mardi 31 janvier 2017

LES MANHWAS

   Bien le bonjour, tout le monde.

   Petite précision avant de débuter cet article, non, le titre ne comporte pas de fautes. Le sujet des supports narratifs encore inexplorés m'ayant travaillé, je me suis demandé sur quoi je n'avais pas encore écrit. Alors j'ai pensé : “Je n'ai pas encore évoqué le genre des manhwas !”. Aussitôt dit, aussitôt fait, nous voilà dans l'univers encore inconnu des bandes dessinées… coréennes !


   Alors, qu'est-ce qu'un manhwa ? C'est une bande dessinée coréenne qui est colorisée. Tout simplement. Et un auteur de manhwa ? C'est un manhwaga. On peut en trouver sur internet, sous une forme papier… Mais si cela a un fort succès en Asie, ce style de bande dessinée n'a pas encore réellement trouvé sa place en France. Pourtant, c'est très intéressant car très libre au niveau des sujets. Et la Corée du Sud a quand même un passif assez important alors des choses à raconter, il y en a ! 

   Mais avant d'aborder ce thème, restons un peu sur la forme. Le manhwa connaît plusieurs déclinations, un peu comme nos bandes dessinées occidentales. Ainsi, on retrouve le manmun manhwa qui est un manhwa en une seule case. Mais il y a aussi myeongrang manhwa, la bande dessinée humouristique pour adulte, le takji manhwa, un manhwa d'aventure qui se déroule en Occident… On a donc affaire à un genre varié qui a une longue histoire ! Le takji, par exemple, était très populaire dans les années 50, après la guerre de Corée où les conditions de vie étaient épouvantables.

  Le manhwa n'a pas encore de public en France. Pourtant, il y a un nombre impressionnant d'éditeurs qui ont décidé de parier sur ce nouveau genre : Ki-oon, Casterman, Soleils Production, Clair de Lune, Kami, Pika Edition, Asuka, Kana, Milan Presse, Editions Sarbacane, Samji… Et on a quand même des grands noms dans cette liste. Néanmoins, en 2008, par exemple, les éditions SEEBD ont fait faillite et même si leur catalogue coréen a été repris, de nombreux titres n'ont pas été relancés. Il y a donc un véritable frein qui empêche les manwhas de s'installer dans notre pays. 


   Pourtant, les manwhas peuvent être très intéressants, notamment parce qu'ils abordent des sujets variés et forts (violences quotidiennes, relations homosexuelles, fantasmes en tout genre, psychologie…). Le style de dessin est proche du manga, je l'accorde, mais les pages sont en couleur, ce qui apporte quand même un plus. Alors j'aimerais au moins mettre en avant trois histoires qui m'ont marquée et qui gagneraient à être davantage lues.  


   Je commencerai par un manhwa au dessin très simple et aux couleurs tout aussi enfantines. Il s'appelle Ne pas voir, ne pas entendre, mais aimer de Go Yeong Hun. On suit l'histoire de Geun-Soo, un aveugle, et de sa femme, Sori, qui est sourde. Tous deux vivent ensemble tant bien que mal, dans une certaine pauvreté, mais l'amour leur permet de surmonter tous les obstacles qui se dressent sur leur chemin. Mais ce serait sans compter sur leur passé qui ne cesse de les hanter. 

   Ces deux personnages sont très attachants. Geun-Soon veut absolument gagner de l'argent pour que tous deux aient une vie décente. Sori, elle, fait tout pour apporter du soleil dans leur existence en souriant constamment. Le dessin est peut-être très simple, mais il est touchant et les couleurs douces apportent vraiment une note de tendresse. 


  Ce manhwa est aussi bourré d'humour, tout en abordant des sujets graves : l'handicap, la maladie dégénérescente, les mauvais choix, la tromperie, la pauvreté… C'est donc un petit cocktail d'émotions qui vous attend ici. Par contre, je doute qu'il soit disponible ailleurs que sur internet. Mais, comme vous allez le voir, de toute manière, c'est aussi le cas des deux autres. 

   Passons à la deuxième histoire, intitulée That Summer, de Kim Hyun. Cette fois-ci, nous nous situons dans l'esprit d'une adolescente, Jumi, qui mène une vie de lycéenne tranquille. Un jour, elle surprend deux jeunes hommes  en train de s'embrasser sur le toit de l'école. Contre toute attente, elle finit par devenir amie avec l'un d'entre eux et elle découvrira alors petit à petit l'étrange histoire d'amour qu'ils ont vécu ensemble. 


   S'il s'agissait d'un manga, on pourrait dire que ce manhwa appartient au genre du yaoi, mais un yaoi situé du point de vue d'une femme, ce qui est extrêmement rare, pour ne pas dire que cela ne s'est jamais fait. L'histoire est intéressante, tendre et calme, sur un rythme assez indolent. On se trouve dans la Corée du Sud contemporaine et c'est intéressant de voir comment est la vie là-bas. 
   Les couleurs sont aussi assez belles. Très douces, toutes dans des nuances de pastelle, ce qui rend la lecture vraiment très agréable. Pour l'instant, peu de chapitres sont sortis (une dizaine, je crois) et j'ai hâte de savoir comment tout cela va évoluer. 

   J'en viens enfin au meilleur, celui que je vous ai gardés bien au chaud. Cette fois-ci, on entre dans un univers très froid, très sombre. Un manhwa qui m'a personnellement soufflé, c'est une claque magistrale (surtout ces derniers chapitres, oh bon sang, quels chapitres…). 


   Le manhwa a pour titre Bastard, il est dessiné par Kim Kanbi et Hwang Youngchan. On rencontre Jin, un lycéen dont le corps qui a subi un lourd traumatisme : oeil en verre, broches en fer dans les membres… Dans le premier chapitre, il est en compagnie de son professeur particulier qui lui donne une leçon. Son père annonce alors qu'il doit partir en voyage d'affaires. La porte claque. Jin va alors chercher un maillet qu'il abat sur la tête de son professeur. 


   Je suis désolée pour ce paragraphe, mais je ne savais vraiment pas comment résumer cette histoire autrement ! Cette histoire est… fantastique. Le personnage de Jin possède des facettes par centaines et le personnage principal féminin, Kyun, est très attachant, plein de courage et de bienveillance. Vraiment une histoire… époustouflante. Une claque. 


   Le résumé que l'on trouve le plus couramment sur ce manhwa, c'est : "Il y a un serial killer dans ma maison". Vous vous en doutez bien, Jin n'est pas celui qui est désigné par cette appellation. Au fur et à mesure que l'on plonge dans son enfer quotidien, on est pris par la gorge par la puanteur de son foyer et par la froideur des couleurs.

   Encore une fois, on a affaire à une œuvre qui va aborder une multitude de thèmes : le harcèlement scolaire, la pauvreté, la maladie, l'handicap, la culpabilité, la folie, l'obsession, la prostitution, l'amour, la jalousie, le monde du travail… Tout cela étant servi par un dessin de grande qualité qui est capable de représenter toutes les émotions possibles avec une justesse incroyable, allant de la simple gêne à la plus monstrueuse des folies.


   Un dernier mot sur le rythme de l'histoire. Les chapitres sortent assez régulièrement, et heureusement ! Car certains chapitres peuvent être consacrés à une seule et unique action (comme le 83 et 84 qui reprennent les mêmes évènements, mais d'un point de vue différent). Mais cela n'est pas gênant du tout, ce format participe même à l'ambiance angoissante du manhwa.

   Tout comme l'article sur les webcomics, ce que je vous présente n'est vraiment qu'un échantillon de cet univers inconnu, et pourtant bien vaste ! J'espère avoir réussi à vous avoir donné envie de mettre un peu votre nez dans ce genre en manque de visibilité et qui mériterait pourtant qu'on s'y penche grandement.

   Voilà, ce sera tout pour cet article, j'espère qu'il vous a plu. En attendant de vous retrouver, merci de m'avoir écouté jusqu'au bout ! N'hésitez pas à commenter et à partager. Venez me rendre une petite visite sur les réseaux sociaux où je poste de nombreuses choses en dehors de mes articles. A très bientôt !

  
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    Marine Lafontaine

lundi 30 janvier 2017

LES WEBCOMICS

   Bien le bonjour, tout le monde ! 

   Aujourd'hui, j'avais envie de vous parler d'une forme de narration qui n'avait pas encore été abordée sur ce blog. Si nous résumons, quels sont les supports narratifs que nous avons déjà évoqués ici ? Le roman, la bande dessinée, le manga, le film, le jeu vidéo, le théâtre, le témoignage, l'animation, la fanfiction, le fanart… Cela nous fait déjà un sacré chemin de parcouru, dis donc ! 

   Pourtant, nous n'avons pas encore tout vu, loin de là. Et aujourd'hui, j'aimerais aborder une forme dont je n'avais pas parlé jusque-là. J'aimerais donc aborder le sujet du webcomic. Mais qu'est-ce donc que cette bête-là ?

   Le webcomic, c'est très simple. Comme son nom l'indique, il s'agit d'une oeuvre de type graphique qui est exclusivement disponible sur internet (tout du moins, au commencement de sa publication). Depuis quelques années, ce genre fait fureur sur la toile. On peut parler du très célèbre Homestuck d'Andrew Hussie et qui comptabilise 8124 pages. Je ne m'étendrai pas sur cette oeuvre car je vous avoue ne pas encore avoir eu le courage de la lire. Mais je peux vous affirmer qu'elle possède une popularité et une fanbase tout bonnement impressionnante. Le nombre de fanarts qui circulent sur internet est fantastique. Un jour, il faudra vraiment que je me penche sur ce cas…

   Un autre webcomic que les fans de mangas connaissent assurément, c'est cet OVNI qui a débarqué comme un boulet de canon, je veux bien entendu parle de One Punch Man. Car, oui, à l'origine, ce manga était un webcomic dessiné par l'amateur One. Le scénario a tellement plu que le one shot est devenu une série puis une série qui a été de nouveau dessinée par un des plus célèbres mangakas japonais, Yusuke Murata. Comme quoi, il est bel et bien possible de passer d'un univers à l'autre pour peu qu'on fasse une moyenne de 20 000 vues par jour. 

   Aujourd'hui, One est devenu un auteur reconnu pour ces histoires qui regorgent de personnages d'une puissance époustouflante. On peut parler, par exemple, de son autre oeuvre qui s'appelle Mob Psycho 100. A l'instar de son grand frère, One Punch Man, cette histoire met en scène un ESPer qui possède des pouvoirs démentiels. Et son adaptation en animé est une bonne réussite, surtout quand on voit que l'auteur a encore quelques progrès à faire dans le domaine du dessin… 


   Un jour il faudra que j'écrive aussi sur ces deux-là…

   Après, il existe des webcomics qui n'ont pas la célébrité des deux premiers. Evidemment, il y en a à foison sur internet et tous ne percent pas de manière aussi fulgurante. J'en profite donc pour donner une petite visibilité à l'un des webcomic qui m'a le plus séduite ces dernières années (même si je ne pense pas que l'auteur soit en manque de fans). Il s'agit de l'oeuvre de Starfleet Rambo, intitulée The Boy Who Fell

   Au départ, il s'agissait d'une histoire en noir et blanc, mais, maintenant, l'auteur colorise l'intégralité de ses pages. D'ailleurs, parlons un peu de l'histoire ! On suit les mésaventures de Ren, un jeune homme timide qui a été entraîné dans les enfers par le roi des démons pour une raison obscure. Ce dernier fait croire à notre héros qu'il est mort, mais qu'il posséderait le pouvoir de le renvoyer dans le monde des humains s'il parvenait à remporter Hell Kitchen, un tournoi qui oppose les créatures les plus puissantes des enfers.

   Une histoire tendre, amusante, sombre, enjouée, prenante… Bref, c'est vraiment une oeuvre qui vaut le détour. Je ne peux que vous conseiller de vous plonger dans le travail tout en finesse de l'auteur. Les personnages sont très intéressants et le petit Ren évolue à grande vitesse dans ce monde carnassier où les plus faibles ne survivent pas au joug des plus puissants. De plus, vous pouvez aussi découvrir ses publications sur Tumblr qui sont généralement très drôles. 

   Mais sinon, y a-t-il un site pour publier ces propres webcomics ? Parce que c'est bien gentil de vous parler de tout cela, mais je n'ai pas encore évoqué de plateformes de mise en ligne. Alors certains auteurs choisissent de publier leurs travaux sur des sites personnels, ce qui est le cas des histoires citées ci-dessus. 

   Cependant, si jamais vous voulez vous lancer dans ce genre de projets, vous pouvez très bien vous tourner vers des sites qui hébergent vos histoires. C'est le cas de de Webcomics.fr, par exemple. Sur ce site, il y a une énorme majorité d'histoires qui tournent autour de l'humour, mais vous pouvez vous y inscrire dans un autre domaine (fantasy, action, aventure…). Ce site concerne les histoires de langue française et anglaise. 

   Après, il y a Top Web Comics, mais aussi DB Multiverse (une bande dessinée qui raconte la suite de Dragon Ball, créée par les fans) et bien d'autres ! Tellement, en réalité, qu'il serait difficile de tous les lister. Mais, dès que les auteurs commencent à connaître un certain succès, ils ont tendance à déménager sur des sites personnels, ce qui est une bonne idée car cela permet à leurs fans de les retrouver facilement.


   Bien entendu, il aurait été difficile de parler de webcomics sans évoquer également Maliki. Son auteur, Souillon, est devenu très, très célèbre grâce à son style léger et décalé, jusqu'à être publié aux éditions Ankama. C'est une bande dessinée pleine d'humour qui tourne autour de Maliki, une jeune fille aux cheveux roses et aux oreilles pointues. Ce protagoniste tient un blog où il dessine. Tout simplement. Le reste, ce sont des anecdotes sur sa vie et ses chats. Et c'est super ! 

   Bon, il va falloir que je pense à conclure, maintenant. Bien entendu, je trouve cette alternative à la publication superbe. Internet met entre les mains des lecteurs et des auteurs un véritable trésor. Les dessinateurs peuvent ainsi avoir une grande visibilité sans passer par des comités de lecture et autres. De plus, si le succès est au rendez-vous, il est possible de percer par la suite dans le monde de l'édition. De l'autre côté de la barrière, les lecteurs peuvent découvrir des univers parfois très poussés et ce gratuitement.  Et si vous voulez soutenir vos auteurs préférés, vous pouvez, sur la base du volontariat, leur apporter un soutien financier (souvent via Patreon).


   Cet aspect n'a t-il que des bons côtés ? Vous vous doutez que non, pas vraiment.

   Comme je l'ai souligné plus haut, il n'y a pas de comité de lecture. Donc pas de sélection. Si cela permet de donner une chance à tous, cela a pour conséquences de mettre en ligne un grand nombre d'histoires non abouties le moins du monde, ce qui est vraiment dommage. De plus, la censure étant quasiment, voire totalement, absente, n'importe qui peut tomber sur n'importe quoi. Je n'avais qu'écrit "webcomic" dans la barre de recherche de mon moteur de recherche et je suis tombée sur des bandes dessinées à caractère sexuel très explicite.

    Si vous voulez vous lancer dans cet univers, je serai plus que ravie de vous aider, alors n'hésitez pas à me poser des questions. Pour le moment, ce sera tout pour cet article, j'espère qu'il vous a plu. En attendant de vous retrouver, merci de m'avoir écouté jusqu'au bout ! N'hésitez pas à commenter et à partager. Venez me rendre une petite visite sur les réseaux sociaux où je poste de nombreuses choses en dehors de mes articles. Je vous laisse sur une jolie illustration de Starfleet Rambo, à très bientôt !

  
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    Marine Lafontaine

dimanche 29 janvier 2017

ET LE CHEMIN S'OUVRE ?

   Bien le bonjour, tout le monde ! 

   Cela fait un moment que mes petits chéris sont sur les routes, à la poursuite des éditeurs. Le Masque de la Princesse a déjà beaucoup voyagé, il est passé entre quelques mains : Albin Michel, Flammarion, Bayard, Casterman, XO Editions, Rageot, Persées, Syros, Atalante, Editions du rocher, Thierry Magnier, Rouergue et Elidia. Autant dire que j'ai misé le paquet sur cet enfant. 

   Et pour miser, il le faut car les envois coûtent incroyablement chers. Pour six manuscrits, j'en avais environ pour une quarantaine d'euros. Evidemment, je ne les ai pas tous envoyés par la poste ! Certains envois (comme Gallimard, par exemple) se font exclusivement par internet. Cela ne facilite pas le travail du comité de lecture, certes, mais, nous, écrivains, ça soulage notre porte monnaie. 


  Les réponses ont été lentes à venir, ce qui était plutôt bon signe. Mais bon, elles ont fini par pleuvoir. Sans surprise, mais avec une pointe de déception, toujours, elles étaient négatives. Toutes ? Hé bien… Non !

   Hier matin, mon père est allé chercher le courrier. J'avais deux renvois, un de Groupe Elidia et un des Editions Thierry Magnier. Lettre intéressante pour le premier (apparemment, la publication a fait l'objet d'un désaccord au sein de l'équipe), mais lettre type pour le second. Oh, il faut que je vous fasse lire quand même le commentaire du Groupe Elidia ! 

"Votre idée n'est pas sans originalité. Toutefois, en dépit des qualités littéraires indéniables de votre projet, de la justesse et de la perspicacité du propos, notre comité éditorial ne s'est pas accordé sur la publication."

   Oh, tu la sens, la frustration ! Mais bon, au final, ce n'est pas une réponse positive, hein…  


   Puis je suis tombée sur une lettre épaisse de type A4. Une lettre en droite provenance des Editions Persée. 

   "Chère Mademoiselle, 

Nous sommes heureux de vous informer que votre ouvrage LE MASQUE DE LA PRINCESSE a reçu un examen favorable à l'issue de son examen en sélection."

   Là, premier coup de stress et bouffée de chaleur. Je me tenais dans la cuisine, la lettre entre les mains. Je me suis enjointe au calme et j'ai poursuivi ma lecture. Je vais vous joindre ici les Commentaires de lecture sans mettre le résumé qu'ils ont écrit car il dévoile des instants clés de l'intrigue. 

"Un roman comme on les aime, de ceux qui nous empêchent de dormir le soir tant ils sont prenant. Ce texte possède de solides qualités littéraires ; un vocabulaire riche, une ponctuation maîtrisée, un contenu clair, explicite, d'une délicieuse fluidité. C'est avec brio que Marine Lafontaine impose un style original et très personnel dans la réécriture de son roman. 

En résumé, voici un ouvrage talentueux qui a tout pour séduire un lectorat attentif tant à la qualité scénaristique qu'à l'originalité du contenu."

   Là, ça faisait ding dong dans ma tête. Puis est arrivée la suite…  Afin d'être distribuée à grande échelle, avec la participation d'Hachette Livre, les éditions Persée me demandent une participation de 3 432 euros.
   Il y a de cela près de trois-quatre ans, j'avais déjà été acceptée dans une maison, les éditions Rimbaud précisément. Cette maison m'avait demandé près de 2 600 euros de participation. A l'époque, je n'avais pas l'argent, alors j'ai refusé. Aujourd'hui, je pourrai l'avoir si je pioche dans ma bourse d'études.

   J'en discute avec mon entourage en ce moment. Etre publiée est mon rêve de toujours et je suis prête à m'investir corps et âme dans le projet, quitte à y mettre une somme énorme. Mais est-ce que c'est le bon moment ? Le bon moment, est-ce que je dois parier sur Persée pour m'aider à démarrer ma carrière littéraire en bonne et due forme. La question s'étudie. 

   Quoiqu'il en soit, recevoir une réponse positive est un pas de géant en avant et ça me met du baume au coeur qu'une maison reconnaisse mon travail. Je vous tiendrai bien évidemment au courant de la suite des évènements. Pour le moment, ce sera tout pour cet article, j'espère qu'il vous a plu. En attendant de vous retrouver, merci de m'avoir écouté jusqu'au bout ! N'hésitez pas à commenter et à partager. Venez me rendre une petite visite sur les réseaux sociaux où je poste de nombreuses choses en dehors de mes articles. A très bientôt !
  
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mardi 24 janvier 2017

CARTE 13, ACTA EST FABULA


Bien le bonjour, tout le monde !

Ça y est, une nouvelle carte a été tirée ! J'espère qu'elle vous plaira. Cette fois-ci, un artiste maudit va nous raconter toute la douleur de sa condition en mille mots. Et si nous allions voir ensemble comment il parvient finalement à vaincre cet ennemi ultime qu'est la page blanche ? 



Ce que j’ai créé va changer le visage du monde de l’art. Je ne dis pas cela par vantardise, nullement ! Je le sais, c’est tout. Et vous ne pourrez qu’être d’accord avec moi, une fois que vous saurez ce qui est tombé de mon esprit.

Je fais partie de cette monstrueuse lignée des artistes maudits, condamnés à contempler la vanité du monde à travers le prisme des pages blanches qui reflètent le vide de mon esprit. Des pages que j’ai tentées pendant bien des années d’apprivoiser. Comme si cela était possible ! Pas pour moi… Du moins, c’était ce que je pensais jusqu’à un certain hiver.

J’ai toujours été doué de mes mains. C’est pour cela que je me suis très vite consacré à la musique. Je suis capable de maîtriser beaucoup d’instruments. Je parcours leurs corps avec amour et tendresse, je les embrasse et les embrase. Cet sensation d’appartenir à un milieu, je ne l’ai jamais aussi bien ressentie qu’au cœur d’un orchestre.

Oui, je suis un musicien. Pas un créateur. Et cette réalité m’a rongé toute ma vie. Pourquoi en étais-je incapable ? Pourquoi ne parvenais-je jamais à mettre sur papier des mélodies aussi somptueuses et complexes que celles que je parvenais à interpréter ? A mes yeux, cela n’avait aucun sens. Je ne pouvais le tolérer. 

Mais comme je vous l’ai dit, je suis doué de mes mains.

En dehors de la musique, je sais faire quelques petites choses : réparer des machines, coudre… Ma mère avait l’habitude de me confier toutes les tâches minutieuses quand j’étais petit. J’arrive avec une infinie facilité à manipuler de minuscules rouages. Je suis habile à ce niveau-là. Très habile.

Je n’ai pas donné de nom à cette invention. Je n’en ai pas vraiment eu le temps. Mais je peux encore la décrire avec précision, cette petite merveille. Mais, avant toute chose, je souhaiterais vous parler de la raison de mon invention, bien que j’ai commencé à la dévoiler.

Je voulais écrire. Ecrire la plus belle des musiques. Je voulais que mes notes soient capables de retranscrire la beauté des émotions. Je voulais que les gens pleurent quand je lancerais dans les airs un trille déchirant. Je voulais que les gens rient quand les instruments s’enflammeraient. Je voulais qu’ils s’aiment sur des élans langoureux. Et quoi de plus fort pour faire naître ces choses que les mots ?

Je préfère une démonstration à une longue explication. Regardez. Vous voyez ce drôle d’instrument ? Oui, cet hybride, cette sorte de violon qui se serait accouplé avec un stylo plume. Ce magnifique corps de bois aux courbes pleines dont le bas du corps s’achève en une pointe grise gonflée d’encre. C’est lui, l’instrument, l’invention. Il n’y a pas de fracture entre les deux matériaux, entre l’élément naturel et celui du ventre de notre monde. Ils se fondent l’un dans l’autre, ils s’épousent. La voici, l’union idéale des arts. Le pouvoir des mots et de la musique qui s’entrelace.

Je ne peux vous révéler le procédé de fabrication. J’ai promis de ne souffler absolument aucun mot à ce sujet. Ce n’est pas le désir qui me manque ! Mais c’est impossible. Je ne peux pas. Mais je peux partager avec vous la splendeur qui naît de cette union.

Prenez l’instrument. N’ayez pas peur. Il est léger, n’est-ce pas ? Que souhaitez-vous écrire ? Que souhaitez-vous faire ressentir ? Vous l’ignorez ? Commençons par quelque chose de simple. Ecrivez simplement un mot, n’importe lequel. Je peux vous en souffler, si vous le souhaitez.

Rire.

Peur.

Pleurs.

Enchantement.

Ecoutez maintenant. Tracez ce “t” ultime et voyez. Oui, une bulle dorée, mais elle n’existe pas réellement. Elle se détache de la feuille, s’élève au-dessus du papier. Non, elle n’est pas réelle… Mais craquez-la. Et laissez-vous porter.

Un chœur de violons. Un cortège de harpes. Un florilège d’instruments à vents : une flûte de pan, une autre, traversière… Et le son de ce handpan ! Il y a un tel corps, une telle harmonie que je ne suis pas capable de vous nommer toutes les voix qui s’entremêlent.

Oui, voilà, le voilà, l’enchantement ! Dans sa plus puissante version, dans sa plus merveilleuse interprétation.

Mais n’écrivez pas plus. Reposez mon instrument, s’il vous plaît. Vous ne voudriez pas finir comme moi, n’est-ce pas ? Vous n’aimeriez pas qu’on vous aspire l’entièreté de votre substantifique moelle, n’est-ce pas ? 

Oui, j’ai été dévoré.

Par mon plus grand chef-d’œuvre.

Et maintenant, voyez, mon enfant. Je ne suis plus rien, une grande carcasse, une coquille vide incapable du plus infime des mouvements. J’ai tellement créé. J’ai créé plus que n’importe quel musicien dans ce monde. Et mes mélodies sont merveilleuses. Mais personne ne les entendra, jamais… A moins que vous ne me veniez en aide. Regardez. Emmenez-moi. Oui, ouvrez cette porte.

C’est magnifique, non ?

C’est là que j’ai conservé toutes mes musiques. La bulle glacée, là, c’est la mélodie de la tristesse. La rouge qui semble sur le point de s’embraser, c’est le chant de la trahison. La violette parcourue par des étincelles, c’est la symphonie du rêve solitaire. La verte au sein duquel semble se déployer du lierre, c’est la ritournelle de la connaissance. Oh, la blanche ?

Celle du bonheur.

Ouvrez les fenêtres mon enfant. Laissez le vent emporter mes chansons partout dans la ville. Et laissez mon âme, feuille légère, tourbillonner avec eux. Je veux m’envoler parmi les plus belles réussites de ma vie. Ce sera mon apothéose. Je vous confie cette tâche délicate.

Ce sera mon chant du cygne. Le plus grandiose de tous les concerts. Et pour cela, je vous demanderai une chose. Prenez l’instrument. Et tracez un mot sur les fenêtres. Je vais vous le chuchoter, ne vous en faîtes pas. C’est tout ce que je vous demande. Voilà, allez-y. Vous le jetterez, après cela.

Tracez le mot, mon enfant. Et alors il n’existera plus d’entrave physique ou spirituelle sur ce monde pour m’empêcher de briller. Merci, mon enfant, merci et… 

   … Adieu.

Marine Lafontaine


LE SYNDROME E

   Bien le bonjour, tout le monde !

   Cela fait un petit moment que je n'ai pas écris sur le blog, mais, pour une fois, j'ai de bonnes excuses : les partiels de janvier et un problème informatique. En effet, le pad de mon ordinateur a eu la bonne idée de rendre l'âme. 

   Mais bon, cela ne m'empêche pas aujourd'hui de vous écrire un petit article sur un livre que mon adorable petit frère m'a prêté : Le syndrome E de Franck Thilliez. Cela faisait longtemps que je ne vous avais pas écrit une fiche de lecture, et la dernière une fiche de lecture sur un roman policier date de… Mai 2014 ! Ah oui, quand même… 

   Alors, que raconte ce roman ? L'histoire débute avec Ludovic Sénéchal qui a mis la main sur un mystérieux film anonyme auprès d'un collectionneur. Suite au visionnage de la bobine, Ludovic devient aveugle. Désespéré, il demande de l'aide auprès d'une de ses connaissances, Lucie Hennebelle, qui va découvrir que derrière ce simple film se cache une vérité bien plus terrifiante…


    Que dire alors, à propos de cet ouvrage ? Hé bien, il vous emporte, cela, c'est certain. Je ne lis pas énormément d'histoires de ce style, ce n'est pas ce qui me passionne le plus, mais le puzzle malsain mis en place par l'auteur ne laisse pas au lecteur le luxe d'hésiter : à mesure que se déroule l'intrigue, le mystère ne cesse de s'épaissir pour entraîner le lecteur dans des ténèbres toujours plus profondes et poisseuses. 

   Les deux personnages principaux, Lucie et Sharko, tous deux policiers, sont tous deux bien écrits, très bien ficelés, même si j'avoue avoir un certain penchant pour l'homme car son histoire est particulièrement poignante et développée : c'est le profil du flic qui a vu bien trop de saletés au cours de sa carrière et qui en a payé le prix fort.

   En soi, l'histoire est vraiment bonne et le jeu de puzzle est tout à fait délirant (les liens entre les histoires, les personnages, les recherches, les emboîtements…). Mais, parfois, on va tout de même loin dans le sadisme ( pour citer deux exemples, une certaine mise a mort va vous arracher un sursaut et la scène des lapins est simplement épouvantable). Même si Thilliez qualifie les criminels présents entre les pages de psychopathes et de salopards, je me suis sentie mal à l'aise par moments. Car certaines figures de ce roman sont tout bonnement folles et leur folie les pousse à commettre des actes d'une atrocité révoltante.


   J'aimerais vous parler un peu de l'écriture également. J'aime beaucoup le fait que l'auteur n'hésite pas à mélanger les registres, voire à privilégier largement le langage familier. Injures et mots couramment employés à l'oral sont de mises dans ce labyrinthe malsain  qui se lit avec une facilité déconcertante.

   Un petit reproche tout de même ! Les personnages sont bavards, et même un peu trop. Certains monologues peuvent s'étaler sur des pages et des pages ! Je regrette que l'auteur n'ait que cette alternative là à nous proposer pour exposer des éléments clés de l'enquête et ainsi éclairer la lanterne de son cher lecteur.


   Mon père a qualifié ce roman de sadique (oui, il est passé un peu entre toutes les mains) et je suis de son avis. Je ne recommanderai pas ce livre à tous. L'histoire est folle et la conclusion de l'énigme, que je vous laisse découvrir par vous-même, arrache un sursaut de dégoût. Néanmoins, c'est un bon roman et on ne peut qu'être impressionné par le gigantesque puzzle que Thilliez s'est amusé à mettre en place.

   Voilà, ce sera tout pour cet article, j'espère qu'il vous a plu. En attendant de vous retrouver, merci de m'avoir écouté jusqu'au bout ! N'hésitez pas à commenter et à partager. Venez me rendre une petite visite sur les réseaux sociaux où je poste de nombreuses choses en dehors de mes articles. A très bientôt !
  
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lundi 2 janvier 2017

CEUX AU-DESSUS DE L'HOMME

   Bien le bonjour, tout le monde !

   Cela fait très longtemps que je n'ai pas parlé mangas. Alors je me suis dit que c'était l'occasion pour moi d'écrire un article que je souhaite publier depuis longtemps : une comparaison entre trois mangas où l'homme n'est plus le prédateur ultime. 

   Bien entendu, des êtres au-dessus de l'homme, il y en a la pelle dans l'univers du manga. Démons, anges, ESPers, djinns, fantômes, extraterrestres, robots et j'en passe ! Les simples mortels sont moins nombreux, les simples mortels sans talent sont même une minuscule minorité dans ce grand océan qui regorge de personnages redoutables. Ces êtres sont partout et l'emportent toujours sur le petit citoyen lambda. Et certains ont poussé l'idée plus loin jusqu'à faire régresser l'homme au statut de proie. 

  
 C'est de cela dont je souhaite vous parler aujourd'hui. Pour cela, je vais me baser sur trois œuvres japonaises : Parasyte (ou Kiseiju), Shiki et Tokyo Ghoul. Je ne vais vraiment m'approfondir sur leur histoire, mais sur le traitement de la relation homme-créature établie au cours de ces mangas. Mais, pour cela, nous allons d'abord procéder à un rapide résumé !


   Parasyte, un vieux manga de 1988, écrit par Hitoshi Iwaaki et adapté en animé en 2014. L'histoire est celle de parasites qui sont venus sur la Terre pour des raisons mystérieuses. Ces créatures ont besoin d'hôtes pour survivre. Shinishi, un lycéen ordinaire, échappe de justesse à la mort après qu'un parasite l'ait attaqué. Cependant, une sorte de fusion s'opère et humain et extraterrestre se retrouvent à partager le même corps. C'est ainsi que Shinishi se rend compte qu'il possède de nouvelles capacités… et qu'une menace plane sur l'humanité tout entière. 

   
   Passons à Shiki, un roman d'horreur de 1998 écrit par Fuyumi Ono. Par la suite, il fut adapté en mangas en 2007 puis en animé en 2010. Encore une fois, il s'agit d'une série qui a traversé les âges. On se retrouve dans les années 90, dans un village isolé Sotoba qui accueille de nouveaux résidents très mystérieux. Cependant, peu de temps après leur arrivée, des morts étranges surviennent. Qui sont vraiment les Kanemasa ? Et que se passe-t-il en fin de compte dans ce village où les morts semblent soudain revenir à la vie ? 


   Enfin, Tokyo Ghoul, un manga de Sui Ishida qui a débuté en 2011 et été adapté à partir de 2014. On suit le parcours de Kaneki Ken dans un Tokyo contemporain menacé par d'étranges créatures qui dévorent les humains : les goules. Kaneki en rencontre une un jour par hasard et il est gravement blessé. Pour le sauver, un chirurgien lui fait une greffe. Malheureusement, les organes qu'il reçoit sont ceux d'une goule, faisant de lui un hybride, ni tout à fait goule, ni tout à fait humain.

   Voilà pour un résumé assez (très) grossier. Nous avons donc trois univers assez différents. Leur point commun, c'est que les personnages principaux sont des hommes qui subissent une sorte de mutation, ce qui les fait basculer de l'autre côté de la barrière. Ils se retrouvent donc à un point d'équilibre. Shinishi apprend à connaître les parasites car l'un d'entre eux, Migi, vit dans sa main droite. Kaneki, lui, appartient aux deux mondes sans appartenir à un seul d'entre eux. Tous deux sont donc des ponts entre les deux univers et c'est pour cela qu'ils sont très intéressants. 

   Nous n'avons pas de personnage de ce genre dans Shiki. Vous vous en doutez, les morts sont causées par des sortes de vampires qui ont un objectif précis à l'esprit. Donc, tu es un shiki ou tu n'en es pas un, tu n'as pas réellement de stade intermédiaire. Et ce fait-là sert à l'histoire car les shikis ne veulent pas vivre avec les hommes et vice versa. Les goules et les humains non plus, me direz-vous. Certes, mais Shiki va plus loin dans la réflexion de séparation.

    Pour illustrer mes dires, je vais devoir révéler certaines clés de l'intrigue, alors je déconseille d'aller plus en avant si ne connaissez aucune de ces histoires. 


   Les shikis ne sont pas nombreux et ils ne sont pas "passifs" contrairement aux goules que Kaneki va être amené à rencontrer à l'Antique, le café où il va travailler. Les goules se mêlent aux humains et vivent en secret. Les shikis, eux, souhaitent créer un idylle où ils pourront vivre en paix sans se cacher. C'est pourquoi ils choisissent Sotoba. Un lieu isolé où ils essaient de vampiriser tous les humains afin de mettre sur pied leur petit paradis. Et c'est cela, je pense, qui fait que Shiki est plus intéressant que Tokyo Ghoul

   Tokyo Ghoul avait un excellent départ. Le groupe de goules que rejoint Kaneki est très intéressant car ce sont des pacifiques noyés dans une masse de créatures toutes plus agressives les unes que les autres. Il y a des nuances, bien sûr, mais je trouve le propos mieux servi dans les autres œuvres. On est beaucoup plus dans le spectaculaire chez Tokyo Ghoul, si bien qu'on perd un peu au niveau du fond. 

   Pourtant, il est possible de servir le fond et la forme à la fois, ce que fait admirablement Parasyte, et c'est pourquoi je positionne ce manga en tête de ce petit classement. 


   L'histoire est excellente, servie par des personnages incroyables, tous plus poussés et réfléchis les uns que les autres, que ce soit Reiko Tamura ou celui qui fait un discours incroyable lors de l'assaut à la mairie (je ne pense pas qu'il ait de nom…). Le duo Shinishi-Migi est très, très intéressant également. Le lycéen va petit à petit apprendre à connaître ce qui gravite autour des parasites, ce qui va l'amener à remettre beaucoup de choses en question, notamment sa vision du bien et du mal. Quant à l'extraterrestre, c'est un passionné de connaissances, un dévoreur de savoir qui ne cesse d'apprendre. Il veut tout savoir sur le monde et va évoluer pas à pas. Dans un certain sens, on peut le dire, c'est un humaniste.

   Et, avec tout ça, on a un manga bourré d'actions, de retournements et d'émotions. Que demander de plus ? 

   Il faut savoir que ces trois mangas ne me faisaient pas du tout, du tout envie au départ. J'ai mis longtemps à me pencher sur eux, mais je ne l'ai vraiment pas regretté. Les trois sont bons, vraiment (même je commence à décrocher de Tokyo Ghoul Re:, le manga, nouvelle partie des aventures de nos amis de l'Antique). Certains passages sont très, très durs, dans les trois, et je n'arrive toujours pas à apprécier le design de Shiki (mais ses musiques, bon sang, ses musiques !). C'est pourquoi je ne les recommande pas à tous, mais ils sont très bien, donc, si la violence (parfois très poussée dans certains passages comme la scène de torture de Kaneki par Jason qui est très puissante, mais horrible) ne vous fait pas peur, je vous invite à vous plonger là-dedans. 


   J'aurai pu vous parler de tout cela encore longuement, car il y a beaucoup à dire en matière de comparaison sur ces trois œuvres. Ici, je ne me suis attardée que sur la relation entre les humains et les créatures, mais la question de l'adaptation (le fait de passer d'un support à un autre implique toujours des choix intéressants), l'animation, la musique… Il y a tant à dire ! Alors n'hésitez pas à me dire si vous souhaitez un autre article avec les mêmes sujets sur l'avant de la scène. Et je vais m'arrêter de blablater maintenant, parce que, sinon, la longueur de l'article va faire peur même aux plus téméraires !
  
 Voilà, ce sera tout pour cet article, j'espère qu'il vous a plu. En attendant de vous retrouver, merci de m'avoir écouté jusqu'au bout ! N'hésitez pas à commenter et à partager. Venez me rendre une petite visite sur les réseaux sociaux où je poste de nombreuses choses en dehors de mes articles. A très bientôt !
  
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    Marine Lafontaine

CARTE 12, AH, SOUVENIRS PERDUS…

   Bien le bonjour, tout le monde !

   Hé bien, ça y est, une nouvelle année se profile devant nous. Et pour célébrer cela, quoi de mieux qu'une carte Dixit ? Mais attention, pas n'importe laquelle. Une carte issue de la dernière extension, cette petite merveille qui porte le nom délicat de Revelations

   En effet, pour noël, mon petit frère a eu la merveilleuse idée de m'offrir la dernière extension. Vous imaginez ma joie ! Les cartes de cette boîte sont à couper le souffle et, petite particularité, certaines sont dorées ! Un régal en perspective. Quand on a essayé l'extension, plusieurs amis sont tombés en extase devant ces petits bijoux.

   Mais bon, assez parloté. Chers lecteurs, je vous souhaite à tous une année 2017 comblée de merveilles. Santé et bonheur, voilà ce que je souhaite à tous de trouver. Et pour débuter, et si nous partions à la pêche aux étoiles en 1000 mots… 




La nuit dernière, des perles sont tombées sur la plage.

Les adultes l’ont oublié, mais, nous, les enfants, nous avons un rôle tout à fait spécial. En effet, nous veillons scrupuleusement au bon fonctionnement de l’univers. En fait, nous sommes des pêcheurs d’étoile. Cela peut paraître étrange, surtout dit comme cela, mais c’est une mission sacrée que nous exerçons depuis la nuit des temps.

Même si ce rôle ne nous incombe que jusqu’à nos treize ans. Après quoi, j’ignore comment, mais cette information est rayée de nos mémoires. Bien sûr, tous les enfants du monde ont bien essayé d’en parler au moins une fois à leurs parents, mais les adultes oublient aussitôt cette conversation. Il faut donc se rendre à l’évidence : l’univers ne compte que sur les âmes les plus innocentes pour l’entretenir.

Ainsi, nous avons pour but de préserver l’équilibre du monde, nous qui sommes appelés tendrement les pêcheurs d’étoiles par les forces telluriques et célestes. Personnellement, je fais partie des chercheurs de perles. Et c’est mon ultime mission. Cette semaine, je vais avoir treize ans, je serai rayé de ce cercle privilégié, alors je dois faire preuve de sérieux.

Avec mes camarades, nous nous sommes rendus sur la plage. J’adorais chercher des perles. C’était une tâche très belle. Autour de moi, les recherches avaient commencé. Les enfants attrapaient entre leurs petites mains des perles rondes et blanches, bien plus grosses que des ballons de galactien. On devait plier les genoux et tirer de toutes nos forces pour les arracher du sol. Mais, dès qu’elles n’étaient plus en contact avec la croûte de notre planète, les perles étaient plus légères que des bulles de savon.

Mon œil fut attiré par une chevelure rousse où se perdait un nœud bleu. Une fillette en robe blanche venait de lâcher sa première perle. Avec la grâce d’une plume, le globe s’éleva dans les airs avec sa chercheuse. Cette dernière ouvrit ses bras pour encourager notre belle étoile à aller plus haut encore. Son corps se souleva également au-dessus de l’étendue de sable blanc. Autour d’elle, d’autres enfants avaient entamé également leur ascension.

Ah… C’était mon moment favori. Un chant nous enveloppa alors tout entier. Les perles chantaient, elles prononçaient leurs adieux. La perle de l’enfant rousse se mit à vibrer et une onde dorée s’échappa de sa coquille nacrée. La vibration se déploya, suivie de près par une autre, puis par une suivante encore. Les splendides émanations se répandaient sous la forme de cercles concentriques, pour mourir dans les airs quelques secondes après leur naissance. Un spectacle éphémère d’une beauté sans pareille. Et dire que je ne pourrai bientôt plus contempler telle merveille… 

Je m’approchai d’une perle. Elle était plantée dans le sable à quelques pas de moi. Les grains de la plage s’infiltraient entre mes orteils à chacun de mes pas. Je savais… que c’était la dernière fois. Et je ne pouvais m’empêcher de ressentir de la tristesse et de la colère. Pourquoi devait-on être considérés comme des adultes à l’âge de treize ans ? Que se passait-il, après ? Pourquoi nous ne pouvons plus être les créateurs de notre propre environnement ? J’ai envie de demeurer un enfant toute ma vie pour voir encore toutes ces beautés.

Pourtant… Je m’accroupis près de la perle dont je caressai lentement la surface. C’était doux au toucher, et froid. Pourtant, je sentais une vie palpiter sous mes doigts. Qu’il était étrange, notre monde… Et que je l’aimais. Il était temps, n’est-ce pas ? Je posai ma joue contre la perle et fermai les yeux un instant. Je savais que, quelque part sur la plage, plus loin, d’autres devaient accomplir le même rituel. Car, nous aussi, nous avions un chant du cygne à pousser.

Je me redressai. Avec des gestes que je voulais le plus assuré possible, je dégageais ma dernière perle. Jamais elle ne m’avait parue aussi lourde ! Il fallut que j’y mette toutes mes forces pour parvenir à la soulever. Quand j’y parvins enfin, son poids ne s’allégea pas tout de suite, à mon plus grand étonnement, si bien que je faillis basculer en avant, entrainé par la perle. Je parvins à la soutenir avec mes genoux fléchis et je la plaquai contre mon torse, l’enserrant fermement dans mes bras. Je sentis alors mon précieux fardeau devenir chaud à travers mes vêtements. J’écarquillai les yeux. Que se passait-il ? C’était… si agréable… 

Je vis soudain le ciel où flottaient les perles. Je compris alors que j’étais allongé sur le sable. Les ondes dorées avaient envahi l’espace du ciel. Elles se croisaient, s’entremêlaient, expiraient ensemble, s’unissaient dans un ballet absolument incroyable. Emu jusqu’aux larmes, je demeurai sur le dos, incapable de me remettre sur mes pieds. Je n’avais jamais contemplé notre monde depuis ce point de vue… C’était idiot, j’aurais dû le faire plus tôt. On a le couvercle le plus beau jamais créé. D’ici, je parvenais à distinguer quelques engrenages qui se mouvaient avec douceur.

Un sourire me monta aux lèvres. J’inspirai pleinement l’air iodé. Il était délicieux, j’aurais voulu y croquer à pleines dents. Je savais, que, bientôt, je ne pourrais plus profiter du monde. Remettre les étoiles à leur place dans le ciel, brosser les feuilles des arbres, peindre le bleu de la mer, balayer la poussière du désert, organiser les fleurs des champs, piquer les plumes sur les corps des oiseaux, planifier le parcours des choses de l’univers… Ce ne serait plus mon rôle. Mais ce n’était pas si grave… Je ferai d’autres choses. Et eux, les enfants de tous les bords du monde, hé bien, ils garderaient tout en ordre pour nous.

Je me relevai lentement. Tiens, qu’est-ce que je faisais là, allongé sur la plage ? Aucune idée… Autour de moi, il n’y avait rien. Mon regard se tourna vers le ciel.  J’étais persuadé qu’il y manquait quelque chose, mais quoi… ? J’étais incapable de le dire. J’avais l’impression de me réveiller d’un très long rêve. Mais bon, ce ne devait être que mon imagination. 

Marine Lafontaine