jeudi 28 août 2014

CONTRE ARTICLE

   Coucou les lecteurs ! 

   Alors, je remercierai Romain P. pour son mail qui m'a fait très plaisir. Romain m'a conseillé de regarder un animé nommé Fate Stay Night qui se trouve être la suite de Fate Zéro. 

   Pour la faire rapide, Fate Zéro faisait parti, l'an passé, d'un des cinq mangas placé dans le Top 1O

2O13. Et ce n'est pas volé : l'histoire est prenante, l'animation est fluide, les dessins sont magnifiques, les chansons sont superbes. Autant dire que quand j'ai appris l'existence de Fate Stay Night, j'étais très contente et un peu anxieuse à la fois. Bah oui, est-ce que la suite allait être aussi bonne, voilà mon problème. 
   Oh… Malheur… 

   Faisons tout d'abord un petit tour du côté des coulisses de cet animé. Il s'agit à la base d'un jeu vidéo sorti en 2004 jusqu'à que Datto Nishiwaki l'adapte en manga entre 2006 et 2012. Dans la foulée, le studio Deen se l'ait accaparé pour en faire un animé. 
   Concernant Fate Zéro, il s'agit d'un light novel réalisé entre 2006 et 2007 puis adapté en animé par les studios Ufotable. Depuis 2010, une version manga est enfin publiée. 
   
   Fate Zéro relate des évènements qui se sont passés dix ans avant ceux de Fate Stay Night. Je pensais, avant de commencer mes recherches, que FSN était un manga qui avait été réalisé longtemps auparavant et que son préquel (Fate Zéro) l'avait remis au goût du jour. Mais leurs créations ne sont pas du tout espacées ! Alors… Alors pourquoi y'a t-il une telle différence de niveau ?!

   FSN se concentre sur Shiro Emiya qui est choisi pour concourir avec d'autres sorciers dans une sorte de tournoi pour remporter le Saint Graal, une relique qui permettrait au vainqueur d'exaucer un de ses souhaits. Les sorciers choisis pour cette épreuve sont accompagnés de Servants, des esprits qui servent d'armes à leur maître. 

   Voilà le topo. L'histoire est la même que Fate Zéro dans le scénario de base, mais alors par la suite… Faisons donc un petit récapitulatif des défauts.
1- Le personnage principal. Quand on passe de Emiya Kiristugu à Shiro, bah… la transition est difficile. Je n'ai pas du tout accroché avec Shiro. C'est un personnage pourtant intéressant qui, après ce qu'il a vécu, a juré de devenir un héros de la justice. Mais son développement, bah… J'ai pas aimé du tout. Il m'énervait, à force.

2- Kotomine Kirei avec des cheveux longs (oui, c'est un défaut !).

3- Le fait que Emiya Kiristugu soit mort (ce n'est pas un spoil, on le sait dès le premier épisode). Quand on a un personnage aussi bon que lui, on ne peut pas simplement le mettre au placard. Après je suis d'accord, il s'agit d'une autre génération, donc ce n'est pas à lui de combattre… Mais le tuez pas ! Pitié !

4- La présence de Sakura Matou. Un, je la déteste (ceux qui apprécient Kariya me comprendront, je
pense) et deux, je n'ai pas compris ce qu'elle venait faire ici. Elle joue la plante verte durant tous les épisodes ! A ce régime-là, autant ne pas la faire apparaître, ça aurait pour le mieux !

5- Des personnages et un scénario beaucoup moins prenants que Fate Zéro. Après, on va me dire que je suis mauvaise langue et que je n'apporte pas un bon jugement sur FSN parce que je le compare sans cesse à Fate Zéro. Ce qui est totalement vrai, mais je ne peux pas séparer les deux mangas puisqu'ils sont une seule et même histoire !

    Est-ce pour autant que le manga est totalement mauvais ? Et bien non. La preuve, je l'ai regardé jusqu'au bout. J'ai apprécié l'évolution de Tohsaka Rin qui est devenue une puissante magicienne. Dans Fate Zéro, ce n'était encore qu'une enfant et elle a perdu énormément. Donc c'était intéressant de la retrouver pour constater ce qu'elle était devenue, ce qui est aussi le cas de Illyasviel von Einzbern.
   Après… Bah, j'ai bien aimé découvrir de nouveaux servants et en retrouver d'autres. L'histoire n'est pas non plus totalement mauvaise, mais elle ne m'a pas paru bonne non plus.

  Voilà, en somme, ce que j'en pense ! Mais ce n'est que mon avis et je vous invite à découvrir la série pour pouvoir vous forger votre point de vue. peut-être que vous, vous allez adorer !

   Je pars donc la semaine prochaine en classe préparatoire, en internat. Il me sera difficile de continuer d'alimenter le blog à côté de mes cours, mais j'essaierai de le faire au maximum ! Merci de continuer à me lire, j'espère très vite vous revoir !

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Marine Lafontaine
   

mardi 19 août 2014

BAKUMAN

Bien le bonjour !


   Depuis le temps que j'ai envie de vous partager ce manga ! Mais j'attendais d'avoir fini la série pour faire cet article. Mais maintenant que c'est chose faite, plus besoin de me retenir !

   Qu'est-ce donc que Bakuman, alors ? Il s'agit de l'histoire de Moritaka Mashiro (surnommé Saiko) et Takagi (surnommé Shujin) qui forment un duo monstre qui est… ! Ahem… commençons pas le commencement plutôt…  

   Mashiro Moritaka est un adolescent blasé qui ignore totalement quoi faire de son avenir. Collégien effacé et banal, il est amoureux d'une de ses camarades de classe, la belle Azuki Miho. Un soir, il se rend compte qu'il a oublié un cahier en classe et y retourne. Là, il rencontre Takagi, le meilleur élève du collège qui lui fait une proposition surprenante : celle de former un duo avec lui pour devenir des mangakas. Mashiro, très peu enthousiaste au premier abord, se laisse finalement entraîner après avoir fait une déclaration enflammée à Miho : quand son manga sera devenu un animé, il veut qu'elle l'épouse.

  Bakuman nous relate donc l'ascension de ces deux adolescents qui partagent avec nous les secrets les plus intimes des mangas et de tout l'univers qui tourne autour. J'ai regardé les trois saisons sur une durée d'à peu près un an et demi, je crois avec quelques pauses de ci, de là. Mais ce qui est dingue, c'est ce que c'est absolument prenant ! Aucun épisode n'est vide, chacun sert à faire avancer l'histoire et nous laisse frustré, avec l'envie de voir absolument la suite !



   L'animé compte trois saisons qui ne cessent de monter en qualité et le manga doit compter une vingtaine de tomes. L'histoire est très prenante, ce qui n'est guère étonnant quand on sait que les auteurs de Death Note sont derrière ce chef d'œuvre. Donc, résultat, l'histoire est bonne, mais le dessin est bon aussi. Chaque personnage a à la fois un character design original et un caractère très fort.

   Ce manga reste un shonen somme toute relativement classique avec l'héroïne, les héros très
déterminés, les rivaux qui sont aussi des amis, les adjuvants, les épreuves etc. Mais contrairement à un shonen genre One Piece, l'univers est proche du notre (ce qui nous permet de nous identifier aux personnages) et Mashiro et Takagi ne sont pas toujours victorieux. Il leur arrive de perdre certaines batailles, mais des qui sont importantes, ce qui est un très bon point pour le manga.

  Un autre point fort tient dans le personnage de Niizuma Eiji, le principal rival de Ashirogi Muto (le surnom de notre duo de mangakas). Dans les premiers épisodes qui ont suivi son appartion, j'ai peu apprécié Eiji, voire pas du tout. Mais j'ai radicalement changé d'avis à mesure des épisodes et, aujourd'hui, Eiji est sûrement l'un de mes personnages préférés, tout manga confondu. C'est rare que je change radicalement d'avis ainsi sur un personnage, mais Eiji est un génie, à la fois fin et loufoque, délirant et profond, en bref, un personnage haut en couleur que j'ai pris beaucoup de plaisir à découvrir.

   Et l'autre point fort, autre la fresque grandiloquente des personnages, ce sont les mangas inventés par lesdits personnages. Bon sang, qu'est-ce que j'ai envie de les lire ! Crow, +Natural, La onzième loutre, Perfect Crime Party, Reversi, Detective Trapp, Zombie Gun, Giri, Mitaka le justicier, La classe de la vérité et tant d'autres ! Tout ça, ce sont les mangas que les personnages créent et qu'on découvre par petits bouts, de ci, de là. Râh, ça m'a frustré de ne pas les lire entièrement !

   Donc voilà, ça, c'est Bakuman, un excellent manga qui donne une pêche incroyable à chaque épisode. J'envisage d'ailleurs d'acheter les tomes. J'y songe, j'y songe…

Voilà, ce sera tout pour cet article, j'espère qu'il vous a plu !
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Marine Lafontaine   

vendredi 15 août 2014

LORSQUE J'ÉTAIS UNE ŒUVRE D'ART

   Bien le bonjour, 

   aujourd'hui, petit article sur un petit livre à l'histoire énorme, j'ai nommé Lorsque j'étais une œuvre d'art de ce très grand auteur qui est Eric Emmanuel Schmit

   Alors, que raconte ce livre ? On débute l'histoire avec le personnage principal et narrateur qui essaie de se suicider. Il est arrêté dans sa tentative par un curieux bonhomme qui lui demande de lui donner 24h pour lui redonner l'envie de vivre. Ce qu'ignorait le narrateur, c'est qu'en acceptant le marché de l'artiste qu'est Zeus Peter Lama, il ne serait non plus un humain, mais un vulgaire objet que son créateur qualifie avec adoration d'œuvre d'art. Renommé Adam bis, notre narrateur va alors nous conté sa descente en enfer sous les traits d'une statue vivante. 

   Ce livre est juste excellent, il n'y a pas d'autre terme. L'histoire nous prend à la gorge immédiatement et nous entraîne dans le monde de l'art qui est proche d'un univers mafieux où règne la loi du plus fort et (surtout et) du plus riche.
   L'auteur parvient à nous tenir en haleine de la première à la dernière page avec une histoire inédite, farfelue, mais cruellement réaliste. Et l'auteur n'a jamais contraint notre imaginaire par de longues descriptions, au contraire. Adam bis, la demeure de l'artiste, les toiles de Carlos Hannibal… On attendait tous, après l'opération du narrateur, une description de son nouveau corps qui est tout de même le point central de l'œuvre et que neni ! Ce qui est assez fort, je l'avoue, mais surtout diablement intéressant. 

   Je n'ai besoin d'en dire plus sur ce petit bijou que je vous recommande vivement. 

  Voilà, ce sera tout pour cet article, j'espère qu'il vous a plu !
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Marine Lafontaine

dimanche 10 août 2014

FICTION PARTICIPATIVE, CHAPITRE 9

L'histoire va prendre ici un tout nouveau tournant avec l'arrivée d'un nouveau personnage ! J'espère que vous aimerez !





Quand Arhzel reprit connaissance, la première chose qu’il vit fut un bec d’un noir aussi profond que celui d’une nuit sans lune.
-                Sale piaf, grogna-t-il à l’intention du corbeau juché sur sa poitrine.
L’intéressé émit un croassement sonore avant de s’envoler à tire d’ailes vers son perchoir. Arhzel grogna, une paume de main plaquée contre son front chaud. La fièvre ne tarderait pas à s’envoler, ainsi que l’engourdissement qui tenaillait son corps.
-                Torja.
Son secrétaire fut instantanément auprès de lui.
-                Oui, monseigneur ?
-                Raconte-moi ce qui s’est passé.
Arzhel tendit une main pour qu’il l’aide à se redresser. Encore instable sur ses jambes faibles, le vampire se laissa guider jusqu’au siège de son bureau. Torja se recula de quelques pas une fois que son maître fut assis.
-                Ce que vous allez entendre ne va pas vous plaire, le prévint-il.
-                Dis toujours, soupira l’intéressé en cherchant, dans son compartiment secret, ses griottines. Ah, les voilà. Je t’écoute.
-                Macaire est revenu.
Une grimace de mépris tordit le visage du vampire. Macaire… Un nom honni par toutes les femmes de son harem. Un client tordu aux goûts extrêmes, mais régulier et bon payeur. Sa préférence penchait plus pour Jaide ces derniers mois, pour le plus grand dégoût de la jeune femme.
Mais les règles du harem étaient claires. Les femmes appartiennent au maître des lieux, on ne peut coucher avec elles. Macaire a voulu passer outre cette loi tacite et pour pouvoir faire Jaide sienne, il l’avait enlevée. Arhzel était entré dans une colère monstrueuse et n’avait pas hésité à faire appel à ses privilèges et faire jouer ses connaissances pour retrouver la jeune femme. Pas qu’il ressente un particulier attachement envers elle, mais elle demeurait sa propriété. Et il était hors de question que ce salopard la souille… 
Finalement, Jaide avait été sauvée à temps et les brigadiers s’étaient fait un plaisir de mettre sous les verrous cette crapule.
Pas très solides, leurs verrous, apparemment…  
-                Il a cherché à s’approcher de Jaide, continua à relater Torja, mais nous étions près d’elle. Alors Macaire a sorti un couteau, fou de rage, et a tenté de vous poignarder, estimant que vous étiez la cause de son déshonneur.
-                Cet homme s’est déshonoré seul, répliqua calmement Arhzel. En s’en prenant à Jaide, il s’en est pris à moi et, par conséquent, aux Cadillac. Nous ne pouvions pas laisser passer une telle insulte.
-                Je le sais, monseigneur… Quoiqu’il en soit, il vous a donné un coup de couteau en pleine poitrine… sous les yeux du harem tout entier ainsi que de quelques clients.
Oui, voilà le problème… Un homme ordinaire serait assurément mort sous l’assaut de Macaire. Sauf que lui était un vampire. Si la scène s’était déroulée en huis clos, il n’aurait pas de soucis à se faire, mais des témoins avaient été présents. Des témoins avaient vu le poignard déchirer son torse, son sang jaillir telle une hideuse fontaine.
-                Et merde ! jura-t-il en frappant de ses poings le plateau du bureau.
-                Et ce n’est pas tout, ajouta tranquillement le secrétaire à la voix monocorde.
-                Quoi, encore !?
-                Pour que vous puissiez vous régénérer, il est d’ordinaire que je vous donne à boire de mon sang, mais là… Vous avez mordu Jack.
Hébété, Arhzel considéra son auto proclamé bras droit avec un air hagard. Ben non, il n’avait pas l’air de plaisanter ! Pourtant, cela ressemblait cruellement à une blague douteuse… 
-                Tu veux rire ?!
-                Vous devriez vous en souvenir, non ?
Je t’en empêcherai, je te jure que je t’en empêcherai !
Arhzel prit brusquement son crâne entre ses mains. Cette voix d’enfant… Ah !
La prochaine fois, tu ne seras pas seul. Je serais avec toi. Un visage d’homme qui  flottait devant ses yeux. Une sirène stridente noyée dans les couleurs bleues d’une ambulance.
Merci d’avoir un peu égayé ma morne journée, mais le divertissement s’arrête ici.
-                Ah… Je m’en rappelle, ricana le vampire. Un sang de pur menteur, du grand cru. 
-                Que devons-nous faire de lui ? l’interrogea Torja. Je ne l’ai pas encore éliminé, mais je… 
-                Non, n’en fais rien. Nous avons un problème autrement plus important sur les bras. Si des témoins m’ont vu “mourir”, nous n’avons plus que deux possibilités : faire croire que ma blessure n’était pas si grave que cela ou me faire véritablement passer pour mort.
-                Je ne pense pas que la première option soit possible.
-                Pourquoi donc ?
-                Votre belle famille vous a déjà statué décédé et Mademoiselle Cadillac a déjà reçu de nombreuses demandes en mariage de tout le pays.
Arhzel lorgna méchamment son bol de griottines. Il le saisit à deux mains avant de l’incliner au-dessus de sa bouche pour recueillir un maximum d’alcool et de cerises dans sa bouche sous le regard surpris de son secrétaire. Une fois qu’il eut tout avalé, le vampire passa son poignet sur ses lèvres.
-                Bon ! déclara-t-il. Je suis mort officiellement, alors. Je n’ai pas d’autres choix que de disparaître.
Son regard s’assombrit. Alors c’était ainsi que s’étaient déroulées les choses. La famille Cadillac connaissait sa nature, tout du moins, les membres les plus influents. Mais ils avaient profité de cette occasion de l’évincer. Ils ne désiraient pas voir le propriétaire d’un harem salir le nom de leur illustre maison.
-                Quelle bande de chacals… souffla-t-il.
-                Dania vous a défendu jusqu’au bout, lui assura Torja. Elle continue à refuser toutes les demandes en arguant qu’elle reste votre fiancée.
-                Pas étonnant. Si elle ne m’a jamais aimé de l’amour brûlant de l’amant, elle a toujours vu en moi le grand frère protecteur que n’étaient pas ses aînés. Elle reste encore à cette heure ma plus précise alliée… Que va devenir le harem ?
-                Les Cadillac ont jugé qu’il ne respectait pas la dignité de l’être humain. Ils vont le raser, monseigneur.
-                Ils vont donc aller jusque-là… Où sont les filles ? Et les domestiques ?
-                Vendus, pour la plupart. Certains ont refusé de partir d’ici, même si on leur promettait de meilleurs traitements. Les Cadillac n’ont pas tenus à ce que leur traite fasse du bruit, alors ils les ont laissés là, enfermés dans une cave. Ils prétendront probablement qu’ils ne savaient pas que des personnes étaient restées et déclareront qu’elles sont mortes lors de la destruction du bâtiment.  
-                Quand débute la destruction ?
-                Une heure. Les Cadillac m’ont chargé de vous informer de tout cela à votre réveil. Ils souhaitent que vous soyez raisonnables et que vous partiez rapidement. Pour votre propre bien, ont-ils ajouté.
-                Mais oui, mais oui. Qui reste-t-il ?
-                Jack, Séchar, Marlyne et Jaide.
Arhzel s’absorba un court instant dans ses réflexions. Où pourrait-il se rendre ? Après tout, il n’avait aucun endroit où se rendre, aucun lieu qu’il pourrait appeler maison. Même ce harem, il n’y était pas attaché. Il n’avait, en réalité, qu’un seul objet auquel il tenait, mais il se trouvait dans la demeure principale des Cadillac, loin d’ici, à l’autre bout de la mer… 
Mais bon, puisqu’il était mort, pourquoi ne pas s’y rendre ?
Il eut un ricanement. Il était déjà mort officieusement lors de sa transformation en vampire, mais c’était la première fois qu’on célébrerait des obsèques en son honneur ! 
-                Torja… Tu demeures à mon service ?
-                Les Cadillac ont refusé de me racheter, expliqua tranquillement le secrétaire. Ils disent qu’ils n’ont pas besoin d’un serviteur du Malin dans leur demeure.
-                Parfait. Tu vas aller délivrer les prisonniers de la cave. Pendant ce temps, je vais aller rendre visite à une vieille connaissance.
-                Une vieille connaissance, monseigneur ?
-                Oui… Un vieux loup de mer.

Une impression désagréable, un corps aux membres lestés de plomb. Un mal de tête qui vrille les temps, une langue en papier mâché.
-                …ack !
Une voix qui l’appelle dans le lointain, une main fraîche sur son front. Ouvre les yeux… Ouvre-les ! Jack essaya, mais il se sentait incroyablement faible. Que s’était-il passé ? Il n’en avait que de vagues souvenirs… Arhzel… blessé… Le calme glacial de Torja… Des crocs qui… 
-                AAAAH !
Jack se redressa violemment en hurlant, une main plaquée sur sa gorge. Ahanant, il chercha du regard son agresseur, mais ne rencontra que le visage inquiet de Jaide et Marlyne. La nymphe s’approcha de lui pour le soutenir. 
-                Tout va bien, ne t’en fais pas, le rassura-t-elle. Arhzel n’est pas là.
-                O… Où on est ?
Il faisait sombre ici et il régnait une odeur d’humidité désagréable. Une cave ?
-                Les Cadillac nous ont enfermé ici, grogna une voix masculine. J’ai tenté de nous sortir d’ici, mais peine perdue. On est enfermés comme des rats.
-                Séchar ?
Le cuisinier se laissa tomber près de lui, un sourire cynique sur les lèvres.
-                On dirait que t’as vu un mort, gamin. Tu me sembles plutôt patraque.
-                Ouais… Un peu…
Aurait-il rêvé ? Mais, plus important, que se passait-il ici ? Pourquoi étaient-ils enfermés ? Quoi ? Les Cadillac ? Les Cadillac les auraient enfermés ? Mais… 
-                Quel foutu merdier, soupira le cuisinier, résumant parfaitement la situation.
-                Je vous demanderai à tous de vous éloigner de la porte. Vous avez quelques secondes.
Tous sursautèrent. Cette voix provenait de l’autre côté de la porte ! Quelqu’un venait les délivrer ! Ils s’empressèrent d’obéir à ses ordres, mais Jack se sentait faible. Quand il tenta de se lever, ses jambes le trahirent et il retomba à terre. Le voyant, Séchar et Marlyne attrapèrent chacun un de ses bras pour le passer par-dessus leurs épaules pour le soutenir dans sa marche.
De l’autre côté de la porte, Torja perçut le bruit de leurs déplacements. Satisfait, il se saisit de la hache qu’il avait récupérer dans le local du jardinier et la fit tourner dans sa main un instant pour en tester le poids. Hum, pas mal. Il la garderait sûrement pour… au cas où… 
Il l’abattit sur la serrure qui sauta sans réel problème. Dès qu’il eut écarté le battant, les prisonniers s’extirpèrent de la cave. A sa vue, Jack pâlit. 
-                C’est Arhzel qui t’envoie, devina-t-il.
-                Oui. Suivez-moi sans faire un bruit.
-                … 
Bien que réticent, Jack n’en avait pas moins le choix. Où irait-il après tout ? Tant qu’il n’avait pas gagné son billet de retour pour son époque, le moyen le plus sûr de parvenir à ses fins était de demeurer auprès de son ancêtre.
Il emboîta donc le pas de Torja.

Arhzel savait qu’il le trouverait ici. Peter Twist se trouvait toujours au port. Soit près des docks, soit à la criée, soit sur un embarcadère, les jambes pendant dans le vide.
Toujours au port, dans ses habits sombres et avec sa palette de peinture. 
Et encore aujourd’hui, il n’échappait pas à la règle. Il s’était installé avec son chevalet près d’une frégate qui devait lever l’ancre au crépuscule. Son équipage était en train de charger des caisses qu’ils devaient transporter. Et lui les observait intensément, d’un regard sérieux et acéré, comme s’il analysait leur comportement.
-                Twist ! l’appela le vampire.
Il vit la main de l’ancien marin se crisper autour de son pinceau. Après un temps de réflexion, il abaissa ses doigts et leva son visage couturé de cicatrices sur l’opportun qui osait le déranger durant une séance de dessin.
-                Seigneur Arzhel, le salua-t-il d’un ton calme. Je vous pensais ranger dans une boîte à macchabée à cette heure.
-                C’est ce qu’on dit à mon sujet, en effet, sourit Arhzel, déçu, en réalité, de n’avoir même pas surpris son interlocuteur.
-                J’ai toujours dit que votre belle famille était un nid de vipères, soupira l’homme en reportant son attention sur sa toile. Alors ? Que viens-tu faire aujourd’hui ?
Le sourire du vampire s’accentua. Il se pencha en avant et réduisit sa voix à un murmure.
-                J’ai besoin du capitaine du Dragon rouge.
Le souffle de Peter Twist se suspendit un court instant. Mais il se reprit très vite et ses doigts noueux se saisirent d’un pinceau qu’il trempa dans du gris. Il peignait un ciel des plus orageux sur sa toile alors que, dans la réalité, un ciel magnifique s’étendait à perte d’horizon. 
-                Ce navire n’existe plus, répondit douloureusement le marin. Saisi et détruit par la milice des mers. Il n’en reste plus rien.
-                Oh vraiment ? soupira Arhzel d’un air faussement attristé, pleinement conscient de la souffrance qu’il causait à son interlocuteur. Et si je vous en offrais un, alors ? Un navire meilleur que Le Dragon rouge ?
Le regard de l’ancien marin changea. Il se leva brusquement et attrapa le vampire par le col de son coûteu manteau.
-                Ecoute-moi attentivement, seigneur Arhzel, souffla-t-il d’une voix basse et grave. J’ignore ce que tu me veux, mais je te conseille de ne pas jouer au plus fin avec moi. Dis-moi directement ce que tu veux.
-                Emmène-moi chez les Cadillac, de l’autre côté de la mer.
-                A la résidence principale des Cadillac ?
-                Oui. J’y serai bien aller par moi-même, ajouta-t-il avec un soupir, un sourire aigu sur les lèvres. Mais je pense que mes capacités de navigateur se résument à la lecture de cartes poussiéreuses, rien de plus. Ce qui, tu seras d’accord avec moi, est loin d’être suffisant.
-                Qu’ai-je à y gagner ?
-                Un navire. Une fois que je serai à bon port, tu pourras repartir avec le navire.
Une offre des plus… alléchante. Peter Twist relâcha le manteau du vampire qu’il considérait avec intérêt.
-                C’est tout ce que tu me demandes alors ? Que je te conduise en Dordogne ?
-                Rien de plus, juré.
L’ancien marin reporta son attention sur la frégate qu’il peignait jusqu’alors. Jamais il ne pourrait résister à une telle offre, Arhzel en avait parfaitement conscience. Un homme de la mer ne peut résister à l’appel des flots et des embruns salés.
D’ailleurs, quand il tendit sa main pour conclure l’accord, Arhzel avait déjà avancé la sienne pour la lui serrer. 

Et voilà ! J'espère que vous avez aimé, n'hésitez pas à commenter et partager l'histoire autour de vous ! Merci de continuer de me suivre ! 

vendredi 8 août 2014

FICTION PARTICIPATIVE, NOUVEAU PERSONNAGE

   Bien le bonjour ! 

   Pas encore de nouveau chapitre (en cours d'écriture), mais, un tout nouveau personnage, proposé par un ami qui lisait la fiction, se voit intégrer la famille de Rouge comme le rubis. Il est très intéressant et je pense pouvoir l'intégrer à notre histoire dès le prochain chapitre et si ce n'est le cas, dès le chapitre d'après. 
   Il a une fiche très complète que je vous remets là pour que vous puissiez découvrir pleinement Peter Twist ! 

Nom, prénom : Twist, Peter
Age : 32 ans
Cheveux : mi-long noir
Yeux : Bruns
Taille : 1m86
Activité : Ancien Capitaine de navire s’étant vu confisqué son bateau, devenu peintre de rue
Style vestimentaire : Toujours habillés de ses anciens habits de capitaine rouges sombres assortient aux voiles de son navire.
Caractère : D’un naturel calme, posé et réfléchi sauf pendant les combats mais peut facilement entrer dans une rage folle et incontrôlable à la mention de son “Dragon Rouge”, la frégate qu’il dirigeait auparavant.
Signes particuliers : Des cicatrices au visage datant de ses combats en mers.
Loisir : Dessiner et peindre son navire
Famille : Orphelin de naissance adopté par l’équipage de son bateau
Aime : la mer, le bateau et les combats à l’épée
N'aime pas : Qu’on lui rappelle son passé et qu’on le dérange durant ses séances de dessins

   Bienvenue Peter, on va bien s'amuser ensemble et encore merci à Alexandre de me confier son personnage !
   Tout comme lui, vous pouvez encore m'envoyer des suggestions de lieux, de personnages ou de situations. Si c'est possible, je les intégrerai à l'histoire avec plaisir. Et même si vos idées n'ont rien à voir avec l'univers de Rouge comme le rubis, je serai très contente de les recevoir ! 
   Merci de votre attention et à très vite !

Marine Lafontaine  

mardi 5 août 2014

LE CHANT D'ACHILLE

   Bien le bonjour ! 

   Chers lecteurs, écoutez-vous la radio le matin ? Oui ? Moi aussi ! France Inter pour être précise. Pourquoi je vous parle de cela ? Parce que c'est ainsi que j'ai découvert le livre de Madeline Miller qui passait sur France Inter ce mois-ci.

   Mais avant toute chose, je vous prie de m'excuser pour mon retard. J'ai travaillé durant tout le mois de juillet en tant qu'animatrice stagiaire, je n'ai pas eu le temps du tout de m'occuper du blog. Mais je suis en vacances maintenant, donc, je vais pouvoir partager avec vous quelques petites choses ! Dont ce livre que j'ai dévoré d'une traite. 

   Le chant d'Achille porte sur le passé commun entre Achille, fils de Pélée et Thétis, et Patrocle, fils de Ménétios. N'ayant jamais lu L'Iliade, mais étant une fan de mythologie, je ne connaissais que peu Patrocle qui est ici le narrateur de l'histoire. Ainsi j'ai pu découvrir tout en profondeur un personnage très intéressant.


   Suite à un accident dans lequel Patrocle tue son cousin, son père l'envoie en exil à Phthie où il rencontra Achille, le prince de ce royaume. C'est tout ce que vous avez à savoir en réalité pour ce livre puisque l'auteur respecte scrupuleusement le déroulement de leur vie selon la légende. Les Hellénistes sauront donc parfaitement ce qui se passe ensuite. 

   Alors, comment rendre un livre intéressant alors que tout le monde, pratiquement, connaît déjà la fin ? Une bonne écriture est essentielle et Madeline Miller a rempli cette catégorie avec succès. Poétique et rythmée, son écriture nous propulse dans une des plus célèbres légendes que l'on découvre depuis un point de vue inédit, celui de Patrocle. 
   Ce prince déchu, banni de son propre royaume, n'avait, au départ, rien d'un héros légendaire. Mais il va poursuivre une grande évolution à travers le livre pour finalement devenir le héros de la Patroclée. 
   Qu'est-ce que la Patroclée ? C'est une partie de L'Iliade où Patrocle s'illustre sur le champ de bataille. Car sinon, Homère ne lui donnait comme rôle que celui qui accompagnait Achille sans pour autant être considéré comme un guerrier, ce qui est parfaitement retranscrit dans le roman. Et un héros grec comme lui, c'est rare et c'est super. 

   Ce que m'a apporté également cette lecture, c'est de découvrir véritablement Achille. C'est-à-dire, le découvrir dans toute son humanité. J'ai toujours vu ce héros comme quelqu'un de froid, arrogant, très puissant. C'était un demi-dieu pour lequel je n'avais aucune sympathie, ce qui n'est plus du tout le cas maintenant. 
   Quand on rencontre Achille, ce n'est encore qu'un enfant. Je crois qu'il ne devait qu'avoir douze ans. Patrocle nous décrit son talent, sa beauté, sa force, mais également ses doutes, ses hésitations, son espièglerie. Quand on se retrouve au siège de Troie, on le voit changer peu à peu et devenir ce héros (monstre, devrais-je dire ?) impitoyable et incroyablement fier que nous connaissons.

   Il n'y a que deux petits détails qui me chiffonnent autour du personnage d'Achille. J'aurais souhaité entendre parler du passage où sa mère Thétis le baigne dans le Styx, même si ce n'était que de l'ordre de l'évocation. Et qu'on respecte sa mort. Justement parce qu'il a été plongé dans le Styx, Achille est censé être invincible, excepté au talon car sa mère le tenait par là quand elle l'a mise dans l'eau du fleuve noire. Mais là, il est mort, non pas d'une flèche au talon, mais d'une flèche dans le dos.
   Après, vous allez me dire que je chipote, et vous aurez raison, mais voilà, j'ai du mal (et toi tu vas me dire que tu as respecté la légende de Médée dans ta réécriture, peut-être ? Chut, tais-toi fichue conscience !).  Un conseil, ne regardez jamais Le choc des Titans avec moi ! Parce que je vais râler d'un bout à l'autre du film !

   Donc voilà, en résumé une très plaisante lecture que je vous conseille vivement. L'écriture est agréable et on prend plaisir à découvrir tous les personnages qui ont fondé la mythologie. Patrocle est un héros très intéressant. Avec son côté peureux et maladroit, j'avais peur qu'il m'agace assez vite, mais pas du tout. Au contraire, il est attendrissant, puis, à mesure des années, il devient un héros impressionnant et admirable. Voilà, c'est tout ce que j'ai dire sur Le Chant d'Achille, j'espère vous avoir convaincu !

   Voilà, ce sera tout pour cet article, j'espère qu'il vous a plu !
   N'hésitez pas à me suivre sur les réseaux sociaux où je poste plein d'articles en dehors de ceux du blog, mais aussi à partager le blog et à me donner votre avis sur ce livre. Vous pouvez toujours me suggérer des articles via les commentaires, les réseaux ou mail (marine.lafontaine@sfr.fr) ! Merci de votre soutien à tous et à la prochaine !

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Marine Lafontaine

FICTION PARTICIPATIVE, CHAPITRE 8

Arhzel s'est fait poignarder… Mais que va-t-il se passer ?! Ta-ta-tam !

Tout de suite, la suite ! Bonne lecture !

 
Rouge…
Sa respiration sifflante lui brûlait la poitrine et la gorge.
Rouge…
Du sang… Sur son ventre… ses jambes… partout. Il avait une odeur… agréable…  
-                Arzhel !
Son nom… crié par une voix aigue. Il la connaissait… Dania ? Dania criait son nom ? Que s’était-il… passé ? Si seulement il pouvait ouvrir les yeux ! Mais ses paupières étaient tellement, tellement lourdes… 
Il sentit deux bras passer sous lui pour le soulever. Il connaissait cette odeur. C’était Marlyne. Marlyne qui l’avait pris dans ses bras et qui courait. 
-                Par ici. Dépose-le sur le lit.
Un ton si monocorde, pas de doute, il s’agissait de Torja. Tor… ja… C’est étrange… Il avait du mal… à réfléchir. Et il faisait si froid… 
-                Sortez de la pièce, mademoiselle Dania. Marlyne, accompagne-la. Toi aussi, Jack.
-                Attends un peu ! Qu’est-ce que tu fais ?! Il faut le soigner, il va crever, là !
-                Jack, sors. Je vais m’occuper de seigneur Arzhel.
-                Je veux être utile ! Laisse-moi faire quelque chose ! Il pisse le sang, il faut arrêter l’hémorragie !
Torja, putain, j’ai une de ses soifs, t’es où ? Donne-moi du sang… Tout de… suite… J’en ai besoin là… Ai perdu trop… de sang… 
-                Non, Jack, ne t’approche pas de lui !
Besoin… de… sang… Cette odeur… ? Ça sent bon, ça sent la vie… Et le mensonge… Hum, j’adore… Toi, mon gars, j’ignore de quelles paroles tu embellis ta vie, mais t’es un sacré menteur.
Approche… juste encore un peu… Parfait !

Jack s’était mis à paniquer à la vue de son ancêtre se déversant de son sang. Que se passait-il ? Que se passait-il ?! S’il mourrait là, sous ses yeux, ça ne reviendrait pas à dire que lui-même allait mourir ? Pas seulement lui, toute la famille Cadillac ! Son père, ses cousins, ses oncles… Tous allaient disparaître ?
Torja tentait de calmer une Dania en proie à une violente crise de larmes alors que Marlyne restait là, ne sachant que faire, aussi décida-t-il d’agir. Il s’agissait tout de même de sa propre existence qui était en jeu ! Jack s’approcha du lit et déchira violemment les draps de satin rouge qui ornaient le baldaquin. A ce son, Torja se tourna vers lui. Une lueur de panique traversa son regard d’ordinaire si inexpressif.
-                Non, Jack, ne t’approche pas de lui !
Le jeune Cadillac se figea un instant. La vie de son maître était en jeu et Torja lui ordonnait de demeurer loin d’Arzhel ? Il pensait vraiment qu’il allait lui obéir ? Sans même lui accorder un regard, Jack s’assit près de son ancêtre pour presser contre sa plaie le dais déchiré. Il se produit alors simultanément deux choses.
Marlyne le saisit pas l’épaule pour tenter de l’éloigner.
Et des doigts froids se nouèrent autour de son poignet. Puis une force colossale le propulsa en avant sur le lit. En un instant, il se retrouva allongé sur le matelas avec son ancêtre qui le dominait, dardant sur lui un regard vide de toute expression. 
-                Arhzel, attendez ! cria Torja.
Mais le vampire resta sourd à sa supplique. Il se pencha sur son descendant, qui commençait sérieusement à se débattre, et esquissa un sourire redoutable qui révélait ses blanches canines. Le souffle coupé, et l’imagination bousculée, Jack se figea un court instant. Que… Quoi ? Ce moment d’hésitation, vacillant entre la surprise et la terreur, permit à Arhzel de planter ses dents dans la peau de l’Américain, sous le regard horrifié des spectateurs de la scène. Jack hurla puis se mit à se débattre violemment, mais son sang se faisait aspirer à toute vitesse si bien que, très vite, ses mouvements ralentirent. Marlyne voulut intervenir, mais Torja la força à reculer.
-                Laisse-le.
-                Il va le saigner à blanc, si cela continue ! protesta la nymphe. Vous pensez réellement que je vais le laisser faire !?
-                Si tu interviens maintenant, Arhzel arrachera la gorge de Jack. Il va s’arrêter… sûrement… 
-                Vous vous foutez de moi ?!
-                Marlyne…
Dania avait pris la main de l’almée, le regard sérieux.
-                Je sais que tu ne veux pas, mais fais confiance à mon fiancé. C’est un vampire, mais pas un assassin.
-                C’est une des plus horribles créatures qui soit, cracha Marlyne. Comment pourrais-j lui accorder ma confiance ?!
Un gentil sourire, étrange sur les lèvres d’une si jeune fille, apparut sur le visage de Dania.
-                Moi, je le fais.
Elle s’approcha d’une commode rapidement et en tira un poignard. Avant que quiconque puisse le lui retirer des mains, elle s’était profondément entaillé le bras. Un épais flot de sang s’écoula à terre. Titubante, le visage pâlit par la douleur, la comtesse aux lourdes boucles s’avança. Elle tendit son bras blessé devant elle puis annonça d’une voix claire :
-                Je t’aime.
Un silence pesant tomba sur la pièce. Doucement, Dania répéta ces mots, son mensonge quotidien. Une fois, deux fois, trois fois. Au bout de longues secondes, le vampire se désintéressa de sa proie pour fondre sur ce sang à l’odeur familière. Il lapa le liquide qui s’écoulait, mais ne mordit pas la fillette. Au bout d’un certain laps de temps, Arhzel ralentit et finit par reculer. Ayant perçut les premiers signes de fatigue, Torja fut sur lui rapidement. Il cueillit son maître avant que celui-ci ne s’effondre sur le sol, sans connaissance.
-                Mademoiselle Cadillac, allez faire soigner votre bras. Marlyne, accompagne-la, je reste avec Jack et Arhzel.
La nymphe aurait aimé protester, mais Dania était d’une extrême pâleur. Il était assuré qu’elle ne réussirait pas à gagner l’infirmerie seule. L’almée souleva la petite comtesse dans ses bras et sortit de la pièce, non sans avoir jeté un dernier regard inquiet en arrière. Une fois seul, Torja se permit un soupir. Il gagna le lit où reposait un Jack évanoui. Bon, tout d’abord, s’assurer qu’il était en vie… Ça, OK. Il allait devoir porter un bandage autour du cou quelque temps, mais ça devrait aller. Arhzel ne semblait pas avoir franchi le “seuil critique”. Par contre, il allait certainement poser quantité de questions… et de problèmes, à son réveil.
Arhzel s’était recroquevillé sur lui-même, sourcils froncés. Tiens ? Quand il buvait autant de sang, il était détendu après. Pourtant, quelque chose semblait différent cette fois-ci… 
-                Jack, qu’a-tu donc fait… ?  

-                Jack Cadillac.
-                Présent.
Arhzel poussa un soupir. Voilà que cela le reprenait… Il avait dû boire trop de sang d’une personne. Quand il en buvait trop, les souvenirs de sa victime affluaient dans son esprit. De qui… ? Deux secondes… Elle avait dit : “Jack Cadillac” ?
-                Putain, j’ai pas bu le sang du gamin, tout de même ? s’étrangla Arhzel.
On dirait bien… Mais où se trouvait-il ? Il s’agissait d’une salle remplie d’enfants qui étaient assis face à des sortes de pupitres alignés devant un tableau noir. D’étranges rectangles accrochés au plafond émettaient une sorte de lumière… ? Que diable était cet endroit ? Une femme se tenait debout devant les enfants, habillée d’une robe et chaussée de talons. Depuis quand une femme mettait des chaussures aussi ridiculement hautes ? Arrivait-elle seulement à marcher avec ? Et puis… ! Et ça… ! Il… Il ne comprenait pas ce qu’il se passait ! Pourquoi ces enfants et cette femme semblaient trouver tout cela parfaitement normal ?
Puis il comprit.  
-                Alors ce serait ça… le futur ?
Fasciné, Arhzel en oublia complètement le petit Jack, celui qui fixait d’un air désintéressé ce qui passait dehors à travers la fenêtre. Il sembla sortir de son étrange léthargie quand un oiseau se posa sur le rebord. 
-                Jack, tu m’écoutes, oui ?
Arhzel sursauta à cette interpellation. Il suivit le regard du professeur et remarqua que toutes les têtes s’étaient tournées vers un petit garçon qui bâillait négligemment. Remarquant qu’on le regardait, il plaqua sa main contre sa bouche.
-                Oui ?
-                Tu écoutes, Jack ? s’énerva la maîtresse.
-                Non, désolé.
-                Que je ne t’y reprenne plus.
-                Oui.
Les élèves autour d’eux riaient, visiblement habitués de voir leur camarade se faire réprimander. Arhzel s’avança vers lui, fasciné. Cette moue boudeur et ces cheveux rebelles, pas de doute, il avait face à lui une version miniature de ce boulet de Jack. Le vampire remarqua qu’il avait encore ses dix doigts. Ah ! Peut-être que durant son séjour, il apprendrait enfin le pourquoi du comment. Son séjour dans les souvenirs de ce gamin allait servir à quelque chose, au moins !
La sonnerie retentit alors. Libérés, les enfants jetèrent leurs affaires dans leurs cartables. Certains, dès qu’ils eurent enfilés leurs vestes, se précipitèrent vers Jack qui rangeait, au contraire, ses affaires avec lenteur. Il ne semblait pas vraiment faire attention à la véritable basse-cour qui s’était formée autour de lui. Quand il sortit de la salle de classe, son fan club lui emboîta le pas. Intrigué, Arhzel les suivit. Jack semblait avoir pas mal de succès… 
Le futur était vraiment étonnant, il mourrait d’envie de le découvrir, mais, pour le moment, il devait se concentrer sur son descendant.
Ses visites dans les souvenirs étaient un voyage particulièrement désagréable. Sa dernière expérience (et sa première, à vrai dire) lui en avait tant appris sur la personne dont il avait bu le sang qu’il s’était juré que plus jamais cela ne se reproduirait.
Et pourtant… 
A la grille de l’école, tout près de la sortie, se tenait un homme imposant à la mine patibulaire. Le stéréotype même du gars louche au point qu’on se demanda même pourquoi la direction n’avait pas déjà prévenu la police. Dès que Jack entra dans son champ de vision, les muscles de son visage tressaillirent, comme un bouledogue à l’affût. Le vampire vit bien les yeux de Jack changer à sa vue. Il devint plus sombre, plus… aigu. Ce qui, sur un gosse, était très étrange. Pourtant, l’instant d’après, il saluait ses amis d’un signe de main joyeux, un sourire chaleureux sur les lèvres. Comme si l’éclair de glace qui avait hanté son regard n’était qu’un artifice de l’imagination de son ancêtre.
Dès qu’il eut salué ses amis, Jack s’éloigna, aussitôt suivi de l’homme. Sentant l’inquiétude poindre dans son ventre, sentiment inexpérimenté depuis bien longtemps, Arhzel se mit également à les suivre. Quand l’enfant s’engagea dans une ruelle, son poursuivant fit de même. Il s’arrêta alors, stupéfait. Le gamin l’attendait là, assis sur une poubelle, son cartable posé à ses pieds. Il y avait dans son regard cette même lueur étrange que le vampire pensait avoir rêvé.  
-                Je suppose que vous n’êtes pas là pour me faire un bisou, mon oncle.
-                Tu as bien deviné, Jack.
Arhzel suivait l’échange avec intérêt. Le regard de son descendant reflétait maintenant de la colère. Comment un gamin pouvait-il avoir l’air si… adulte ?
-                Depuis que papa a fondé sa boîte, vous êtes tous là, la branche mineure Cadillac, a lui tourner autour comme des chiens, ça me dégoûte… 
-                Richard aurait mieux fait de m’écouter et de me donner l’argent, cracha l’oncle avec une haine répugnante. Maintenant, c’est trop tard pour faire machine arrière. Viens avec moi, Jack, gentiment et je ne te ferai pas de mal.
Une profonde lassitude se peignit sur les traits de l’enfant, visiblement habituer à ce qu’on s’en prenne à lui pour atteindre la fortune du papa.
-                Je connais la chanson, c’est bon, soupira-t-il. Je vous suis.
Il abandonnait si facilement, sans même chercher à se débattre ? Arhzel grogna, mécontent. Il aurait aimé que son descendant soit plus pugnace que ça. Quoi, ce n’était qu’un enfant ? A son âge, lui, il avait déjà perdu sa virginité et il gagnait sa nourriture à la force de son poing. Les hommes du futur avaient donc perdu tout combativité à force de vivre dans un univers aussi douillet ?
Ce gamin l’étonnait, l’intriguait, l’agaçait. Pourquoi avoir un tel regard, mais pas l’attitude qui allait avec ? Pourquoi provoquer son ravisseur par ces paroles, mais demeurer bras ballants ? 
-                Ah… Ils arrivent… 
Ils étaient parvenus à une camionnette blanche dont l’oncle venait d’ouvrir la portière, un monstre de métal qu’Arhzel scruta avec surprise. Le murmure de son neveu le figea et le ravisseur coula vers lui un regard inquiet. Ce qu’il vit lui déplût… beaucoup. Jack avait posé sur lui des yeux teintés de mépris et d’ironie mordante.
-                Merci d’avoir un peu égayé ma morne journée, mais le divertissement s’arrête ici.
Il remonta sa manche pour montrer un bracelet électronique qui enserrait son bracelet, comme une menotte. Un bouton avait été enfoncé et une faible lumière clignotait, comme pour indiquer qu’un appel avait été… lancé ?
Tout s’enchaîna alors très rapidement. Des hommes en uniforme bleus surgirent au coin de la rue, armes au poing. L’oncle pâlit considérablement quand il comprit qu’il avait été dûpé. Puis, alors que son visage rougissait par plaques éruptives, il se jeta sur Jack pour le mettre à terre et le rouer de coups. Il aggravait considérablement son cas se faisant, mais la colère avait gommé toute raison de son esprit. Le temps que les policiers ne parviennent à lui et ne l’éloignent de sa victime, Jack avait déjà reçu de nombreux coups de pied.
Hagard, le regard voilé par la souffrance et la surprise, l’enfant demeura à terre, la bouche ouverte dans un cri inarticulé qui prit vie quand les policiers tentèrent de le déplacer. On avait déjà appelé une ambulance dont les sirènes déchiraient l’air.
Un homme arriva en courant en criant “Jack !”. Les policiers tentèrent de l’arrêter, mais la victime appela en retour “Aron !” si bien qu’ils le laissèrent monter dans l’ambulance également. Ledit Aron semblait mort d’inquiétude. Il avait agrippé la main du garçon et la maintenait fermement dans la sienne en lui chuchotant des paroles rassurantes. Mais Jack ne pleura pas, ne se plaignit pas de la douleur. Il ne prononça pas un mot, les yeux clos, le visage fermé si bien qu’on eut pu croire qu’il dormait, mais il n’en était rien. 
-                La prochaine fois, je m’en sortirai tout seul, je le jure, chuchota-t-il bien lus tard, quand il fut seul dans la chambre avec Aron.
-                La prochaine fois, tu ne seras pas seul, promit Aron avec douceur. Je serais avec toi.
-                Non ! Je n’ai pas besoin de toi ! hurla Jack avec une hargne qui laissa Arhzel perplexe. Tu n’as pas à être là !
-                Je serai là.
-                Je t’en empêcherai, je te jure que je t’en empêcherai !
-                Jack… 
Le prénom avait été prononcé avec une telle douceur que les larmes montèrent puis roulèrent, roulèrent sur les joues du garçon meurtri dans son grand lit d’hôpital. Le vampire contempla un moment cette scène où un homme tentait de consoler un garçon, presque un adolescent, qui pleurait sans pouvoir s’arrêter, sans même y songer.
-                Tu as de la chance, Cadillac, d’avoir un père si aimant… Attends un peu… Son père s’appelle Richard, non ? Pourtant, lui, son nom, c’est Aron, alors… ? Hein ? Où est le père ? Et la mère ?
Morte ?
Si tel était le cas, cela leur faisait au moins un point commun.
-                J’aurais plein de questions à te poser à ton réveil, petit Cadillac. 

Et voilà ! A bientôt pour la suite qui promet d'être riche en évènements !