jeudi 30 mai 2013

ET DE 100 !

   Nous avons officiellement dépassé les cent commentaires ! Merci à tous !!! Bon, ça été difficile, mais nous y sommes enfin arrivés !

   Merci aux grands habitués qui me réchauffent le cœur avec leurs petits mots toujours destinés à émettre un avis en guise de critique ou de compliment. L'un et l'autre me font avancer dans ce blog, merci énormément à vous !
  
   Les corrections de “Eros et Thanatos” avancent à grands pas, le roman sera donc prochainement disponible sur internet. Vous serez les premiers tenus au courant, évidemment.
   J'ai commencé l'écriture de la fiction sur Médée. Un article apparaîtra bientôt pour vous présenter le personnage. Pour patienter, je vous donne en exclusivité ce début, écrit dans la journée même, entre deux heures de cours.
 
Au centre d’une chambre ovale se trouvait un lit à baldaquin. Les soieries qui ornaient l’armature de fer se balançaient mollement dans une brise rafraîchissante qui provenait des volets écartés. Le jour commençait à poindre à l’horizon, déversant une douce lumière dorée sur la ville de Corinthe encore ensommeillée.
Mais, au centre des draps froissés, témoins d’une nuit agitée, un corps était en proie à de terribles tourments. Il s’arquait, la peau rendue luisante par un voile âcre de transpiration. Son front était barré de rides, sa bouche tordue dans une supplique muette. Dans son esprit se fracassaient des images issues du passé, d’un passé empli de douleur et de sang. Empli de mains suppliantes dont les doigts tordus agrippaient une robe au bas ourlé de boue et de viscères. Des yeux… Ah, tant haïs ! Terrifiants, ils fixaient sans ciller leur victime avec cette impassibilité qu’ont les morts. Le poids de leur regard pesait sur ses membres, lestés du plomb de leurs reproches.
Le cauchemar se poursuivait, torturant avec un lent plaisir son être. Il y inscrivait au fer rouge ses crimes, labourait ses chairs avec des aiguilles de feu. Une lente litanie broyait ses tempes avec des mots perfides pour ne cesser de lui remettre sans cesse en mémoire ses fautes, ses péchés, ses meurtres, ses massacres… 
Puis, il y eut comme une libération. Son corps se délivra enfin de toute cette souffrance qui hantait la moindre parcelle de sa peau. Cela jaillit de sa gorge sous l’aspect d’un cri terrible, presque inhumain. Ses paupières se soulevèrent, révélant des yeux qui roulaient, billes folles, comme s’ils voulaient s’expulser de leurs orbites.

    Non, je ne m'arrête pas là par sadisme, c'est réellement tout ce que j'ai mis sur papier pour le moment ! La suite à venir !
   Et, une fois n'est pas coutume, voici notre moment musique ! 



   Ou comment Dieu a laissé tomber son micro… Bref ! Encore un énorme merci et à très bientôt ! Je compte sur vous pour qu'on fête bientôt le 200ème commentaire !

Marine Lafontaine 

LES ÂMES CROISÉES

   Bien le bonjour ! Alors, je vous ai fait attendre un moment, mais le voilà. C'est un livre que je voulais vous présenter depuis un moment, mais ça fait vraiment un bout de temps que je l'ai lu… Les âmes croisées de Pierre Bottero (paix à l'âme de ce génie) c'est bien l'histoire avec les Perles et les Cendres ? Oui ? Bon, bah tout va bien alors ! 
   La couverture que j'ai choisi est celle de la réédition. on connaît plus celle avec les deux visages. Je vous la mets aussi pour la comparaison ! Je la trouve moins jolie que la nouvelle, mais plus représentative de l'histoire. 

   Parlons-en, d'ailleurs ! Alors… Heu… Houlà, ça fait longtemps ! Si je me souviens bien, l'héroïne, Nawel Héliantas, appartient à une haute classe sociale qu'est celle des Perles. Elle vit à AnkNor, un des douze cités de son pays. Capricieuse et exigeante, elle ne se préoccupe que d'elle-même et méprise en tout point les Cendres situés au bas de l'échelle sociale. Jusqu'au jour où elle est responsable d'un drame qui va bouleverser sa vie. Les évènements s'enchaînent et elle doit garder la tête froide car son avenir va bientôt se jouer. En effet, elle va devoir choisir sa Robe et endosser un rôle qu'elle devra assumer jusqu'à la fin de son existence. 

  J'ai beaucoup aimé ce livre. Il devait faire office d'une suite, mais la mort prématurée de son auteur nous prive de ce bonheur… Je sens que j'ai plombé l'ambiance, là. 
   J'avais du mal au début avec Nawel. Capricieuse, égoïste, cruelle, elle ne m'était guère sympathique. Elle subit une transformation fulgurante à travers le roman et se revêt d'un tout autre visage. L'histoire est très intéressante et il existe de nombreuses pistes qui ne demandent qu'à être exploiter, dont, l'essentielle… Y se passe quoi derrière cette p***** de porte ?!… Je n'en dis pas plus pour ne pas vous révéler la clé de ce roman. Après, que dire d'autre… Bah, c'est du Pierre Bottero, hein ! Vous vous attendiez à quoi ? A une histoire splendide, évidemment !

Marine Lafontaine


 

lundi 27 mai 2013

CHAPITRE 9, FIN DE "LECTURE DANGEREUSE"

   Voici le dernier chapitre ! Une fin un peu rapide, désolé pour cet énorme retard ! En espérant que cela vous plaise malgré tout !


 

Gilles avait le ventre noué par une drôle d’appréhension. C’était un sentiment diffus qui s’attaquait à ses organes pour s’amuser à les malmener. Il reporta son attention sur Wait qui se tenait immobile sur une sorte d’estrade, régalien. Les couturières tournaient autour de lui pour prendre ses mesures, armées de longs rubans qui formaient un étrange ballet autour de l’imposteur. Léna se tenait en retrait, le regard fixe, l’air complètement détachée de la réalité.  Il était déjà arrivé au jeune homme si elle se rendait réellement compte de la situation qui l’entourait au vu de son manque de réaction.
-                Gilles ! l’appela Wait d’une voix cinglante. Cesse de rêvasser et aide ! Tu n’es vraiment d’aucune utilité !
-                Pardonnez-moi, mon seigneur.
-                Ah ces domestiques… 
Le jeune homme vint en aide aux couturières qui ne lui adressèrent même pas un regard, concentrées sur leur tâche, à savoir satisfaire les caprices de cet insolent gamin. A chaque fois que ce dernier n’était pas satisfait, il le faisait  clairement savoir de remarques forts déplaisantes voir blessantes. Quand à Gilles, il reçut même un coup après avoir involontairement piqué l’usurpateur avec une aiguille. Le calvaire prit finalement fin et tous trois sortirent de la boutique. Le soleil était à son zénith, inondant la terre de ses rayons chauds. Wait, de fort belle humeur, s’étira voluptueusement. 
-                Gilles, c’est quoi la suite ?
-                C’est tout pour aujourd’hui, mon seigneur.
-                Donc, c’est bon, on peut rentrer ?
-                Oui.
-                Enfin ! J’en avais plus qu’assez de ces greluches avec toutes leurs manières ! Elles étaient tout bonnement insupportables !
L’héritier des Phamvarna se garda bien de répondre. Il se contenta d’assurer sa prise sur le costume flambant neuf de Wait. Un pauvre sourire se perdit sur ses lèvres alors qu’il contemplait la délicate étoffe. Ce costume aurait dû être le sien… Il s’agissait du modèle que Holly avait spécialement dessiné pour son mariage. Savoir que Wait allait porter l’œuvre de sa sœur suffisait à attiser la colère et la peine qu’il enfouissait au plus profond de lui-même depuis trop longtemps déjà. Il prit une goulée d’air pour calmer ses palpitations de son cœur et emboîta le pas de ses deux tortionnaires. L’idée de fuir, une nouvelle fois, le séduit, mais il y renonça aussitôt. Ce comportement égoïste coûterait la vie de toute sa famille, il ne pouvait se le permettre.
Il crut alors apercevoir un éclat vert du coin de son œil valide. Il sursauta violemment en reconnaissant un anneau de jade passé autour d’un cordon.   
-                Rima… murmura-t-il.
Mais déjà sa silhouette s’était perdue dans la foule. Etonnemment, Gilles s’en sentit soulagé. Cette femme l’avait séduit, trahi, blessé, mais il ne pouvait s’empêcher de ne pas avoir de ressentiments à son égard. Et la savoir en vie, visiblement en sécurité, loin des foudres de Wait, suffit à le tranquilliser pour le reste de la journée.

Quand les trois cavaliers se présentèrent devant les grilles, ils furent stupéfaits de les voir fermées. Gilles, sourcils froncés, mit pied à terre et empoigna les battants de fer forgé pour les secouer. Sans succès. 
-                Qu’est-ce que cela signifie ? cracha Wait en lançant un regard mauvais à son chien.
-                Je… Je ne comprends pas, balbutia Gilles. Qui a bien pu les fermer… ?
Léna le saisit par le col et le plaqua contre les grilles. Son regard aigu était froid, incroyablement dénudé de toute humanité. La jeune femme le toisa un long moment, n’attendant qu’un seul geste de Wait pour égorger simplement ce garçon pour lequel elle n’avait jamais eu aucune considération. Gilles demeura immobile, le souffle suspendu, attendant avec crainte les évènements qui allaient suivre. Mais, finalement, il fut relâché. Les jambes sciées par toute la tension qui venait brutalement de le quitter, il se laissa choir à terre. Wait lui jeta un regard condescendant.
-                Debout, cracha-t-il avec une hargne peu commune. Au moindre faux pas, je m’en prends à ton deuxième œil.
-                Bien.
Gilles se redressa et prit naturellement la direction à suivre, talonné de très près par son tortionnaire et son zombie. Ils contournèrent les épais murs de craie dévorés par le lierre pour finalement arriver devant une petite porte en bois. C’était toujours par celle-ci que s’échappait Gilles quand il s’enfuyait dans la forêt pour y lire tranquillement. Il en poussa le battant, soulagé de voir qu’elle était toujours ouverte. Les herbes hautes atteignaient ses cuisses alors qu’ils progressaient silencieusement. Gilles espérait de tout cœur que les serpents qui rôdaient dans les alentours n’avaient pas eu dans l’idée de venir se balader dans le coin. Il frissonna en croyant apercevoir au loin une peau cuivrée et sinueuse, mais cette impression s’envola aussi vite qu’elle lui était apparue.
Ils parvinrent finalement à une porte dont la vitre était brisée. Inquiété par le silence de mort qui régnait dans le manoir, Gilles pénétra dans la cuisine. Ce qu’il y découvrit le glaça d’effroi. Sur une chaise, ligotée et bâillonnée… 
-                Mademoiselle Elizabeth !
La jeune fille, à sa vue, cria à travers son bâillon, les yeux plein de larmes. Sans plus attendre, Gilles se précipita à ses côtés. Wait et Léna, eux, pénétrèrent la pièce avec nonchalance. 
-                Que cela signifie-t-il ? gronda doucement l’imposteur.
Dès que ses mains furent libres, Lizzie arracha son bâillon qui la faisait suffoquer ! Elle sourit faiblement à un Gilles complètement paniqué. Puis elle se tourna fièrement vers Wait, les poignets encore douloureux à cause du frottement des cordes.
-                Wait Phamvarna, ce n’est pas à vous d’exiger des explications, mais à moi.
-                De quoi parlez-vous ?
-                De bien des choses. A commencer par le fait que Toboré m’ait attaquée !
Tous écarquillèrent les yeux de stupeur. Lizzie, encore tremblante après l’affront qu’elle venait d’essuyer, releva son menton dans une posture princière.
-                C’est une honte, cracha-t-elle d’une voix teintée d’une colère froide. Après ce que j’ai subi, je pourrai exiger le fouet !
-                Lizzie, balbutia Gilles, sous le choc.
Il découvrait une toute nouvelle facette de la jeune fille. Elle, si droite et honnête, prête à réclamer cette pratique barbare… Quoique lui ait fait Toboré, demander le fouet était… Il sursauta en percevant un petit sourire moqueur perdu au coin des lèvres de Wait.
-                Le fouet, dites-vous ? Quelle excellente initiative, je n’aurai pas proposé mieux moi-même.
Lizzie, dont le visage était revêtu d’un masque des plus cruels, recula doucement, comme pour chercher à donner de l’appui à ses paroles. Soucieux, Gilles la suivit. Il sentit soudain la main de la duchesse se refermer sur son poignet.
-                Je peux vous proposer une autre alternative. Si vous m’accordez votre chien, peut-être oublierai-je cette fâcheuse bévue.
Gilles se raidit. Qu’est-ce que… ? Qu’est-ce qui lui prenait ?! Il vit Wait froncer les sourcils alors que Léna glissait doucement sa main vers sa ceinture, les doigts prêts à se refermer sur le manche de son couteau à cran d’arrêt.
-                Requête rejetée. Ce serviteur est mon jouet, je ne vous le laisserai pas.
-                Quel dommage, soupira Lizzie d’un air faussement dramatique. Bon, j’en ai plus qu’assez de cette mise en scène ridicule et parfaitement inutile. Sanal !
Tous sursautèrent violemment quand le mastodonte surgit de derrière une porte. D’un geste rapide, il se saisit de Léna et tordit ses deux bras dans son dos avant de la pousser à terre pour se mettre à genoux. Impassible, Wait contempla la situation. Il leva un regard morne sur la duchesse qui ne put réprimer un frisson. Ses yeux semblaient si las tout à coup… Le garçon secoua doucement la tête.
-                Je suppose que cela signifie que je suis découvert. Toboré doit être maîtrisé quelque part. Mais quel va être le sort des otages ? Il suffit que je parvienne à m’échapper de cette pièce pour les exécuter. Si ce n’est moi, ce sera Léna.
-                Les otages sont en sécurité, loin de toi et de tes manipulations, cracha Lizzie, les yeux étincelant de colère. Je ne te laisserai plus jamais mettre la main sur eux ! Je le jure sur le nom des Nemurine ! Ceux qui s’attaquent aux autres pour satisfaire leur ego ne sont rien de plus que des vermines !
Wait la fixa longuement de ses yeux éteints. Il s’avança d’un pas alors qu’un rictus haineux lui montait au visage.
-                Satisfaire leur ego ? Vermines ? Tu es mal placée pour me faire la leçon, toi qui n’as jamais connu la moindre peur, la moindre contrariété dans ton beau château doré. Tu ignores tout de ce que nous autres avons dû à subir !
Ses yeux s’animaient enfin, d’une rage implacable et démesurée. Il enfonça ses ongles dans ses paumes comme pour tenter de contenir la colère qui s’était abattue sur lui.
-                TU NE SAIS RIEN ! RIEN ! Rien des lois de la rue ! Combien de fois avons-nous dû nous prostituer, voler, mentir, courir, fuir ?! Tout cela pour un misérable morceau de pain ! J’ai vu ma famille toute entière périr sous les coups d’une de vos milices de riches bourgeois ! Pendant que vous vous pavaniez dans le luxe et l’oisiveté, le fils de Léna, un bébé, mourrait de faim !
Sous le choc, Lizzie et Gilles fixaient Wait avec effroi. Léna, à ses mots, cessa de se débattre alors que des larmes silencieuses roulaient sur ses joues. Profitant de l’hébétude générale, Wait bondit sur l’héritier Phamvarna. D’un geste qui dénotait l’habitude, il le saisit, le plaqua contre lui alors que sa lame venait caresser sa gorge. Lizzie voulut crier, mais la pression du couteau s’accentuer sur la pomme d’Adam de Gilles et un fin filet de sang s’écoula de l’entaille, la dissuadant de tout mouvement.   
-                Je refuse de retourner là-bas, gronda Wait, le corps tremblant de haine. Jamais !
-                Wait… tenta de la raisonner la duchesse.
-                La ferme ! Tu ne voudrais pas que ton cher fiancé perde définitivement la vue, non ? Cela ferait mauvais genre et entacherait à jamais ton blason, non ?
-                … 
-                Bien. Je vais quitter cette pièce avec Gilles. Je vais récupérer les papiers et me casser d’ici avec lui. Si vous voulez que rien ne lui arrive, vous ne préviendrez personne. Je ne le relâcherai que lorsque je serai en sécurité. Je ne serai peut-être plus l’héritier des Phamvarna, mais je ferai en sorte que lui non plus !
Sans attendre leur réponse, il sortit de la cuisine en entraînant Gilles dans son sillage. Ils parcoururent rapidement les couloirs pour finalement atteindre le bureau où Wait les enferma. Il délaissa enfin son otage pour fouiller la pièce. Abasourdi par cette chaîne d’évènements, Gilles l’observa faire un moment. Ce ne fut seulement quand Wait bandit les lettres de noblesse de sa famille qu’il sembla se réveiller.
-                Que vas-tu faire ? osa-t-il lui demander.
Il récolta en guise de réponse un de ces regards meurtriers dont Wait avait le secret. Silencieusement, il s’approcha de la cheminée aux braises encore rougeoyantes. Et, sans hésitation aucune, il y jeta les papiers. Puis, alors que des flammes surgissaient, il se débarrassa du médaillon en forme d’étoile et le balança à son tour. Puis il se tourna vers Gilles pour guetter sa réaction. Hum, comme il s’y attendait… Un sourire triomphant gagna ses lèvres. 
-                Nous sommes réellement diamétralement opposés, toi et moi. Alors que j’étais prêt à tout pour ces simples feuillets, toi, cela n’a l’air de te faire ni froid ni chaud.
Gilles ne répondit pas, hypnotisé par le ballet des flammes qui consumaient lentement sa vie passée. Un genre de vague goût d’amertume s’insinua dans sa bouche, mais aucune trace de peine ou de colère ne vint hanter son cœur avec un aiguillon empoisonné. Silencieux, il fixa un long moment l’âtre pour finir par reporter son attention sur Wait. Ce dernier s’était installé dans un canapé, son visage pâle offert aux flammes. Gilles dénota ses muscles tendus, ses traits crispés et le voile de transpiration qui recouvrait sa peau.
-                W… Wait ? balbutia-t-il. Tu… 
L’imposteur lui répondit par son habituel sourire carnassier.
-                On dirait que mon corps ne sera pas assez résistant pour me permettre d’échapper à cette toxine… 
Il se laissa aller contre le dossier, la respiration laborieuse. Pas de doute possible… 
-                Tu as été mordu… par un serpent ? s’étrangla Gilles.
Le garçon ricana, yeux clos.
-                On dirait bien… Approche, Gilles.
Le ton était sec et inflexible. Silencieusement, Gilles sut qu’il assistait là aux dernières minutes du garçon. Le poison était à effet foudroyant.
Son persécuteur allait mourir sous ses propres yeux sans qu’il ait à le tuer de ses propres mains. Il s’assit près de lui, à distance respectable. Il voyait de la souffrance dans ses yeux, dans le tremblement incontrôlé de ses mains. Wait le fixa intensément.  
-                 Je ne fournirai aucune excuse… 
-                … 
-                Je ne pense pas avoir eu tort, murmura-t-il d’une voix faible. Ce n’est pas juste… Que la naissance détermine ta vie. Pourquoi… suis-je né… ici… Pourquoi, toi, là… Je voulais juste équilibrer un peu la balance… 
-                … 
-                Ma famille comptait sur moi… pour la nourrir, la protéger, l’aimer… Je n’ai pas été capable d’assumer ce rôle. Quand j’ai recueilli Léna… Toboré… Rima… Kanvre… je ne voulais pas que cela se reproduise… 
-                Wait… 
-                Pas de pitié… Je te hais… 
-                Moi aussi.
Un petit rire échappa des lèvres du garçon. Il abattit doucement le voile protecteur de ses paupières sur ses yeux vitreux alors qu’un faible sourire venait ourler ses lèvres. Silencieusement, une larme roula sur sa joue. Gilles l’essuya rapidement. Pas par compassion. Il ne voulait pas voir Wait pleurer, il voulait garder en tête l’image d’un homme qui l’avait torturé, pas celui d’un garçon perdu. Sinon, contre qui devrait-il diriger toute la haine qui l’habitait ? Wait se laissa encore un peu aller en arrière alors que sa tête commençait à dodeliner sur son cou. Puis son souffle devint paisible, régulier… Et lentement, toutes ses fonctions vitales s’arrêtèrent.

Quand Gilles regagna la cuisine, il fut accueilli par le cri de joie de Lizzie. Sa fiancée se précipita sur lui, un grand sourire aux lèvres.   
-                Dieu soit loué, tu es vivant !
Le jeune homme la rassura d’un sourire avant de se tourner vers Léna et Toboré, tous deux emprisonnés de cordes.
-                Wait est mort, leur annonça-t-il de but en blanc. Il a été mordu par un serpent et il a succombé au venin.
Toboré, sous le choc, fixa le vide, incapable de prononcer un mot. Pour Léna, c’était comme une digue qui venait de se briser. Elle hurla, hurla et pleura toutes les larmes qu’elle avait enfoui en elle depuis la mort de son bébé. La respiration laborieuse, elle se recroquevilla comme une enfant pour se soustraire au regard des autres. Sanal prit ses deux prisonniers en main et sortit avec eux. 
-                Où vont-ils ? voulut savoir Gilles.
-                Là où ils auraient dû être placés depuis longtemps. Un orphelinat.
-                Tu… ?
-                Je ne suis pas assez inhumaine pour ajouter de la souffrance à ce qu’ils ont déjà vécu. Leurs crimes, ils les ont déjà payés.
-                … 
-                En attendant, toi, que vas-tu devenir ? As-tu pu récupérer les lettres de noblesse ?
-                Elles ont brûlé… Je ne suis plus personne.
Lizzie allait protester quand elle perçut le sourire en coin de Gilles. Cette appellation semblait lui plaire, en fait… Il se tourna vers elle et, sans un mot, s’agenouilla.
-                Elizabeth Nemurine, moi, Gilles, fils de rien, je vous jure de payer ma dette envers vous. Vous avez ma gratitude éternelle.
-                Oui, oui, et bla, bla, bla ! s’amusa Lizzie. En attendant, et si on allait prendre des nouvelles de ta famille, Gilles, fils de rien ?
Un sourire des plus éblouissants fut sa réponse. Galamment, il lui donna le bras pour qu’elle puisse s’y accrocher en souriant. Et, ensemble, ils quittèrent le manoir Phamvarna.

Deux mois s’étaient écoulés depuis ses évènements. Profitant de l’état de leurs parents, les jumeaux et Gilles leur laissèrent simplement une lettre pour leur signifier leur départ définitif. Bien que des recherches furent lancées, les seigneurs Phamvarna ne parvinrent à leur mettre la main dessus et répandirent dans la société la rumeur de la mort tragique de leurs enfants. Holly, elle, se remettait doucement du traitement de Wait. En tant qu’aînée, et ce dès qu’elle en fut capable, elle prit en charge ses cadets qui lui promirent de lui obéir. En attendant que chacun trouve quelque chose, un déclic, une voie, ils travaillaient d’arrache pied au manoir des Nemurine. Les seigneurs du domaine furent surpris par ce soudain afflux de visiteur et par la lettre des Phamvarna qui leur annonçait froidement la rupture de leurs accords.
Toboré et Léna furent très bien accueillis à l’orphelinat où ils trouvèrent très vite leurs marques. Quand Lizzie leur rendit visite, ils étaient métamorphosés.

Quant à Gilles, il lui arrivait parfois de se rendre dans la forêt, son livre à la main. Il s’asseyait alors sur une souche pour entreprendre lentement une douce lecture avec pour seul témoin la nature. Bien que son manège en inquiète plus d’un, personne ne tenta de l’en empêcher.
Jusqu’à ce jour-là.
Un après-midi de printemps, doux et calme. Il y était retourné, en ces lieux marqués par des souvenirs tendres et effrayants. Il s’était assis, avait commencé sa lecture. Il ne s’était pas interrompu quand il avait entendu une personne s’asseoir près de lui pour l’écouter. A peine levé les yeux de son histoire, à vrai dire. Quand il eut terminé le récit, il referma doucement le livre et s’intéressa enfin à son auditoire. Rima lui offrit un sourire complice. 
-                Tu as fait des progrès, on dirait.
Quand Lizzie gagna le sous-bois au soir venu, il ne trouva que le livre posé sur la souche. On pouvait encore apercevoir entre ses pages les baisers de deux amants qui pouvaient enfin s’aimer pleinement et sans contrainte. Souriant, elle le prit dans ses bras et ramassa ses jupons de l’autre.
-                Ce n’est vraiment pas pratique pour marche ! grommela-t-elle. Bon, alors, c’est aujourd’hui que les jumeaux jouent leu premier concert, non ? Il s’agirait quand même de ne pas arriver en retard !       

   Ouais, bon, rapide et sans grand intérêt, mais j'espère que cela vous a plu tout de même ! Je vais bientôt ajouter une page spéciale pour les fictions pour que vous puissiez y avoir un accès plus libre.  d'autres sont à venir, la prochaine devrait porter sur un mythe réécrit par mes soins : celui de Médée. Article prochainement dessus pour vous éclairer sur sa légende avant de me lancer dedans. 
A très bientôt j'espère ! L'article suivant portera, comme promis auparavant, sur un petit bijou littéraire. Je ne vous en dis pas plus ! 

Marine Lafontaine

vendredi 24 mai 2013

GUNDAM WING

   Bien le bonsoir chers lecteurs ! Aujourd'hui, comme promis, je vais écrire cet article en rapport avec un article précédant où nous avons eu un long débat sur qui-donc-se-cache-derrière-cette-citation ? Jeu fort intéressant, on devrait recommencer !
   La réponse fut trouvée par un mystérieux justicier qui sait apparemment disparaître dans l'ombre comme Batman (Romain, cher petit frère, je te reconnais bien là…). En effet, il s'agissait de Duo Maxwell, l'un des cinq pilotes principaux dans Gundam Wing. Alors, je vais me renseigner sur ce que je vais pouvoir vous raconter et je reviens ! 

   Alors voilà ! Cette collection de trois tomes fait parti de la looooongue série Gundam (ou Mobil Suit Gundam), créée par Yoshiyuki Tomino et Hajime Yatate pour le studio Sunrise en 1979. Ces animes vont révolutionner le genre Mecha avec un souci de réalisme. En effet, avant, nous avions les robots géants en première ligne, se battant d'eux-même pour… heu, je n'en sais rien. Quoiqu'il en soit, ici, ils vont être rabaissés au rang d'armes de destruction massives : ils seront dorénavant des armures mobiles géantes pilotées de l'intérieur par des êtres humains. 
   Gundam Wing est sorti sous forme de manga en 1995 (en France sous Pika Editions), on le doit à Koichi Tokita. Le succès a vite été au rendez-vous et, la même année, le manga était sorti sous forme d'animé de 49 épisodes (ci-joint les cinq personnages principaux avec, de gauche à droite : Trowa Barton, Heero Yuy, Duo Maxwell, Chang Wufei et Quatre Winner).
    L'histoire tourne autour de cinq jeunes hommes envoyés sur terre dans des gundams pour délivrer les colonies spatiales du joug de l'alliance, Oz et la fondation Romefeller… Ouais… Pas très intéressant comme speech, peut mieux faire. Univers futuriste, voyages dans l'espace, guerre impitoyable, tout un programme !
    
   Malheureusement, je ne vous donnerai ni mon avis sur le manga, ni sur l'animé… Parce que je ne connais ni l'un ni l'autre ! Enfin, si, je connais un peu l'animé, j'ai visionné quelques épisodes, mais j'ai vite arrêté. Pourquoi ? Heu… Parce qu'on ne les trouve qu'en français ! Vous m'avez bien lue, en français ! Tout amateur d'animé me comprendra aisément car les versions françaises des mangas sont… horriiiiiiibles ! Il n'y a aucune émotion dans les voix, aucun jeu, aucune intonation ! Bref, l'horreur ! 
   Donc, pour en revenir à nos moutons, pourquoi vous parler de quelque chose que je ne connais pas beaucoup ? Parce que j'ai une autre source ! Tadam ! En effet, j'ai commencé ce manga par des fanfictions. Pour ceux qui ignorent ce que c'est, une fanfiction est une histoire pouvant être écrite par n'importe lequel d'entre nous et qui reprend les personnages, et parfois même tout l'univers, d'une œuvre déjà réalisée. Il peut s'agir de films, de pièces de théâtre, de romans, de jeux vidéos… ou de mangas ! C'est le cas ici. 
   Façon peu conventionnelle de découvrir une histoire, non ? Les fanfictions m'ont vite passionnées. Quand elles étaient bien écrites, on découvrait toute la complexité des personnages, leur histoire douloureuse et leur lutte pour la paix.  Quelques unes mettent en scène des romances entre les jeunes pilotes, d'autres s'inscrivent dans une autre dimension, telles les classiques School-fics où les personnages sont propulsés sur les bancs de l'école et vivent des aventures banales de lycéens. D'autres fois, on retrouve une partie de l'univers, mais avec quelques menues modifications où, par exemple, Heero, le héros du manga, va être en réalité… un extraterrestre ! Riez pas, je vous jure que j'ai lu une fiction où il était comme ça. 
    Heero était d'ailleurs le plus intéressant des cas à traiter. Pour vous brosser un peu son portait, il s'agit du soldat parfait : conditionné dès sa plus tendre enfance pour obéir à n'importe quel ordre et réussir les missions les plus suicidaires quelques en soient les conditions. Avec un tel profil, les écrivaillons se sont régalés ! Je pense notamment à une qui écrit sous le nom de Mimi Yuy (avatar à votre droite). Je vous conseille vivement à aller sur son site (cliquez sur le nom) qui est très intéressant. Elle (ou il d'ailleurs, je ne sais pas…) vous initie aux fanfictions, au yaoi et vous offre de magnifiques histoires, notamment avec Gundam Wing. Elle/Il a un très bon style d'écriture et ses fictions sont toujours remarquablement menées.  
   Pour terminé, on m'a demandé il n'y a pas longtemps pourquoi avoir choisi une réplique de Duo Maxwell pour la mettre sur mon tableau. Comme on me l'a fait “gentiment” remarquer que “I run, I hide, but I never lie” ne veut rien dire. Je ne peux pas répondre à cette interrogation. C'est plus un état d'esprit que la phrase en elle-même qui m'a séduite. C'est trop complexe et confus pour que je l'explique. 

   Enfin voilà ! Hé, ça fait presque un article shampoing ! A très bientôt pour un nouvel article, n'hésitez pas à commenter ou à vous abonner au blog par mail pour être prévenus dès qu'un écrit est mis en ligne. Vous pouvez aussi me suivre sur Google + et sur Facebook. Merci et à la prochaine pour un article qui portera ce coup-ci sur un livre magnifique !

Marine Lafontaine 

mardi 21 mai 2013

JE RÊVE OU…

   Bien le bonsoir, messieurs, dames et mesdemoiselles. Je viens de constater une chose… surprenante. Oui, c'est le cas de le dire. Figurez-vous que le 11 mai, nous avions franchi la barre des 5 000 visites sur le blog. 
   Aujourd'hui, nous sommes à 5 500… 
   Comment… ?
   Mais c'est carrément super cool ! Yahou ! Merci à tous, c'est carrément extraordinaire ! 
   Et, comme promis, voici un petit dessin pour vous remercier. Il s'agit cette fois-ci de Kei Himura, le personnage central du livre Libre arbitre, celui qui a servi de support au concours “A vous la suite” (plus qu'un mois avant la clôture !).  Dans l'histoire où les mots sont quasiment des personnages à part entière, j'ai choisi de les mettre en avant avec des “merci” de tous les horizons ! Nous avons le russe, le grec, le français, le latin, le polonais, l'allemand, l'espagnol, l'italien, l'arabe, le japonais, le danois, l'hébreu, l'islandais et le suédois. 

   Un énorme merci à tous les lecteurs qui viennent maintenant en masse. Un merci particulier à SouLEateR5, Aline22, Amélie, Jacques, Maïlyssa, Manon, Jelisbcp, Alex67, Eragon, OttoDIX, Harrypowa ! et Daviiiid pour leurs nombreux commentaires qui font chaud au cœur. Merci à tous ceux qui continuent de me soutenir, merci à mes parents (je leur dois beaucoup dans cette entreprise, tout de même) et merci tout simplement. Maintenant, je vais vous faire part d'une chanson un peu particulière qui me vient d'un groupe d'amis. Si vous aimez, n'hésitez pas à aller visiter leur page Facebook, elle est géniale. Sans plus tarder, voici The Cows Star



  Je trouve cette chanson superbe… même si je n'aime pas du tout les zombies ! 
  Sur ce, à très bientôt ! Le prochain article est dédié à tous ceux qui ont participé au vaste débat qui s'est déroulé dans les commentaires de l'article précédent pour tenter de deviner qui se cachait derrière la citation suivante : “I run, I hide, but I never lie”. Vous l'aurez, votre réponse, pas d'inquiétude !
   … Mais pas aujourd'hui !

Marine Lafontaine

lundi 20 mai 2013

ENVIE DE PARTAGE

   Coucou ! 
  Aujourd'hui, petit article pour ne rien dire, juste une sincère envie de partage avec vous. Pour commencer, je vous passe le bonjour du professeur Candide qui passait justement dans le coin. Il m'a fait penser à cette chanson que j'avais envie de vous faire écouter pour égayer cette journée. 



   Ensuite, deuxième envie de partage du jour, il s'agit d'un tableau que j'ai réalisé la veille… et j'avais envie de vous faire découvrir ! Le voici. 


   Alors, il vous plaît ? Pour la petite histoire, il s'agit d'une toile de format 38*46 cm peinte en noir. Le personnage a été dessiné au blanco (généreusement prêté par mon frère, il faudrait que je pense à le lui rendre…), autant dire que je n'avais pas le droit à l'erreur ! Quant au modèle… tiens, je l'ai trouvé où, déjà ? Pour la petite citation, je vous mets au défi de trouver de qui elle est ! Bonne chance à tous !

Marine Lafontaine 
 

samedi 18 mai 2013

EROS ET THANATOS

   
    Bien le bonjour ! J'espère que vous allez bien aujourd'hui et que vous profitez du beau temps (si vous êtes du Nord, comme moi, pour une fois qu'on en a !).
    Alors, je voulais vous présenter un de mes romans qui a été terminé depuis peu. Dès les dernières corrections établies, il sera envoyé à des éditeurs et, décision récente, j'ai décidé de le mettre en ligne pour que vous puissiez y avoir accès. Bien entendu, vous serez les premiers tenus au courant et je vous fournirai le lien vers le site où je le mettrai. 
    Le livre en question s'appelle Eros et Thanatos. Je vous avais déjà parlé à l'occasion et il fait parti des manuscrits que je propose dans les prix du concours “A vous la suite !”. Comme son titre l'indique, il s'agit d'une histoire principalement centrée sur l'amour. C'est la première fois que j'écris dans ce domaine, mais je dois m'avouer plutôt fière du résultat. La mort est aussi présente, je vous laisserai juger par vous-même…

   Comme vous avez déjà dû le remarquer, j'ai une position très campée au sujet du mariage pour tous et de l'homosexualité en général. Dans mon livre, j'ai donc choisi de mettre en scène trois couples : un de gays, un de lesbiennes et un d'hétéros. Ainsi, chacun est au même rang et tous participent à l'histoire. D'ailleurs, en voici le résumé ! 

   Il existe dans ce bas monde des êtres possédant des pouvoirs pouvant égaler les Dieux. Malheureusement pour eux, car la vie est bien difficile, mais certains humains sont là pour leur tendre la main. Ceci est l'histoire de plusieurs d'entre eux qui, malgré leurs différences, vont apprendre à s'aimer et connaître l'amitié : Nathanaël que les ombres l'obligent à tuer, Azela, une mystérieuse jeune fille rencontrée au détour d'un couloir, Ael qui est entraîné malgré lui dans la fuite de Cinaed, un jeune homme pouvant faire jaillir des flammes et Gabrielle dont l'actuel travail est de veiller sur une jeune femme cachée derrière des paravents. Tous sont liés les uns aux autres, mais leurs liens seront-ils assez forts ou Thanatos finira-t-il par les arracher des bras d'Eros ? 

   Le dessin à votre gauche est une réalisation personnelle, la seule pour le moment. Je vous présente donc Ael Duncin, mon personnage principal ! 

    Nous ne sommes plus dans la fantaisy comme avec Soul sea ou Le Recommement où la magie régnait dans un monde créé de toutes pièces. Cette fois-ci, nos personnages sont ancrés dans la réalité, mais certains possèdent des capacités exceptionnelles.    
   Il existe deux fins pour ce livre : une gaie et une triste. La petite anecdote est, qu'au début, j'avais mis sur papier une première fin, la triste. Une fin assez… morbide sur les bords. En fin bref, le tout est que ma mère a pleuré en la lisant et que j'ai écris une deuxième fin, une joyeuse. Après, celle que je mettrai en ligne… ce sera à vous de lire ! Si demande il y a, je mettrai les deux. 

  Alors, évidemment, vous l'attendiez et le voici, un petit extrait choisi par mes soins pour vous mettre l'eau à la bouche. Messieurs, dames… A table ! Voici le premier chapitre, rien que pour vous. 

Scène de piété filiale 
 
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L’éclat accrochait les rayons du soleil et les réverbérait. Ils semblaient glisser le long du fil de lame pour aller ensuite ricocher dans son œil.
Une vie de tournesol… Toujours à chercher la lumière, le corps si vite fané une fois qu’on l’a arraché de terre.

Que voulez-vous dire ? Une fois cueilli… c’est ça ? 

Les gouttes vermeilles se mêlaient aux rayons pour se fondre l’un dans l’autre, comme des amants qui s’enlaçaient. Beau et repoussant à la fois … 

Tu as fait le bon choix, Nathanaël. Il n’y a pas de problème. Il fallait le faire… 

Non, non… Je ne pense pas.
Nous sommes là, nous. Tu n’as pas à t’en faire.
Pupilles dilatées, mains tremblantes, corps secoué de frissons malsains. Nathanaël leva lentement la tête vers le ciel paisible.
Pourquoi m’avoir fait faire ça, une nouvelle fois ?
Il le fallait.

Mais… 

-                Nathanaël !
Un cri strident et aigu. Une voix familière. Elle aurait dû évoquer de tendres souvenirs au parfum de lait et d’étreinte.
Mais elle n’éveilla en le jeune homme que des regards terrifiés. Il pensait pourtant les avoir enfermés à double tour dans un coin de son esprit… Pourquoi revenaient-ils maintenant ?
Elle ne comprend pas, Nathanaël, laisse-la donc. Elle n’est rien.
Il ne leur répondit pas, fixant la femme horrifiée de ses yeux gris aux reflets d’orage. Elle tremblait, son corps était secoué de spasmes, elle se retenait mal de vomir. Sa peau était recouverte d’une pellicule de sueur. Une sueur froide… provoquée par la peur. Il voulut l’approcher, mais elle hurla. Tout en poussant ce cri abominable, elle reculait, se cognant à la table de la terrasse. Elle faillit tomber, mais se rattrapa à une chaise.
-                Ne m’approche pas ! Ne m’approche pas, espèce de monstre ! Abomination !
-                Mais… 
-                AAAAAH !
Elle continuait de crier, vrillant les tympans de Nathanaël de sa voix perçante. Elle avait une sorte de bracelet à son poignet dont elle avait enclenché le bouton. Dans le lointain, des sirènes se mirent à mugir. A ce son, la femme retrouva un semblant de courage, assez pour cracher à la figure du garçon. Ce dernier ne broncha pas.
Puis ils débarquèrent. Toutes ces mains qui l’agrippent et le secouent… On le jeta à terre et on lui passa les menottes. Les policiers beuglaient des choses, mais Nathanaël ne les entendait pas. Ses oreilles bourdonnaient et sa vision était floue. Il eut un regard pour le couteau qui traînait dans le gazon, souillant les brins d’herbe d’un rouge vermeille. Son père adorait son jardin. Il en avait toujours pris soin avec une attention et une tendresse toute particulière. Tout comme il s’était toujours occupé de son fils. Et lui avait toujours énormément aimé cet homme compréhensif et généreux.
C’était d’ailleurs lui aujourd’hui sa nouvelle victime.
  
-                Nathanaël… Tu as quel âge déjà, mon garçon ?
-                J’ai seize ans, monsieur.
-                Seize ans… Je ne pensais pas te voir encore ici.

Tue-le, tue-le !

Nathaël les ignora, se concentrant sur l’homme qui lui faisait face. Il s’agissait de son avocat, le même, toujours. Celui qui le suivait depuis la première fois. Un homme sec comme une vieille branche, aux mains noueuses. Il était assis de l’autre côté d’une vitre de protection en verre renforcé de barreaux en acier. Nathanaël se tortilla sur sa chaise en plastique, mal à l’aise. Les murs suintaient d’humidité et une sorte mousse grisâtre courrait sur les cloisons de plâtre.
Tue-le, tue-le, tue-le, tue-le, tue-le, tue-le, tue-le, tue-le, tue-le, tue-le, tue-le, tue-le, tue-le ! TUE-LE !
Nathanaël étouffa à grand peine un gémissement. Il avait l’impression qu’on broyait ses tempes entre deux pierres. Il ressentait des picotements dans ses avant-bras et son poignet le torturait. Quand il le fit tourner, l’os craqua. Il remarqua avec horreur que ses doigts étaient recourbés comme des serres. Ou plutôt… 
Comme lorsque j’ai étranglé Ael.

Oui, exactement. Refais-le !

Pourquoi ?

Parce qu’il le faut. Sinon, tu sais bien ce qu’il va se passer ! Tu tiens vraiment à vivre ça, Nathanaël ?
L’intéressé leva lentement sa main vers les barreaux. Mais, au dernier moment, il fit semblant de toucher une tâche sur la vitre de protection. L’avocat n’avait pas reculé. Il planta ses yeux bleus dans ceux de son client.
-                Jusque-là, j’ai tout fait pour te sauver, Nathanaël, mais… Cette fois-ci, je n’arriverai jamais à te sortir de ce bourbier.
-                Je sais, monsieur, murmura le garçon en baissant la tête.
-                J’aurai vraiment aimé t’aider, mais là… Je ne peux rien faire. C’était l’acte de trop, mon garçon.
Nathanaël ne pleura pas. Cela faisait des années qu’il avait cessé de verser des larmes. Il savait ce qui l’attendait. Il vit l’avocat se lever et fit de même, précipitamment.
-                Excusez-moi ! appela-t-il.
L’interpellé s’arrêta.
-                Est-ce que… Est-ce que ma mère va venir ? demanda timidement le jeune homme.
L’avocat posa sur son client un regard empli de tristesse. Le meurtrier se rassit sur sa chaise, sachant parfaitement ce que ça voulait dire.
-                Au revoir, mon garçon.

Nathanaël fut reconduit à sa cellule sous bonne escorte. Il était pieds et poings menottés. Sa geôle en voisinait d’autres, mais toutes étaient vides.
Tant mieux. Il ne faut pas m’approcher, je suis dangereux.
Mais non, tu n’es pas dangereux. C’est eux qui sont stupides. Pourtant, c’est bien que nous soyons seuls, non ? Comme ça nous ne serons pas dérangés.
Le meurtrier s’assit sur sa couchette. La même, toujours. Celle sur laquelle il avait dormi la dernière fois, mais aussi la fois d’avant, et celle qui précédait celle d’avant. Il ne ferma pas les yeux. Il préférait ne pas dormir. Sinon, ils les reverraient.
Les visages de ceux qu’il avait tué.   
-                Fallait-il vraiment que je le fasse ? demanda-t-il dans le vide.

Evidemment ! Il le fallait ! C’est bien mieux ainsi, tu ne crois pas ?

-                Je… Je ne sais pas…
Nous sommes là pour toi, ne te préoccupe de rien d’autre. 
-                Mais… Mon père…
Tout va bien, Nathanaël. Quoiqu’il arrive, nous serons toujours là, à tes côtés.
-                Le pire c’est que je sais que c’est vrai…

Ael observa un moment la silhouette de Nathanaël qui dormait sur sa couchette, recroquevillé comme un petit animal. Machinalement, il porta deux doigts à sa gorge pour retracer les marques que lui avait laissé son ami le jour où il avait tenté de l’étrangler. A ce moment-là, si… Il préférait ne pas y penser.
-                Chéri, je ne sais pas si c’est une bonne idée de venir, tenta de le retenir sa mère, jetant des regards apeurés vers la cellule. Il est fou à lier.
Ael lui offrit un sourire rassurant et frappa contre la vitre pare-balles qui le séparait de Nathanaël. Ce dernier sursauta, tiré brusquement de son semi sommeil. Il posa un regard surpris sur Ael, qui vira à la panique. 
-                Tu ne devrais pas être là, lui murmura-t-il précipitamment. Tu dois t’en aller !

C’est lui, Nathanaël, tue-le ! Tue-le, voyons !

Ael, inconscient du risque auquel il s’exposait, sourit tristement.
-                J’ai appris que tu avais tué ton père… 
-                Je… Oui… 
Le garçon baissa la tête, honteux. Ael voulut ouvrir la bouche, mais sa mère le tira en arrière sans ménagement.
-                Arrête de parler à ce monstre ! lui cria-t-elle. C’est un malade mental, il a déjà essayé de te tuer, je ne veux pas que ça se reproduise !
-                Mais, maman…
-                On s’en va !
Mais son fils se dégagea de son emprise. Les mots résonnaient dans sa tête : monstre, malade mental… Il savait que Nathanaël n’était pas comme ça. Il alla s’accroupir près de son ami. Ce dernier semblait au bord de la nausée.

Qu’attends-tu pour le tuer, voyons ? Il faut que tu le fasses, n’attends pas !

Je ne veux pas… Je…
Fais-nous confiance, Nathanaël. C’est ce qu’il y a de mieux.
-                Va-t-en, supplia le meurtrier en reculant. Tu sais pourtant de quoi je suis capable.
-                C’est d’ailleurs pour cette raison que je viens te voir, lui sourit Ael. Je suis ton meilleur ami, Nathanaël, ne l’oublie pas.
Il vit le visage de son ami se chiffonner de tristesse. Il voulut parler, mais aucun son ne sortit de sa gorge. Ael se redressa.
-                Je serai là, le jour du procès. Je serai là.

Cinaed poussa un grognement de frustration. Il prit une nouvelle cigarette dans son paquet et la porta à sa bouche. Sans rien sortir, que ce soit briquet ou allumette, le bout de sa nicotine en barre se mit à rougir et grésiller. Il en prit une bouffée, espérant ainsi calmer la nervosité qui le rongeait. Cela faisait un quart d’heure qu’il faisait le pied de grue près du poste de police. Il savait qu’il ne pouvait intervenir, et cette idée le ravageait. Il aurait tellement aimé y aller et ainsi pouvoir… 
La porte du poste s’ouvrit soudainement sur Ael et sa mère. Un soupir de soulagement passa les lèvres entrouvertes de Cinaed. Quand il avait appris qu’ils allaient voir au poste l’autre fou qui faisait office de meilleur ami au jeune homme, il avait paniqué. Il n’avait pas envie d’user de nouveau de ses pouvoirs devant Ael… Même si ce dernier ignorait qui il était en réalité. Il le fixa, remontant la rue tout en tentant de calmer sa mère hystérique. Il dut sentir qu’on l’observait car il se retourna soudainement. Cinaed croisa ses yeux bleus, trop bleus pour être réels. Cinaed se demanda un court instant s’il portait des lentilles ou si cette couleur extraordinaire était la sienne… quand il reçut un coup de coude dans le ventre !
-                Tu pourrais écouter quand je te parle ! signala une voix féminine avec mauvaise humeur. Déjà que ça fait trois plombes que tu t’es arrêté et… Hé, Cinaed, tu m’écoutes, oui ?
-                Oui, oui, soupira celui-ci. Qu’est-ce qu’il y a, Gabrielle ?
Sa sœur jumelle lui lança un regard courroucé. Si ces deux-là n’avaient pas vraiment le même physique, ils possédaient la même personnalité, ainsi que les mêmes goûts. Ils étaient d’ailleurs souvent ensemble, quand chacun ne partait pas de son côté s’amuser avec ses amis. Ils pouvaient s’entendre à merveille pendant une journée complète, puis, sans prévenir, devenir les pires ennemis au monde.
Gabrielle plissa les yeux. Elle s’était récemment acheté des lentilles de couleur sépia qu’elle adorait. Elle scruta la rue d’un air concentré, puis un sourire vint trancher sa frimousse couverte de tâches de rousseurs.
-                Alors quelle fille étais-tu en train de mater ?
-                Aucune.
-                Un garçon alors ?
-                Non plus !
-                Hum… 
Elle eut une moue ennuyée, tout en se grattant l’arrière du crâne. Ses cheveux roux coupés à la garçonne lui procuraient un air espiègle. Elle donna un petit coup de poing dans l’épaule de son frère et glissa son bras au creux de son coude. 
-                Allez viens ! On va se boire quelque chose ?
-                Non, j’ai pas vraiment envie, ce soir.
-                Très bien ! Alors, on rentre !

Ael fixait d’un air absent les gyrophares des voitures de police qui déchiraient la nuit. Il savait le procès de son ami le lendemain. Sa mère était allée voir celle de Nathanaël pour la calmer et la soutenir. Il savait qu’elles allaient toutes deux déverser leur bile sur le jeune meurtrier, et cette pensée le révoltait. Bien qu’il ait tenté de le tuer par le passé, jamais Ael n’avait réussi à lui en vouloir.
Il avait l’impression que son ami entendait certaines choses. Des choses que lui et les autres ne parvenaient à percevoir. Il aurait donné cher pour savoir ce que c’était. Il aurait aimé aider Nathanaël et ainsi empêcher ce qui allait arriver le lendemain même. Parce qu’il connaissait déjà la décision du juge, chacun le savait… 
Ael tira les rideaux pour ne plus voir les lumières colorées et se laissa tomber sur sa chaise de bureau. Il n’avait pas la tête à ses devoirs… Il se mit à jouer avec son stylo plume sans réellement y faire attention. Aujourd’hui encore, il l’avait croisé… Cinaed Helldi. Ce gars-là était dans le même lycée que lui. Connu pour son côté impulsif, il jouait facilement des poings et était un piètre élève. Il avait un succès fou avec les filles. Il fallait dire que c’était un “morceau de choix”. Son côté mauvais garçon séduisait, mais il avait également un physique avantageux, sculpté par le sport (seule matière en laquelle il excellait). Mais on ne lui avait jamais connu de petites amies. Comment Ael savait-il tout ça ? Parce que c’était un des élèves les plus populaires du lycée et que, dans ces cas-là, les rumeurs allaient vite. Sa sœur jumelle, Gabrielle Helldi, était également connue pour son côté garçon manqué. Ael avait longuement sympathisé avec elle cette année comme ils étaient dans la même classe. C’était une fille plutôt sympa et mignonne.
Le garçon soupira et reposa son stylo. Demain soir, à dix-sept heures, le procès… Dans trois jours, l’enterrement de Monsieur Ouïmo, le père de Nathanaël.
Et dans une semaine, tout au plus, il n’aurait sûrement plus jamais l’occasion de voir son ami.

Gabrielle et son frère se trouvaient dans la salle de bain, chacun vêtu d’un tee-shirt noir, de jeans délavés et troués, chaussés de baskets colorées. La jeune fille souligna son regard d’un coup de crayon alors que son frère tentait d’aplatir un épis.  
-                T’es au courant ? lui lança sa sœur. Apparemment, c’est aujourd’hui, le procès du copain d’Ael.
-                Je sais, marmonna Cinaed. Ah, saleté d’épis !
-                Passe-moi ta laque, je vais arranger ça.
Il lui donna et elle se mit derrière lui pour tenter de discipliner la chevelure blonde de son jumeau. Elle reprit :
-                Ça fait deux jours qu’il est en prison. Il aurait tué son père, cette fois-ci.
-                … 
-                Dire que c’était le meilleur ami d’Ael… Il doit être rudement secoué. 
-                Hum…
-                Voilà ! C’est arrangé !
Elle ébouriffa ses cheveux roux qu’elle aspergea ensuite de laque. Satisfaite, elle rendit le tube à son frère qui, lui, était en train se brosser les dents. Il grogna un remerciement.
-                Je crois que c’est son cinquième meurtre, murmura-t-elle.
Cinaed cracha dans le lavabo.
-                Cinq ?! s’étrangla-t-il. Mais il n’a que seize ans !
-                Ael n’aime pas en parler, donc c’est par les journaux que je le sais. Il aurait tué son cousin à huit ans, puis sa sœur à dix, un ami à onze, sa petite amie à treize et là son père… 
-                Mais il est taré ! Pourquoi ne l’ont-ils pas coffré depuis tout ce temps ?
-                Je suppose qu’il était trop jeune, qu’ils ont jugé qu’il valait mieux l’assigner à résidence… Je ne sais pas. Je trouve ça triste… 
-                Moi je dis surtout que c’est un fou dangereux ! 
Elle eut un petit sourire amer, puis passa son anneau en fer où étaient écrits en noir “live” et “death”. Son frère avait le même au pouce, mais avec l’inscription “FIRE”. Au sommet de son oreille droite se déployait une sorte de griffe, agrémentée d’une pierre rouge. L’oreille gauche de sa sœur était également percée et elle y accrochait toutes sortes de boucles d’oreilles fantaisies. Aujourd’hui, elle en avait choisi une composée de trois chaînes où pendaient des plumes blanches qui coulaient sur son épaule.  
-                Bon, sourit-elle. On essaye d’entrer au lycée sans se faire virer dès la première heure ?
-                C’est une option, ricana son frère.
-                Prends tes études au sérieux !
-                Oui, chef !
Elle poussa un soupir et attrapa le sac en toile qui lui faisait office de cartable.
-                Go !

Une ambiance lourde régnait au petit-déjeuner, ce matin-là. Ael triturait ses céréales sans réelle envie de les porter à sa bouche. Ses parents lui jetaient des regards en coin quand ils pensaient qu’il ne s’en rendait pas compte. Sa mère finit par se racler la gorge et posa sa main sur son poignet :
-                Ael, chéri, dis-moi… Tu n’envisages pas d’aller au procès de ce garçon aujourd’hui ?
-                Il s’appelle Nathanaël, maman.
Il la vit sa raidir. Ce prénom était tabou ici depuis qu’il avait failli mourir de ses mains. Mais Ael n’hésitait pas à le prononcer. Ce n’était qu’un prénom, après tout ! Pas de quoi en faire une crise cardiaque !
Sa mère ravala difficilement ses larmes et il sentit son cœur se serrer. Il n’aimait pas la voir souffrir. Il savait à quel point elle tenait à lui et que sa réaction vis-à-vis de Nathanaël était normale. Malgré tout, il ne supportait pas quand elle parlait de lui comme s’il s’était agi d’un monstre… 
Ce que tous pensaient.
-                Maman, lui sourit-il doucement en pressant sa main dans la sienne. Je veux y aller… Tu comprends ?
-                Mais, Ael, il a tenté de te tuer ! explosa son père.
Le garçon ne répondit pas. Il se souvenait de chaque détail de ce jour, comme si tout s’était passé la veille. Les doigts de Nathanaël sur sa gorge, le manque d’air, la tête qui lui tournait, leurs larmes qui coulaient, puis cette explosion… Ces flammes, des bras qui l’arrachaient de l’étreinte mortelle de son ami, une voix dont il ne se rappelait ni le timbre, ni les mots… Juste la chaleur que cela lui avait procuré… 
Il fut arraché de ses pensées par les sanglots de sa mère. Il se leva pour entourer ses frêles épaules de ses bras. Il se haïssait de la faire pleurer, de lui causer du mal, mais il devait y aller… 
-                Ne t’en fais pas, la berça-t-il. Tout ira bien, Nathanaël ne m’approchera pas.
-                Je ne t’empêcherai pas d’y aller, mon poussin, lui confia sa mère, mais… Si tu savais comme ça me fait peur.
-                Maman… 
-                Vas-y avec quelqu’un, alors ! le pria son père avec inquiétude. Ne te retrouve pas seul avec lui !
-                Mais, papa… 
-                Je veux que quelqu’un soit avec toi ! Moi… c’est au-dessus de mes forces.
-                D’accord, je demanderai à un de mes amis.
-                Merci.
Ael sentit une bouffée d’amour monter en lui. Il se dit qu’il avait vraiment des parents forts et compréhensifs. Il les embrassa, attrapa son sac et fila en cours. 


  Voilà pour cette petite présentation ! Le livre devrait normalement être mis en ligne dès le mois prochain, en tout cas, il sera là très vite, promis ! A très bientôt pour un nouvel article, n'hésitez pas à commenter ou à vous abonner au blog par mail pour être prévenus dès qu'un écrit est mis en ligne. Vous pouvez aussi me suivre sur Google + et sur Facebook. Merci et à la prochaine !

Marine Lafontaine