vous pourriez relayer cet article, s'il vous plaît ? Merci de tout coeur ! Et maintenant, voyons où en sont nos chers Lizzie et Gilles !

 
   Quand les fiancés et Lena revinrent de leur promenade, ils eurent l'immense surprise de découvrir une façade qui n'avait rien à voir avec celle d'avant ! Les fenêtres avaient étaient changées, les persiennes en fer également ! Les marches étaient recouvertes de plâtre et des planches de bois permettaient d'accéder au perron sans dommage. Le plus étonnant était sûrement la façade en elle-même ! Brossée pour enlever la suie, on avait déjà commencé à la repeindre ! Gilles sauta de l'échafaud érigé à la va vite. Lui et son Maître échangèrent un petit regard et un sourire étira les lèvres du domestique.
-     Heureux que vous ayez saisi la situation, Mr le Comte. Vous avez pris la bonne décision.
-     Ouais, ouais... grogna Wait.
   Lizzie avait la vague impression de n'être qu'un objet décoratif. Visiblement, Wait s'était décodé à l'épouser, plus de doutes là-dessus. Il en semblait même satisfait (bien qu'elle doute que ses charmes aient quelque chose à voir avec la révision de son jugement). Il allait l'exhiber un moment “regardez j'suis marié, je vais agrandir mon territoire, youpi tout le monde est content” puis la rangerait dans un coin. Elle n'était même pas un trophée, juste un engrenage dans un plan auquel elle ne comprenait rien.
-     Gilles ! Gilles !
   Holly sortit du manoir en courant, un immense sourire aux lèvres. Elle étai vêtue d'une robe de mousseline blanche avec des volants verts. Elle resplendissait.
-     Gilles ! lui sourit-elle en saisissant sa main. C'est aujourd'hui, c'est aujourd'hui, n'est-ce pas ?
   Le visage de son frère s'assombrit. Lizzie comprit qu'Holly était de nouveau plongée dans une sorte de démence. Les troubles dont elle souffrait inquiétaient sérieusement la jeune fille. Qu'avait en réalité la sœur de Gilles ?
   La manchote se détacha soudainement de ce dernier et se mit à danser en riant. Elle se figea à la vue de Wait et Lena. Son visage se décomposa.
-     Bande de monstres ! hurla-t-elle, les yeux révulsés.
   Son visage si épanoui, si heureux, se mua en un masque de colère pure. Elle voulut se jeter sur eux, mais une silhouette s'interposa, bras en croix.
-     Holly, arrête-toi je t'en prie ! lui cria Gilles. Calme-toi !
   Sa sœur changea encore d'expression. Cette fois-ci de la terreur s'inscrivit sur ses traits.
-     Gilles... Mon pauvre petit frère, murmura-t-elle. Tu t'es laissé séduire par la beauté et la voix de cette sorcière.
-     Holly, retournons à l'intérieur, proposa calmement Gilles. Viens...
   Elle repoussa la main qu'il lui tendait puis sembla soudain sortir de transe. Elle observa sa robe avec incrédulité.
-     Qu'est-ce que je fais avec cette toilette ? s'étonna-t-elle.
-     C'est parce qu'il y a un bal, ce soir.
   Gilles la saisit par la main et la fit tourner sur elle-même.
-     On organise un bal ce soir pour la venue de la duchesse, expliqua-t-il en souriant. Tu veux bien l'aider à s'habiller pendant que Sanal et moi décorons la salle de réception ?
-     Bien sûr ! se réjouit Holly. Venez, Miladie !
-     Je vais m'occuper de ladie Elizabeth, intervint Rima. Holly, et si tu nous préparais quelque chose de bon ?
-     D'accord !
   La jeune femme sourit et s'empressa de prendre congé. Malgré elle, Lizzie en fut soulagée. Les crises d'Holly lui donnaient des frissons dans le creux des reins. L'héritière des Numerine salua Wait puis emboîta le pas de Rima. À peine furent-elles éloignées que ce dernier fit volte face vers Gilles.
-     C'est quoi cette mascarade ? cracha le Comte. Un... bal !?
-     Hé bien quoi ? C'est la tradition, fit remarquer le domestique d'une voix innocente.
-     Sale scorpion !
-     Allons, Mr le Comte, dépêchons ! Il faut trouver des costumes pour vous et Toboré.
-     En tout cas, mon cher Gilles, je sais déjà lequel tu vas porter, minauda le Comte.
   Il semblait avoir tout retrouvé de sa superbe. Gilles se fit violence pour ne pas répliquer. Au lieu de ça, il adressa à son Maître son sourire le plus mielleux :
-     Oui, en effet, Wait. Je vois duquel tu veux parler.

   Rima emmena Lizzie dans sa chambre  et ouvrit une armoire dans laquelle était rangée diverses robes aux couleurs irisées et chatoyantes. La jeune femme observa un moment Lizzie puis choisit une robe sans manche de soie rouge. Délicatement froncée au niveau de la poitrine avec un décolleté en V, elle était fortement échancrée sur le côté droit. Une robe d'une grande simplicité en somme, mais d'une très grande beauté.
-     Elle ira à ravir avec vos yeux ocres, affirma Rima.
   Lizzie fit la moue puis haussa les épaules. Cela lui importait peu, à vrai dire. La jeune femme l'invita à prendre place devant une massive et élégante coiffeuse en chêne.
-     Je vais vous maquiller et m'occuper de votre coiffure, indiqua-t-elle.
-     Rima ?
-     Hum ?
-     C'est moi... Ou vous êtes tous des menteurs dans cette maison ?
   Sans répondre, l'intéressée enleva la résille qui retenait les cheveux de Lizzie. Ces derniers, d'une chatoyante couleur auburn, cascadèrent autour de son visage sans pour autant atteindre ses épaules.
-     Une ladie ne devrait pas porter des cheveux longs ? s'amusa Rima.
-     Un domestique ne devrait pas répondre aux questions d'une duchesse ? répliqua l'intéressée du tac au tac.
-     Des menteurs, dites-vous ? Je ne vous dirai pas le contraire, soupira Rima en souriant. Je suis sûrement la pire de toutes.
-     La pire... de toutes ?
-     Exact... Mademoiselle Lizzie... Je peux vous demander une faveur ?
-     Heu... Oui, d'accord...
   De toute manière Rima semblait si désespérée que Lizzie se sentait bien incapable de lui refuser quoique ce soit.
-     Il faut que vous épousiez Wait ! la supplia la jeune femme en se laissant tomber à genoux. C'est le seul recours que nous avons !
-     Comment ça ? se troubla Lizzie.
-     Si vous ne le faites pas, tous mourront !
-     Mais qui ?!
-     Gilles et toute sa famille ! Cette fois-ci, Wait sera sans pitié.
-     Comment ça, cette fois-ci ?!
   Rima se rendit alors compte qu'elle en avait trop dit. Son visage s'empourpra et elle détourna la tête, en proie à l'hésitation. Elle ne pouvait trahir sa promesse, mais... Elle observa un moment Lizzie et son cœur se serra. Si elle voulait que la duchesse coopère, elle n'avait guère le choix !
-     Mademoiselle, après le bal, je viendrai vous chercher dans votre chambre... il faut absolument que je vous montre quelque chose.

   Gilles observa un moment le costume qu'il avait sur les genoux. Ces traces... Ces traces de passé qui le poissaient... Leur odeur en était insupportable ! Il prit une grande inspiration puis observa un moment la lune par la fenêtre.
-     Bientôt, promit-il. Bientôt, nous serons libres.
    Il l'enfila.

    Ce fut Sanal qui vint trouver Lizzie pout l'ouverture du bal. Il resta un moment interdit devant sa jeune maîtresse, tant la transformation était impressionnante. Elle qui méprisait tout ce qui était superficiel, la voilà parée comme une déesse. Un collier où se mêlaient les perles d'ambre, les anneaux de corail et les fleurs dorées scintillait à son cou et de fins bracelets ornaient ses bras. Ses cheveux courts étaient assemblés en un habile chignon, mais quelques mèches rebelles s'en échappaient.
-     Z'êtes parfaite, M'amzelle.
-   Tu parles, bougonna Lizzie. Vivement que ce bal insipide se termine que je puisse retirer cet accoutrement ridicule.
  Son visage était subtilement maquillé de sorte à faire ressortir ses grands yeux ocres. Sanal lui offrit son bras, lui-même étant habillé d'un costume blanc.
-     Tu ressembles à un pingouin, se moqua Lizzie.
-     Allons, M'amzelle.
-     Ouais, ouais...
-     T'nez vous correct'ment ! Et n'dites surtout pas ça à vot'fiancé !
-     Que penses-tu de lui, Sanal ?
   Ils avançaient d'un pas tranquille. Le serviteur des Nemurine fronça les sourcils.
-     C'n'est pas que'q'un dé bien, M'amzelle. Avant l'déjeuner, j'l'ai vu menacer l'petiot.
-     Gilles ?
-     Oui. Il disait qu'allait lui cwever son autre œil !
-     Ce serait Wait qui aurait fait ça ? se troubla Lizzie.
-     J'sais pas plus, M'amzelle.
-     Racontre-moi tout ce que tu sais !
   Sanal rapporta fidèlement la conversation telle qu'il l'avait entendu. Lizzie aurait voulu l'interroger sur certains détails précis, mais ils étaient arrivés en haut d'un petit escalier. En les apercevant, Gilles s'inclina devant eux. Il portait un costume couleur crème qui semblait être taillé pour lui. Néanmoins, il était usé et maculé de tâches de suie. Une traînée sombre  se dessinait sur son épaule, comme “comme du sang séché”, songea  Lizzie dans un frisson.
-   Miladie, s'avança Gilles avant de lui tendre son bras. Veuillez me suivre, s'il vous plaît. Je vais vous conduire auprès de Mr le Comte.
   Ils descendirent les marches. Dans la salle aux murs tapissés de miroirs, Lizzie repéra Rima, vêtue d'une robe très sobre, mais qui lui allait à ravir. Ses cheveux soyeux cascadaient dans son dos. Elle portait autour du cou un simple cordon de cuir orné d'un anneau de jade. Lena et Toboré, eux, n'avaient même pas pris la peine de se changer. Wait se détachait de ses complices et émettait un charisme incroyable. Vêtu élégamment d'un pantalon et d'une chemise noirs, la seule note de couleur était ce ruban écarlate qui en ornait le col. Ses cheveux étaient lâchés dans son dos et accrochaient les flammes des lustres. Son col ouvert donnait sur son pendentif en forme d'étoile à huit branches. Quand il les aperçut, il s'avança aussitôt à leur rencontre. Instantanément, Gilles lâcha le bras de Lizzie et fit demi-tour. Wait fronça les sourcils et porta deux doigts à sa bouche pour émettre un sifflement des plus stridents. Lizzie vit Gilles lever les yeux au ciel puis venir se poster aux côtés de son Maître. Ce dernier adressa un sourire (carnassier ? Chaleureux ? Moqueur ? Elle ne saurait dire) à sa fiancée.
-     Au fait, Gilles, tu danseras avec Rima, ce soir.
-     ...
-     Gilles !
-     Oui, oui, grogna le domestique.
-     Et Holly sera avec Toboré, alors. Ça ne te dérange pas, Gilles ?
-     Je ne vois pas pourquoi ça me gênerait.
   Mais il avait pâli. Lizzie fronça les sourcils, intriguée, puis se forgea rapidement un masque joyeux quand Wait posa de nouveau les yeux sur elle. Lena avait mis un disque dans le vieux gramophone. Une valse emplit l'air, noyée dans des parasites.  Les danseurs s'inclinèrent face à leur partenaire avant de se mettre à tournoyer sur la piste en érable. Holly ne semblait pas très bien comprendre ce qu'il se passait, mais ne fit aucun commentaire quand les mains de Toboré descendirent dans le bas de son dos. Lizzie nota avec étonnement la façon dont évoluaient la sœur et le frère sur la piste : ils avaient une démarche légère et une parfaite maîtrise de leurs pas... ce qui était loin d'être le cas de son cavalier ! Elle haussa les épaules. Bah, de toute manière, elle n'aimait pas danser, donc elle était mal placée pour critiquer.
   De son côté, Gilles eut un petit sourire à la vue du couple que formaient Lizzie et Wait. Rima lui donna un léger coup de coude dans les côtes.
-     Arrête ça, murmura-t-elle. Tu as l'air d'un psychopathe.
-     C'est à cause de toi que je suis obligé de jouer les psychopathes, fit-il remarquer en sifflant. Tu n'as pas le droit de me faire des reproches à ce sujet.
-     Gilles... on devrait peut-être tout arrêter, tu ne crois pas ?
-     Je ne laisserai pas tomber ma famille !
-     Je m'en doutais...
-     J'espère que tu ne mêleras pas la duchesse à tout ça.
-     Pourquoi je ferai une telle chose ?
-     Pourquoi ?
   Il la prit par la main pour la faire tourner puis la renversa en arrière avant de se pencher sur elle.
-     Parce que tu es rongée de remords, souffla-t-il.
   Elle loucha sur son nez tout près du sien. Il sourit en percevant son trouble et il la redressa. Ils s'apprêtaient à continuer la valse quand un cri de détresse leur parvint.
-     Holly ! s'alarma Gilles.
Il se précipita vers elle. Rima sentit sa main se glisser hors de la sienne. Elle en aurait haï Holly, mais, pour l’instant, elle était trop inquiète pour s’en tenir à ce sentiment. Elle courut sur les pas du jeune homme. La sœur de Gilles était recroquevillée sur elle-même. Lizzie la tenait par les épaules, mortifiée.
-     Sanal ! lança-t-elle en se redressant brusquement. Va lui préparer une tisane apaisante !
-     Tout suite, M’amzelle.
-     Il faut l’allonger, indiqua Gilles. Allez, Holly… Tout va bien… 
La jeune fille leva un visage terrifié vers lui.
-     Papa… Maman… Green et Black… Où sont-ils ? Pourquoi tu ne me dis rien ?
-     Ils vont bien, Holly.
-     Comment peux-tu me dire ça ?!
   Elle se releva brusquement, les larmes aux yeux. À cet instant précis, Lizzie songea qu’elle était sûrement la plus censée de tous dans ce manoir. La sœur de Gilles n’avait rien d’une folle. C’était juste une femme brisée par le désespoir.
-     Tu as vu ce qu’ils ont fait au manoir ?! Tu as vu ce qu’ils ont fait aux domestiques !? Ce qu’ils ont fait de toi ! criait-elle. Ce Wait et ses nervis ont tout piétiné ! Ils… !
-     Holly !
   Gilles gratifia sa sœur d’une œillade incendiaire. Pourtant, ce n’est pas sur elle qui déversa sa bile. Il fit volte face et attaqua Rima :
-     Tu étais censée lui donner ses médicaments !
-     … 
-     C’est pas vrai !
-     Gilles !
   La voix de Wait avait claqué comme un fouet. Il lança un regard noir à Rima puis se tourna vers ses domestiques.
-     Gilles, emmène ta sœur brailler ailleurs. Ma chère Elizabeth, veuillez m’excuser pour ce déplaisant spectacle. Rima, raccompagne-la à sa chambre. Lena, Toboré, avec moi.
-     Sanal, accompagne Gilles et Holly ! lança Lizzie.
-     Bien, M’amzelle.
    Rima emmena rapidement Lizzie hors de la salle de bal. Arrivées à proximité de la chambre de la jeune femme aux cheveux châtains, celle-ci jeta un coup d’œil par dessus son épaule. 
-    C’est bon, souffla-t-elle. Toboré ne nous suit pas.
-     Toboré ?
-     Cette ordure est une oreille ambulante. Parlez bas, Mademoiselle.
-     D’accord… 
-     Enfilez ça.
    Elle lui tendit une robe assez courte d’un beau bleu roi accompagné d’un tablier blanc et d’une coiffe de même couleur.
-     C’est…
-     L’habit des domestiques de Phamvarna, exposa Rima en commençant elle-même à se déshabiller. Enfilez-le ou ils ne voudront pas que vous les approchiez.
-     Ils ? Qui donc ? 
-  Les Seigneurs Phamvarna, quelle question !


Marine Lafontaine 

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