Et voici le chapitre 7 qui est l'un des derniers ! Bientôt, la résolution de l'histoire vous sera dévoilée… Quand j'aurai fini de la réécrire parce que j'ai renversé du thé sur mes feuilles !
Ah, et, au dernier chapitre, il y aura une petite surprise ! En attendant, voici la suite du rêve de notre chère Lizzie !
-
Alors,
comment se passe ta mission ?
Rima
choisit soigneusement ses mots pour répondre à la question de Wait. Elle passa
une langue tremblante sur ses lèvres rêches.
-
Tout se
déroule comme prévu. Gilles ne se doute de rien.
-
Parfait !
se réjouit méchamment le garçon. Je sens déjà l’odeur de l’argent dans l’air.
Et vous, mes amis, parvenez-vous à le percevoir ?
-
Les yeux
des Phamvarna nous procurait de l’argent, fit tranquillement remarquer Léna.
Tous
portèrent leur attention sur elle. Wait l’encouragea à poursuivre d’un signe de
main. La jeune femme croqua dans une pomme qu’elle avait en main avant de se
lancer dans son explication.
-
J’en
parlais au marché noir, l’autre jour. Je connais quelques personnes qui
seraient prêtes à débourser une petite fortune pour un œil de Phamvarna. Un
bijoutier, en particulier, qui aimerait les couler dans la résine.
-
Vous ne
comptez quand même pas leur prendre leurs yeux ?! s’indigna Rima.
-
Et pourquoi
pas ? riposta Lena.
-
Mais…
-
Cela te
poserait-il un problème, Rima ?
La
jeune femme frissonna en sentant le regard de Wait la brûler. Elle finit par
détourner le regard et nier d’une voix minuscule. Satisfait, Wait se leva.
-
La
discussion est donc close. N’oublie pas d’accomplir ton devoir envers moi,
Rima.
-
Oui,
Wait…
La
lectrice voulut s’éloigner, mais il la saisit violemment par le poignet et
attrapa son visage entre ses doigts pour l’obliger à le regarder droit dans les
yeux.
-
Tu ne me
trahirais pas, n’est-ce pas ?
Rima
s’empressa de hocher négativement la tête en croisant le regard dur de celui à
qui elle avait autrefois juré fidélité. Il la relâcha dans un petit rictus
avant de s’éloigner. La lectrice s’empressa de faire de même de son côté.
Encore secouée par cette pseudo altercation, elle se laissa glisser contre une
étagère, les muscles tremblants. Kanvre ne tarda pas à la rejoindre. Il
s’installa près d’elle sans un bruit, attendant qu’elle se remette. Rima finit
par apaiser les battements furieux de son cœur et leva son regard sur Kanvre.
-
Alors ?
demanda-t-elle simplement.
-
Je suis ami
avec les Phamvarna depuis toujours. J’ai pratiquement grandi avec eux, ma mère
leur servant de nourrice. A sa mort prématurée, les seigneurs ont refusé de me
prendre en charge et ils m’ont chassé du manoir.
-
Et tu les
protèges après ce qu’ils t’ont fait ?
-
Ce sont les
seigneurs qui m’ont chassé, mais ce sont les enfants que j’ai en affection.
-
Tu te rends
compte que si Wait apprend ça, il te tuera ?
-
Je le sais.
-
…
-
Rima… Serais-tu
capable… d’arracher les yeux… de Gilles ?
-
Comment
peux-tu me demander une horreur pareille ?! aboya la jeune femme, les yeux
écarquillés.
-
Je me
doutais bien…
Fatiguée,
Rima se laissa aller contre l’armoire dont le bois pourri craqua, déchirée
entre l’affection qu’elle portait pour Gilles et son dévouement envers Wait.
Elle se tourna vers Kanvre qui semblait attendre sa décision. Le problème était
qu’elle ignorait quelle voie choisir. Lizzie voyait clairement sur son
visage passer toutes sortes de sentiments contradictoires et éprouva une vive
peine pour elle. La jeune femme repassa sa langue sur sa lèvre supérieure, une
habitude.
-
Je ne veux pas lui faire de mal, gémit-elle.
-
Alors cesse
de le voir.
-
Je le
sais… Mais, et Wait ?
-
Nous
trouverons quelque chose, ne t’inquiète pas.
Un
rire discret parvint aux oreilles de Lizzie, de l’autre côté de l’étagère. Elle
se précipita et écarquilla les yeux. Toboré sembla lui sourire. Ses ongles
noirs grattèrent le bois.
-
Je sens que
Wait va aimer cette histoire…
Un
nouveau flash aveugla la duchesse. Quand elle put voir de nouveau, elle
constata qu’elle était dans la forêt. Elle trouva Rima assise sur un rocher.
Elle considéra avec horreur le corps meurtri de la lectrice. Entre ses mains,
le livre qu’elle tenait tremblait. Plusieurs de ses doigts semblaient
brisés… Lizzie sentit ses genoux la lâcher et elle s’effondra dans les
feuilles humides. Ce qui la sortit
de sa sorte d’hébétude fut la voix de Rima qui s’éleva. D’abord tremblante,
réticente, elle finit par devenir voluptueuse et chantante. L’histoire ?
Elle n’y prenait même pas garde. Seule la mélodie de la voix importait. Lizzie
était comme hypnotisée… Jusqu’à ce qu’elle entende une voix crier le nom
de la lectrice. Gilles jaillit d’un buisson, un immense sourire aux lèvres.
Très vite, l’inquiétude le gagna à la vue des blessures de Rima. Elle rit à ses
questions, le rassura de mensonges, le cajola parce qu’elle se savait épiée par
Toboré, parce qu’elle savait Kanvre entre la vie et la mort par sa faute.
L’héritier lui fit la lecture et, bien que sa voix n’est pas la musique de
celle de Rima, c’était un plaisir de l’entendre. Il lui offrit une bague, un
bijou de jade. Rima faillit pleurer, mais tint bon. Alors elle posa la
question…
-
Dis-moi,
Gilles, comment c’est chez toi ?
Les
flammes engloutirent le paysage. Lizzie hurla et se recula précipitamment. Elle
se trouvait désormais face au manoir en proie aux flammes.
Flash.
Les
jumeaux blessés jetés dans la roulotte avec leur sœur.
Flash.
Des
corps à terre, des cadavres déjà rongés par le feu destructeur.
Flash.
Gilles
qui fuit à travers les couloirs enfumés, la terreur sur son visage.
Flash.
Rima
qui l’intercepte, qui essaye de le convaincre de fuir. Elle a l'anneau de jade autour du cou, celui qu'il lui a offert dans l'après-midi. Il lui crache au visage.
Flash.
Dans
la bibliothèque en ruines, les enfants Phamvarna sont alignés.
Wait passa entre eux, les évaluant comme un commerçant examinerait une marchandise. Lando serrait la main de sa jumelle avec force, comme si ce geste si simple lui permettrait de la protéger. Toboré ne cessait de lorgner Holly et ses habits déchirés. Finalement, Wait frappa dans ses mains.
Wait passa entre eux, les évaluant comme un commerçant examinerait une marchandise. Lando serrait la main de sa jumelle avec force, comme si ce geste si simple lui permettrait de la protéger. Toboré ne cessait de lorgner Holly et ses habits déchirés. Finalement, Wait frappa dans ses mains.
-
Gardez
l’héritier intact, décida-t-il. Les Phamvarna paieront cher pour le revoir
intact. Faites ce que vous voulez des autres… Ah, non ! Nous allons
prendre leurs yeux !
-
Wait !
cria Rima.
-
Commence
par l’aînée, Rima…
Sa
voix était plus sirupeuse que du miel. Toboré et Léna se saisirent de Holly
pour l’obliger à se lever et la maintinrent. La lectrice voulut se reculer,
mais elle croisa le regard de Wait et comprit que sa vie était en jeu.
Tremblante, elle s’avança. La voyant faire, Gilles se redressa brusquement.
-
Ne fais pas
ça, Rima ! Je t’en supplie !
-
Je suis
désolée, Gilles, murmura Rima en tentant de refouler ses larmes.
Holly
darda sur elle son regard implacable. L’envie de fuir brûlait le corps de la
lectrice… quand un cri la figea. Elle entendit le hurlement de Holly dans
son dos quand elle fit volte face.
Le
costume de Gilles… maculé de son propre sang… Un envie de rendre souleva
la poitrine de Lizzie. Sous leurs yeux hallucinés, Gilles tenait au creux de sa
paume son œil gauche.
Celui
qu’il venait d’arracher à son orbite.
Gilles
se redressa, digne, fier. Et d’une voix tremblante de douleur, il
déclara :
-
Prenez mes
yeux, prenez mon corps tout entier, ils ne sont rien. Je vous servirai jusqu’à
la fin de mes jours, j’accepterai n’importe quelle tâche, je crèverai comme un
chien s’il le faut. Je ne demande qu’une chose en échange : ne posez pas
vos mains sur ma famille.
-
GILLES !
hurla Lizzie.
Flash.
Une
carriole renversée aux proies aux flammes. Les chevaux se cabrent, hennissent.
Lando tirait le corps inanimé de sa jumelle des décombres. Wait, de loin,
contemplait ce plaisant spectacle. Il se tourna vers Lena et Toboré.
-
Vous savez
ce qui vous reste à faire.
Flash.
-
Vous ne
pouvez pas faire ça ! Relâchez ma famille !
Il
pleuvait… Lizzie vit Gilles agenouillé dans la boue, sa blessure saignait
et il tremblait de froid… Face à lui, Wait l’observait, goguenard, un
cruel sourire sur les lèvres.
-
Et pourquoi
donc ?
-
Nous avions
un accord !
-
Les choses
ont changé. Je suis un Pahmvarna. Alors adresse-moi la parole en tant que tel,
miséreux. Les Phamvarna ne sont-ils pas tes maîtres, après tout ?
-
Je vous ai
tout donné ! Les lettres de noblesse, tout !
-
Adresse-toi
à moi correctement, crapaud.
-
Maudit
soyez-vous…
-
Pardon ?
-
Maudit
soyez-vous, Wait Phamvarna ! hurla Gilles à plein poumon.
Il
fit glisser son unique œil sur le nouvel héritier. Un rictus fou, nerveux, le
secoua.
Lizzie
voulut se précipiter vers lui, mais le sol se déroba sous ses pieds. Elle vit
les murs s’effriter, le monde s’écrouler autour d’elle. Les ténèbres
l’aspirèrent puis une vague de lumière l’engloutit.
Et
elle se réveilla. Haletante, trempée de sueur, elle mit un moment à prendre
conscience de son environnement. Elle passa une main encore tremblante sur son
visage, le souffle haché, tâchant de se maîtriser. Elle repoussa alors ses
couvertures et se leva d’un bond.
-
Sanal !
appela-t-elle.
Son
domestique, extirpé violemment de son doux sommeil, se précipita dans sa
chambre.
-
M’amzelle !
cria-t-il en retour.
-
Je ne me
sens pas bien.
Son
domestique la dévisagea sans comprendre. Il la connaissait depuis qu’elle était
toute jeune, il savait détecter chacun de ses mensonges.
Et
celui-ci était de loin le plus grossier.
Sanal
croisa ses bras sur son torse.
-
Et pouqwoi
don’ M’amzelle ? Vous z’avez pou’tant un teint f’ais, c’matin.
-
Je suis
malade, souffrante. Dis-le à Gilles et Wait.
-
…
-
Sanal !
-
T’és bien
M’amzelle. J’obéis, M’amzelle.
-
Merci.
Lizzie
se rassit sur son lit alors que Sanal sortait en prenant soin de fermer la
porte derrière lui. L’héritière des Nemurine prit une grande inspiration et fit
aller les rouages de son cerveau.
Il
s’agissait maintenant de trouver un véritable plan pour espérer gagner contre
Wait.
Vous avez maintenant résolu le mystère des Phamvarna. Merci de suivre cette histoire et désolée pour ce chapitre un peu, je vous en promets un autre très rapidement !
Je tenais à vous dire que j'avais été refusée par les éditions Nathan (pour changer)… Mais la lettre qu'ils m'ont envoyé avec mon manuscrit était plutôt encourageante : en effet, ils ont dit que ma réflexion révélait de la maturité et que l'écriture était maîtrisée. Ils me poussent à continuer dans cette voie. J'espère tout de même avoir plus de chances avec les autres maisons d'édition. Nous verrons bien !
Merci pour vos nombreuses visites, c'est génial. Lundi prochain, c'est les un an du blog ! Je vous promet un article un peu spécial pour l'occasion.
En attendant, portez vous bien, n'oubliez pas de participer au concours, n'hésitez pas à poster des commentaires et à très vite !
Marine Lafontaine
1 commentaire:
La suite !!
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