jeudi 18 avril 2013

CHAPITRE 7

   Et voici le chapitre 7 qui est l'un des derniers ! Bientôt, la résolution de l'histoire vous sera dévoilée… Quand j'aurai fini de la réécrire parce que j'ai renversé du thé sur mes feuilles !
    Ah, et, au dernier chapitre, il y aura une petite surprise ! En attendant, voici la suite du rêve de notre chère Lizzie !

 
-                Alors, comment se passe ta mission ?
Rima choisit soigneusement ses mots pour répondre à la question de Wait. Elle passa une langue tremblante sur ses lèvres rêches.
-                Tout se déroule comme prévu. Gilles ne se doute de rien.
-                Parfait ! se réjouit méchamment le garçon. Je sens déjà l’odeur de l’argent dans l’air. Et vous, mes amis, parvenez-vous à le percevoir ?
-                Les yeux des Phamvarna nous procurait de l’argent, fit tranquillement remarquer Léna.
Tous portèrent leur attention sur elle. Wait l’encouragea à poursuivre d’un signe de main. La jeune femme croqua dans une pomme qu’elle avait en main avant de se lancer dans son explication.
-                J’en parlais au marché noir, l’autre jour. Je connais quelques personnes qui seraient prêtes à débourser une petite fortune pour un œil de Phamvarna. Un bijoutier, en particulier, qui aimerait les couler dans la résine.
-                Vous ne comptez quand même pas leur prendre leurs yeux ?! s’indigna Rima.
-                Et pourquoi pas ? riposta Lena.
-                Mais… 
-                Cela te poserait-il un problème, Rima ?
La jeune femme frissonna en sentant le regard de Wait la brûler. Elle finit par détourner le regard et nier d’une voix minuscule. Satisfait, Wait se leva.
-                La discussion est donc close. N’oublie pas d’accomplir ton devoir envers moi, Rima.
-                Oui, Wait… 
La lectrice voulut s’éloigner, mais il la saisit violemment par le poignet et attrapa son visage entre ses doigts pour l’obliger à le regarder droit dans les yeux.
-                Tu ne me trahirais pas, n’est-ce pas ?
Rima s’empressa de hocher négativement la tête en croisant le regard dur de celui à qui elle avait autrefois juré fidélité. Il la relâcha dans un petit rictus avant de s’éloigner. La lectrice s’empressa de faire de même de son côté. Encore secouée par cette pseudo altercation, elle se laissa glisser contre une étagère, les muscles tremblants. Kanvre ne tarda pas à la rejoindre. Il s’installa près d’elle sans un bruit, attendant qu’elle se remette. Rima finit par apaiser les battements furieux de son cœur et leva son regard sur Kanvre.
-                Alors ? demanda-t-elle simplement.
-                Je suis ami avec les Phamvarna depuis toujours. J’ai pratiquement grandi avec eux, ma mère leur servant de nourrice. A sa mort prématurée, les seigneurs ont refusé de me prendre en charge et ils m’ont chassé du manoir.
-                Et tu les protèges après ce qu’ils t’ont fait ?
-                Ce sont les seigneurs qui m’ont chassé, mais ce sont les enfants que j’ai en affection.
-                Tu te rends compte que si Wait apprend ça, il te tuera ?
-                Je le sais.
-                … 
-                Rima… Serais-tu capable… d’arracher les yeux… de Gilles ?
-                Comment peux-tu me demander une horreur pareille ?! aboya la jeune femme, les yeux écarquillés.
-                Je me doutais bien… 
Fatiguée, Rima se laissa aller contre l’armoire dont le bois pourri craqua, déchirée entre l’affection qu’elle portait pour Gilles et son dévouement envers Wait. Elle se tourna vers Kanvre qui semblait attendre sa décision. Le problème était qu’elle ignorait quelle voie choisir. Lizzie voyait clairement sur son visage passer toutes sortes de sentiments contradictoires et éprouva une vive peine pour elle. La jeune femme repassa sa langue sur sa lèvre supérieure, une habitude.
-                 Je ne veux pas lui faire de mal, gémit-elle.
-                Alors cesse de le voir.
-                Je le sais… Mais, et Wait ?
-                Nous trouverons quelque chose, ne t’inquiète pas.
Un rire discret parvint aux oreilles de Lizzie, de l’autre côté de l’étagère. Elle se précipita et écarquilla les yeux. Toboré sembla lui sourire. Ses ongles noirs grattèrent le bois.
-                Je sens que Wait va aimer cette histoire… 
Un nouveau flash aveugla la duchesse. Quand elle put voir de nouveau, elle constata qu’elle était dans la forêt. Elle trouva Rima assise sur un rocher. Elle considéra avec horreur le corps meurtri de la lectrice. Entre ses mains, le livre qu’elle tenait tremblait. Plusieurs de ses doigts semblaient brisés… Lizzie sentit ses genoux la lâcher et elle s’effondra dans les feuilles humides.  Ce qui la sortit de sa sorte d’hébétude fut la voix de Rima qui s’éleva. D’abord tremblante, réticente, elle finit par devenir voluptueuse et chantante. L’histoire ? Elle n’y prenait même pas garde. Seule la mélodie de la voix importait. Lizzie était comme hypnotisée… Jusqu’à ce qu’elle entende une voix crier le nom de la lectrice. Gilles jaillit d’un buisson, un immense sourire aux lèvres. Très vite, l’inquiétude le gagna à la vue des blessures de Rima. Elle rit à ses questions, le rassura de mensonges, le cajola parce qu’elle se savait épiée par Toboré, parce qu’elle savait Kanvre entre la vie et la mort par sa faute. L’héritier lui fit la lecture et, bien que sa voix n’est pas la musique de celle de Rima, c’était un plaisir de l’entendre. Il lui offrit une bague, un bijou de jade. Rima faillit pleurer, mais tint bon. Alors elle posa la question… 
-                Dis-moi, Gilles, comment c’est chez toi ?
Les flammes engloutirent le paysage. Lizzie hurla et se recula précipitamment. Elle se trouvait désormais face au manoir en proie aux flammes.
Flash.
Les jumeaux blessés jetés dans la roulotte avec leur sœur.
Flash.
Des corps à terre, des cadavres déjà rongés par le feu destructeur.
Flash.
Gilles qui fuit à travers les couloirs enfumés, la terreur sur son visage.
Flash.
Rima qui l’intercepte, qui essaye de le convaincre de fuir. Elle a l'anneau de jade autour du cou, celui qu'il lui a offert dans l'après-midi. Il lui crache au visage.
Flash.
Dans la bibliothèque en ruines, les enfants Phamvarna sont alignés. 
Wait passa entre eux, les évaluant comme un commerçant examinerait une marchandise. Lando serrait la main de sa jumelle avec force, comme si ce geste si simple lui permettrait de la protéger. Toboré ne cessait de lorgner Holly et ses habits déchirés. Finalement, Wait frappa dans ses mains. 
-                Gardez l’héritier intact, décida-t-il. Les Phamvarna paieront cher pour le revoir intact. Faites ce que vous voulez des autres… Ah, non ! Nous allons prendre leurs yeux !
-                Wait ! cria Rima.
-                Commence par l’aînée, Rima… 
Sa voix était plus sirupeuse que du miel. Toboré et Léna se saisirent de Holly pour l’obliger à se lever et la maintinrent. La lectrice voulut se reculer, mais elle croisa le regard de Wait et comprit que sa vie était en jeu. Tremblante, elle s’avança. La voyant faire, Gilles se redressa brusquement.
-                Ne fais pas ça, Rima ! Je t’en supplie !
-                Je suis désolée, Gilles, murmura Rima en tentant de refouler ses larmes.
Holly darda sur elle son regard implacable. L’envie de fuir brûlait le corps de la lectrice… quand un cri la figea. Elle entendit le hurlement de Holly dans son dos quand elle fit volte face.
Le costume de Gilles… maculé de son propre sang… Un envie de rendre souleva la poitrine de Lizzie. Sous leurs yeux hallucinés, Gilles tenait au creux de sa paume son œil gauche.
Celui qu’il venait d’arracher à son orbite.
Gilles se redressa, digne, fier. Et d’une voix tremblante de douleur, il déclara :
-                Prenez mes yeux, prenez mon corps tout entier, ils ne sont rien. Je vous servirai jusqu’à la fin de mes jours, j’accepterai n’importe quelle tâche, je crèverai comme un chien s’il le faut. Je ne demande qu’une chose en échange : ne posez pas vos mains sur ma famille.
-                GILLES ! hurla Lizzie.
Flash.
Une carriole renversée aux proies aux flammes. Les chevaux se cabrent, hennissent. Lando tirait le corps inanimé de sa jumelle des décombres. Wait, de loin, contemplait ce plaisant spectacle. Il se tourna vers Lena et Toboré. 
-                Vous savez ce qui vous reste à faire.
Flash.
-                Vous ne pouvez pas faire ça ! Relâchez ma famille !
Il pleuvait… Lizzie vit Gilles agenouillé dans la boue, sa blessure saignait et il tremblait de froid… Face à lui, Wait l’observait, goguenard, un cruel sourire sur les lèvres.
-                Et pourquoi donc ?
-                Nous avions un accord !
-                Les choses ont changé. Je suis un Pahmvarna. Alors adresse-moi la parole en tant que tel, miséreux. Les Phamvarna ne sont-ils pas tes maîtres, après tout ?
-                Je vous ai tout donné ! Les lettres de noblesse, tout !
-                Adresse-toi à moi correctement, crapaud.
-                Maudit soyez-vous… 
-                Pardon ?
-                Maudit soyez-vous, Wait Phamvarna ! hurla Gilles à plein poumon.
Il fit glisser son unique œil sur le nouvel héritier. Un rictus fou, nerveux, le secoua.
Lizzie voulut se précipiter vers lui, mais le sol se déroba sous ses pieds. Elle vit les murs s’effriter, le monde s’écrouler autour d’elle. Les ténèbres l’aspirèrent puis une vague de lumière l’engloutit.
Et elle se réveilla. Haletante, trempée de sueur, elle mit un moment à prendre conscience de son environnement. Elle passa une main encore tremblante sur son visage, le souffle haché, tâchant de se maîtriser. Elle repoussa alors ses couvertures et se leva d’un bond. 
-                Sanal ! appela-t-elle.
Son domestique, extirpé violemment de son doux sommeil, se précipita dans sa chambre. 
-                M’amzelle ! cria-t-il en retour.
-                Je ne me sens pas bien.
Son domestique la dévisagea sans comprendre. Il la connaissait depuis qu’elle était toute jeune, il savait détecter chacun de ses mensonges.
Et celui-ci était de loin le plus grossier.
Sanal croisa ses bras sur son torse.
-                Et pouqwoi don’ M’amzelle ? Vous z’avez pou’tant un teint f’ais, c’matin.
-                Je suis malade, souffrante. Dis-le à Gilles et Wait.
-                … 
-                Sanal !
-                T’és bien M’amzelle. J’obéis, M’amzelle.
-                Merci.
Lizzie se rassit sur son lit alors que Sanal sortait en prenant soin de fermer la porte derrière lui. L’héritière des Nemurine prit une grande inspiration et fit aller les rouages de son cerveau.
Il s’agissait maintenant de trouver un véritable plan pour espérer gagner contre Wait. 

Vous avez maintenant résolu le mystère des Phamvarna. Merci de suivre cette histoire et désolée pour ce chapitre un peu, je vous en promets un autre très rapidement !
Je tenais à vous dire que j'avais été refusée par les éditions Nathan (pour changer)… Mais la lettre qu'ils m'ont envoyé avec mon manuscrit était plutôt encourageante : en effet, ils ont dit que ma réflexion révélait de la maturité et que l'écriture était maîtrisée. Ils me poussent à continuer dans cette voie. J'espère tout de même avoir plus de chances avec les autres maisons d'édition. Nous verrons bien ! 
Merci pour vos nombreuses visites, c'est génial. Lundi prochain, c'est les un an du blog ! Je vous promet un article un peu spécial pour l'occasion. 
En attendant, portez vous bien, n'oubliez pas de participer au concours, n'hésitez pas à poster des commentaires et à très vite ! 

Marine Lafontaine

1 commentaire:

Anonyme a dit…

La suite !!