vendredi 7 octobre 2016

LE MASQUE DE LA PRINCESSE

Bien le bonjour, tout le monde ! 

   Aujourd'hui, grand jour car je reprends du service en envoyant un nouveau manuscrit sur les grands chemins. En effet, je me suis enfin décidée à proposer un nouveau manuscrit aux éditeurs. Et celui choisit est intitulé “Le Masque de la Princesse”. 

   Ce roman, je l'avais déjà évoqué plusieurs fois à travers divers articles, mais sans vraiment me pencher dessus. Aujourd'hui, je le remets à l'honneur avec cette petite présentation. D'ailleurs, j'ai remarqué que j'avais laissé des révélations de la première version sur le blog, mais j'ai heureusement rectifié le tir. 

   Ce roman est une réécriture, celle d'une histoire que j'avais écrite au lycée. De nombreuses choses ont été modifiées depuis la dernière fois, notamment le personnage principal que je pense avoir grandement épaissi (ce qui ne pouvait pas lui faire de mal). Et qui dit nouvelle version dit nouveau résumé. Je vous le mets ci-dessous : 

Liam Sefa est un jeune homme issu d’une famille tombée en disgrâce à cause des actions passées de son grand-père. Il a été condamné à mort par pendaison pour une longue liste de méfaits. Mais, alors qu’il était sur le point de rendre son dernier souffle, il est gracié par Eliya d’Asrestos, l’héritière du trône. Cette dernière lui fait une proposition : elle pourra oublier le passé s’il accepte en échange de devenir son maître d’armes. Pour Liam commence ainsi une longue quête sur le chemin de la vérité et cela pourrait bien l’amener à comprendre ce qui se cache derrière la mort de son ami d’enfance, le frère jumeau d’Eliya.  

Dans la première version, Liam et la famille royale n'étaient liés que grâce à Sigène Sefa, mais, dorénavant, notre bretteur en herbe a un passif encore plus lourd avec les enfants au sang bleu. Ce qui rend la situation plus dramatique, en fait.  

L'histoire tourne autour d'un renversement de situation qui a été amené assez bien, tout du moins, je l'espère. Mon unique lecteur m'a dit avoir été surpris, donc on verra bien. En tout cas, ce roman est une histoire que j'apprécie beaucoup, notamment parce qu'elle est facile à écrire. J'espère que Liam et Eliya sauront faire rêver les éditeurs et, par la suite, qu'ils pourront conquérir vos coeurs. 

En attendant que ce jour arrive, je vais vous proposer un petit extrait que je vais mettre en vis-à-vis d'un extrait issu de la première version. Puisque j'en avais déjà mis un en ligne, je pense que c'est celui-ci que je vais vous laisser le plaisir de découvrir. Je vous souhaite une excellente lecture. 

Le Masque la Princesse, version 1, 2012

-     Liaaam ! chantonna une voix.
-     Amy ! s’écria-t-il en réprimant une grimace.
Pourquoi à chaque fois qu’il mettait un pied en ville cette fille devait lui tomber dessus ?! Amy se détacha de lui en souriant. Le soleil avait fait ressortir ses tâches de rousseur et elle portait une robe de soie bleu toute légère qui lui arrivait aux genoux. 
-     Tu n’as pas froid ? railla Liam. L’hiver n’est même pas fini.
-     Tu es venu vendre des récoltes ? le questionna vivement la jeune fille, ignorant royalement sa question.
-     Tu es idiote ou quoi ? soupira le garçon. Les champs commencent à peine à dégeler. On doit travailler la terre. On ne pourra semer que d’ici deux ou trois semaines.
-     Ah… 
Amy était gentille, mais pas très futée. Surtout collante. Issue de la petite bourgeoisie, elle attendait sagement que son père la marrie et passait ses journées à échapper à ses leçons de lecture, piano, cuisine et autres. Elle adorait fureter de droite à gauche à la recherche de ragots à se mettre sous la dent. Puis, dès qu’elle croisait Liam, elle lui sautait dessus et lui cassait les oreilles avec ses récoltes et ses avis.
D’ailleurs, ça y est, elle était partie…   
-     Tu sais que la princesse Eliya est de sortie aujourd’hui ? lui lança Amy alors que Liam marchait tranquillement sans prêter attention à ses bavardages. C’est tellement rare de la voir hors du palais ! J’aimerai tellement la croiser ! On la dit si belle ! C’est l’anniversaire de la mort de son frère jumeau, j’ai entendu dire donc elle serait au cimetière royal tout à l’heure puis viendrait en ville ! Je ne sais pas pourquoi faire, mais il y a tellement de rumeurs là-dessus que je ne sais plus où donner de la tête !
Liam se demanda un instant si la langue était un muscle indépendant qui ne connaissait pas la fatigue puis si toutes les filles étaient aussi bavardes. Sa mère aimait bien parler également. Elle chantonnait en faisant la cuisine ou parlait aux plantes qu’elle arrosait. Elle lui posait sans cesse des questions telles que “Et ta journée, elle s’est bien passée ?”, “Tu as bien travaillé aujourd’hui ?”, “Tu as pensé à ranger les outils ?”… Oui… Cela devait être propre à la gente féminine de parler tout le temps.
Il détailla un moment le profil d’Amy qui lui racontait que des brigands semblaient avoir été aperçus autour de la ville. Ses joues rebondies et ses yeux malicieux lui donnaient un air de hamster. Elle avait noué d’imposants rubans rouges à ses couettes, une vraie gamine… Malgré ses manière futiles de petite bourgeoise, il arrivait (bien que rarement) à Liam d’apprécier sa compagnie. Dans le coin, il était plutôt connu comme quelqu’un de bagarreur qui s’emportait facilement, trop en réalité. On lui donnait un regard de démon, hérité par son grand-père qui avait autrefois trahi le royaume et avait été exilé. Ses yeux vifs et d’un bleu particulièrement lumineux, cachés en partie par une mèche de cheveux châtains qu’il laissait pousser. Si sa mère faisait mine d’approcher les ciseaux de cette mèche, il s’enfuyait en courant. Il n’aimait pas ce regard de démon et le cachait. Amy n’avait emménagé que très récemment dans la cité royale. Attentive aux rumeurs, elle n’avait pas tardé à entendre parler de Liam Sefa, cet adolescent qui ne cessait de causer la pagaille et avait voulu très vite le rencontrer.
Ils étaient enfin arrivés à la poissonnerie.  Amy se pinça les narines d’un air indigné.   
-     Le poisson sent bien meilleur une fois cuit et mélangé à de la sauce ! décréta-t-elle d’une voix nasillarde.
-     Tu me fatigues, soupira Liam.
Il allait pousser la porte quand il se fit percuter de plein fouet par une silhouette. Tous deux tombèrent à terre dans un cri de surprise. 
-     Dé… Désolée ! bafouilla une voix. Je courrai et je ne vous ai pas vu !
-     J’ai remarqué ! répliqua Liam avec humeur. Si tu cours, regarde où tu vas, idiote !
La jeune fille qui lui était rentrée dedans rougit fortement. Elle ne s’attendait pas à une réaction aussi véhémente.
-     Vous… Vous vous êtes fait mal ? demanda-t-elle timidement.
-     Comme si, persifla le jeune homme en se redressant.
-     Liam, voyons ! intervint Amy. Ce n’est pas de sa faute, ne sois pas aussi agressif ! Vous allez bien, mademoiselle ?
La jeune fille hocha la tête. Elle était vêtue de vêtements sales, mais plutôt bien coupés. Ses longs cheveux noirs lui arrivaient dans le bas du dos et ses grands yeux entre le noisette et le doré étaient très vifs. 
-     Je suis désolée, répéta-t-elle.
-     Pff…
Sans même lui accorder un regard, il entra dans la poissonnerie. Amy s’excusa auprès de la jeune fille et courut à la suite du garçon.
-     Tu es vraiment malpoli ! le réprimanda-t-elle. Cette fille ne t’avait rien fait de mal !
-     Si mon attitude te dérange, tu peux partir, répliqua Liam d’un ton où perçait tout son ennui. J’ai mieux à faire que d’écouter tes bavardages. 
-    Tu es vraiment impossible !
 
Le Masque la Princesse, version 2, 2015

-                Liiiiiiam !

Ah… 

Ce n’était qu’Amy… Mais… 

Pourquoi à chaque fois qu’il mettait un pied en ville cette fille devait lui tomber dessus !

Amy se détacha de lui en souriant. Le soleil avait fait ressortir ses tâches de rousseur et elle portait une robe de soie bleue toute légère qui lui arrivait aux genoux. Elle tenait serrait contre elle un réticule de la même couleur que son vêtement, ce qui était sûrement un acte calculé de la jeune fille.   

-                Tu n’as pas froid ? s’étonna Liam. L’hiver n’est même pas fini.

-                Tu es venu vendre des récoltes ? le questionna vivement son interlocutrice, ignorant royalement sa question.

-                Tu es idiote ou quoi ? soupira le garçon. Les champs commencent à peine à dégeler. On doit travailler la terre. On est tout juste en train de semer.

-                Ah… 

Liam trouvait Amy gentille, mais pas très futée. Surtout collante. Issue de la petite noblesse, elle attendait sagement que son père la marrie et passait ses journées à échapper à ses leçons de lecture, piano, cuisine et autres. Elle adorait fureter de droite à gauche à la recherche de ragots à se mettre sous la dent. Puis, dès qu’elle croisait Liam, elle lui sautait dessus et lui cassait les oreilles avec ses récoltes et ses avis.

-                C’est super que tu sois venu aujourd’hui ! lui annonça la colporteuse. La princesse doit aller au cimetière royal cet après-midi pour rendre hommage à son  frère défunt ! Tu sais qu’on dit qu’elle est vraiment belle ? Mais les rumeurs sont certainement exacerbées par le peu d’apparitions publiques qu’elle offre au peuple ! Oui, c’est certainement ça. Mais, il paraît qu’elle est vraiment jolie. J’ai entendu à l’auberge une servante qui travaille là-bas raconter que… Hé, Liam, où vas-tu ?

L’intéressé prit le parti de l’ignorer. Mains dans les poches, il s’était éclipsé discrètement avant d’accélérer le pas dans l’espoir insensé d’échapper à la tornade blonde.

Ah, ah…

Comme si. 

-                Liiiiam, attends-moi !

-                Ne me suis pas !

-                Attends, enfin !

Elle l’attrapa par le bras, l’obligeant à ralentir.

-                Madaima t’a envoyé faire des courses, je parie ! C’est bien son genre, d’avoir des idées pareilles pour ton anniversaire. Je t’accompagne. Oh, je t’ai souhaité bon anniversaire ? Bon anniversaire ! Ça te fait bien dix-neuf ans, hein ? Je t’achèterai un gâteau dans la meilleure boulangerie du coin pour fêter ça.

-                Je n’en ai strictement aucune envie, grommela Liam.

-                Je ne te demande pas ton avis, chantonnait la jeune fille.

L’intéressé préféra céder plutôt que se lancer dans une conversation stérile avec la petite noble. Celle-ci comprit qu’elle avait gagné et se relança dans son activité favorite.

-                Comme je te le disais à l’instant, normalement, on aura une chance de… Oh, mais je ne t’ai pas dit un truc super important ! Figure-toi que… 

Liam se demanda un instant avec dépit si la langue était un muscle indépendant qui ne connaissait pas la fatigue et si toutes les filles étaient aussi bavardes. Sa mère aimait bien parler également. Elle chantonnait en faisant la cuisine ou parlait aux plantes qu’elle arrosait. Elle lui posait sans cesse des questions telles que “Et ta journée, elle s’est bien passée ?”, “Tu as bien travaillé aujourd’hui ?”, “Tu as pensé à ranger les outils ?”, “Où est-ce que tu vas encore ?”, “Essaie de ne pas provoquer de bagarres, cette fois-ci”… Oui… Cela devait être propre à la gente féminine de parler tout le temps.

Il détailla un moment le profil d’Amy qui lui racontait que des brigands semblaient avoir été aperçus autour de la ville. Ses joues rebondies et ses yeux malicieux lui donnaient un air de petit animal. Elle avait noué d’imposants rubans bleus à ses couettes, une vraie gamine… Malgré ses manière futiles de petite noble, il arrivait à Liam d’apprécier sa compagnie.

Il faut dire que, dans les alentours, il était plutôt connu comme quelqu’un de pugnace qui s’emportait facilement, trop, même. On lui donnait un regard de démon, hérité de son grand-père, un félon qui avait autrefois trahi le royaume et avait été exilé loin de la capitale. C’était en partie pour cela qu’il dissimulait ses yeux vifs et d’un bleu particulièrement lumineux derrière une longue mèche de cheveux châtains. Il n’aimait pas ce regard de démon et le cachait ; il lui avait attiré trop d’ennuis par le passé, comme éveiller la curiosité d’un prince qui s’était fait beaucoup trop présent dans sa vie par la suite.

Avant d’en disparaître sans laisser de traces.

Amy avait emménagé il y a peu dans la cité royale. Attentive aux rumeurs, elle n’avait pas tardé à entendre parler de Liam Sefa, ce jeune homme qui ne cessait de causer la pagaille et avait voulu très vite le rencontrer.

Liam, tentant de faire abstraction de l’abeille qui bourdonnait à son oreille, se dirigea vers la poissonnerie. Malheureusement, sa route fut coupée par un barrage qui avait été érigé dans la rue principale. Une foule dense s’était agglutinée contre les barrières et les conversations allaient de bon train. Des gardes royaux en armure rouge gardaient l’espace, le regard acéré et l’allure fière.

-                Oh là, là ! Ça va être génial ! s’excita Amy en attrapant son bras pour le secouer. Tu ne crois pas ? La sécurité est très élevée, dis donc, une souris ne pourrait pas passer ! J’espère qu’on la verra bien d’ici. On ne devrait pas aller par là, plutôt ? Je suis certaine qu’on aurait une meilleure vue.  

-                Fais ce que tu veux, je vais te laisser là, répliqua le jeune homme.

-                Ah, non ! Reste avec moi ! Ce n’est pas tous les jours qu’on peut voir la princesse !

-                Je ne veux pas la voir et surtout pas aujourd’hui, répliqua sèchement le garçon en se dégageant de l’emprise de la jeune fille.

Il avait envie de fuir cet endroit et haïssait cette sensation qui lui bouffait les entrailles. Mais, quand le son du cor retentit, il se sentit comme ancré dans le sol. Son regard dévia, attiré par la procession qui venait de déboucher à l’autre bout de la rue avec, à sa tête, une cavalière tout de noir vêtue. Elle était… Liam s’avança presque inconsciemment, les yeux écarquillés. La jeune fille se tenait très droite sur son destrier et son regard doux parcourait la foule. Quand ses yeux se posaient sur vous, vous vous sentiez pris dans une étreinte mélancolique qui vous serrait la gorge dans un étau. Elle était vêtue d’une robe noire composée de voiles et de dentelles vaporeuses qui semblaient envelopper son corps tout entier. Une mantille couvrait le haut de sa tête et son front, symbole d’un deuil encore vif.

Elle avait un visage empreint d’une beauté noble et triste. Mais ce qui retint l’attention de Liam, ce furent ses mains. Elles étaient blanches et fines, dépourvues de la moindre cicatrice, de la moindre saleté. Même ses ongles semblaient d’une blancheur immaculée. Sûrement n’avait-elle jamais tenu une arme entre ses doigts.  

Le cheval et sa cavalière passèrent à quelques pas de lui. Liam suivit silencieusement des yeux le mouvement des cheveux noirs de la princesse qui semblaient flotter dans son dos, avec une grâce étrange. Ah… Son parfum lui parvint une fraction d’instant. Il flotta un moment sur ses narines avant de s’évanouir, souvenir évanescent.

Ezra devait avoir le même parfum dans leur enfance… 

A ses côtés, Liam entendit Amy pousser un soupir de mélancolie.

-                Elle est aussi belle que les rumeurs le prétendent, murmura-t-elle, visiblement conquise par la vision qui venait de s’offrir sous ses yeux. Nul besoin de joyaux ou de discours quand on est capable d’ensorceler un peuple entier par sa seule présence. Notre princesse héritière sera une grande souveraine, un jour. 

    Voilà, ce sera tout pour cet article, j'espère qu'il vous a plu. En attendant de vous retrouver, merci de m'avoir écouté jusqu'au bout ! N'hésitez pas à commenter et à partager. Venez me rendre une petite visite sur les réseaux sociaux où je poste de nombreuses choses en dehors de mes articles. A très bientôt !
  
    marine.lafontaine@gmail.com
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    Marine Lafontaine

2 commentaires:

Alex a dit…

Bonne chance !
J'espère de tout coeur que tu seras enfin publiée !

Marine Lafontaine a dit…

Merci Alex ! Bah, si ce n'est pas celui-là, ce sera le prochain ! J'ai toujours un panier rempli d'idées et encore plein d'optimisme à revendre, pas de soucis :)