Bien le bonjour, tout le monde !
Chose promise, chose due, je vous met ici une petite fanfiction en deux partie qui reprend les personnages de l'animé Osomatsu-san. J'espère que cette petite histoire saura vous séduire. Les deux chapitres peuvent être lus séparément et la première peut même être lue par des personnes qui ne connaissent absolument pas l'histoire.
Sur ce, je vous laisse et je vous souhaite une agréable lecture…
-
Osomatsu !
Osomatsu !
Ledit
Osomatsu songea pendant quelques instants de ne pas répondre aux appels de sa
mère. Il venait de commencer un manga qui le passionnait et ne souhaitait pas
interrompre sa lecture. Surtout qu’il se doutait qu’elle ne l’appelait pas pour
lui proposer d’aller jouer au pachinko ou à l’hippodrome. Si c’était pour
encore qu’elle lui refile des corvées, non merci, il préférait encore jouer aux
sourds ! Cependant, les cris se faisant de plus en plus insistants, l’aîné
des sextuplets dut se résoudre à laisser de côté son activité oisive pour aller
à la rencontre du dragon. Il le trouva dans le salon, en train de plier la
lessive qu’il venait de décrocher.
-
Ah,
Osomatsu ! s’exclama sa mère à sa vue. Tu tombes bien ! Je vais
commencer à faire à manger, tu pourrais aller chercher tes frères ? Ils se
sont encore dispersés dans la ville…
-
Ils
reviendront quand ils reviendront, protesta le jeune homme en bâillant. Pas la
peine d’aller les traquer.
-
Fais
ce que je dis sans discuter, soupira son interlocutrice alors qu’elle soulevait
avec difficulté le panier rempli de vêtements. Allez, file !
Osomatsu haussa les épaules, mais
consentit à obéir. Il pourrait toujours continuer son manga plus tard, de toute
manière. Le jeune homme enfila ses chaussures et s’élança dans la rue, non sans
avoir lancé derrière lui le traditionnel “J’y vais !” auquel ne répondit
pas sa mère, sûrement déjà passée en cuisines.
L’aîné se mit à réfléchir une fois dans
la rue. Où pourrait-il trouver ses chers petits frères ? Hum, à cette
heure-là, Jyushimatsu devrait être près de la rivière, en train de manier
sa batte de base-ball pour s’entraîner. Il commencerait ses recherches par là. Lentement,
d’un pas tranquille, le jeune homme se mit en route. Le nez en l’air, il
observait la ville autour de lui, cette ville qui les avait vus grandir, lui et
ses frères. Qu’est-ce qu’ils avaient pu en vivre, de drôles d’aventures, dans
ces rues ! Il avait l’impression que cela remontait au moins à il y a une
cinquantaine d’années !
Il sourit doucement à cette idée. Une
petite chanson lui vint en tête et il se mit à la fredonner, un léger sourire
aux lèvres. Dans le ciel, le bleu avait fui pour laisser place aux couleurs
plus chaudes qui annonçaient la venue du crépuscule. Cela faisait longtemps
qu’il ne s’était pas promené seul. D’habitude, il trainait avec au moins un de
ses frangins. C’était un peu étrange de se retrouver ainsi, seulement avec
soi-même. Un peu comme s’il lui manquait un petit quelque chose. Il avait hâte
de mettre la main sur leurs bouilles !
-
Allez,
on va se dépêcher un peu !
Il accéléra le rythme de sa marche.
Bientôt, il vit poindre à l’horizon la rivière qui paraissait presque orangée
sous les rayons rasants du soleil. Comme l’aîné s’y attendait, une silhouette
noire en tenue de sport maniait une batte. Super, et de un !
-
Jyushimatsu !
appela-t-il.
En entendant son appel, l’intéressé
s’arrêta dans son mouvement de frappe. Il leva un regard surpris sur son aîné
et son sourire s’élargit encore si cela était seulement était possible.
-
Osomatsu
nii-san ! s’enthousiasma-t-il. Tu es venu jouer au base-ball !?
-
Non,
non, une prochaine fois ! Viens, on doit aller chercher les autres !
Maman est en train de préparer le dîner.
-
Ouais !
Dîner ! Hustle, hustle ! Muscle, muscle !
A la vitesse d’une tornade jaune toute en
rire, notre fou du base-ball préféré rassembla ses affaires et rejoignit
Osomatsu en trois bonds. Ce dernier retint un pouffement à la vue du visage de
Jyushimatsu couvert de terre et de sueur. Il ne savait décidément pas faire
dans la demi-mesure…
-
Tu
ne saurais pas où on pourrait trouver les autres ? le questionna-t-il.
-
Huuuuuum… réfléchit
l’autre. Huuuuuum. Ah ! Je sais, je sais ! Ichimatsu nii-san doit
être en train de nourrir les chats de la ruelle près du pachinko ! C’est
l’heure de nourrir les chats de la ruelle près du pachinko ! Alors il doit
être en train de nourrir les chats de la ruelle près du pachinko !
Il n’avait cessé d’augmenter le son de sa
voix à mesure qu’il parlait, obligeant finalement Osomatsu à plaquer ses
mains contre sa bouche pour qu’il cesse d’importuner les passants.
-
J’ai
compris, j’ai compris, s’empressa-t-il de répondre. Alors, on va allez le
chercher là-bas, tous les deux, ça te va ?
Son petit frère hocha énergétiquement la
tête. Dès qu’Osomatsu consentit à le libérer, le sportif lui jeta ses affaires
dans les bras avant de lui attraper le bras.
-
Osomatsu
nii-san, sur mon dos !
-
Hein ?
-
Allez,
le dos !
Un franc rire fusa des lèvres du jeune
homme. C’est avec plaisir qu’il accéda à la requête du plus jeune. Dès qu’il se
fut installé sur les épaules de Jyushimatsu, ce dernier s’élança dans les rues
en courant. Serrant le sac de sport étroitement contre lui, l’aîné des
sextuplets profita du simple fait de partager un moment aussi joyeux avec le
joueur de base-ball. Jysuhimatsu était d’un naturel spontanée et un incurable
optimiste habité par une grande joie. Etre en sa compagnie, cela signifiait
toujours être de bonne humeur, même s’il pouvait parfois entrainer son
entourage dans des situations compliquées car il n’avait aucun sens de la peur.
Mais bon, c’était aussi cela qui faisait
son charme !
Le cadet freina brusquement, manquant de
déséquilibrer son frère perché.
-
On y
est, Osomatsu nii-san !
L’intéressé sauta à terre et jeta un coup
d’œil à l’intérieur de la ruelle que lui indiquait le sportif. Mais pourquoi
Ichimatsu aimait tant se terrer dans des endroits sombres comme ça ? Il
faudrait qu’un jour ils en discutent quand même…
-
Je
vais le chercher, attend-moi là, Jyuchimatsu, indiqua l’aîné.
-
Roger !
Osomatsu lui sourit et lui ébouriffa les
cheveux affectueusement avant de s’enfoncer dans la ruelle. Comme il s’y
attendait, pas d’éclairage et la lumière déclinante de l’astre diurne ne
l’aidait en rien à se repérer. L’aîné faillit bien se casser au moins deux fois
la figure après avoir trébuché sur des objets qui traînaient de-ci, de-là. Qu’est-ce
qu’il ne fallait pas faire pour sa famille ! Alors qu’il avançait à
l’aveuglette, son pied dérapa dans une flaque et il bascula en avant dans un
cri de surprise. Il serait tombé tête la première si une main ne l’avait alors
pas saisi par le col pour le remettre sur pieds. Etonné de cette apparition
inopportune, Osomatsu leva les yeux vers son sauveur et tomba avec stupeur sur le
visage de Karamatsu !
-
Osomatsu,
ça va ? le questionna le jeune homme. Ne t’en fais pas, je suis venu à ton
secours !
« Mais comment fait-il pour se la
jouer autant ? », se répéta son aîné pour la millionième fois, au
moins. Il consentit néanmoins à ne pas ignorer le second fils, comme tous
avaient pris l’habitude de le faire depuis tant d’années maintenant.
-
Merci,
Karamatsu, heureusement que tu étais là ! Ichimatsu serait avec toi ?
-
Oui,
brother ! s’enflamma son
vis-à-vis. J’ai croisé my little Ichimatsu
par hasard et il m’a proposé de l’accompagner pour qu’il assouvisse la faim des
kitten !
A peine eut-il fini sa phrase qu’il reçut
une sandale sur le sommet du crâne, lancée depuis le fond de la ruelle.
Ichimatsu apparut tranquillement, taciturne. Sans un mot, il récupéra son bien
puis posa un regard désabusé sur Karamatsu.
-
La
ferme, Kusomatsu, dit plutôt que tu t’es imposé, lâcha-t-il dans un grognement.
Ah, c’est toi, Osomatsu nii-san.
-
Ichimatsu,
ça fait mal… gémit ledit Kusomatsu en frottant la partie endolorie de son
crâne.
-
Je
m’en fiche, tais toi.
Décidément, ces deux-là ne changeraient
jamais… Toujours à se chercher des puces ! Osomatsu prit les choses en
main avant que la situation ne dérape entre ses frangins. Il les saisit tous
les deux par l’épaule et leur offrit un grand sourire.
-
Allez,
venez, Jyushimatsu nous attend. Maman est en train de préparer le dîner et elle
voudrait qu’on ne rentre pas à pas d’heure pour une fois.
Ichimatsu approuva sans un mot et prit la
direction de la rue principale, suivi par Karamatsu qui essayait tant bien que
mal (surtout mal en réalité) de le mettre de bonne humeur. Osomatsu leur
emboîta le pas en les couvrant d’un regard doux. Les disputes entre ces deux-là
avaient toujours un côté drôle et tendre à la fois. Ils étaient opposés en tout
point, oui, peut-être. Peut-être pas tant que ça, finalement.
Ils parvinrent enfin à la rue principale.
Jyushimatsu les accueillit à grands cris et se jeta sur Ichimatsu pour réclamer
un câlin en bonne et due forme. Osomatsu constata alors, en levant les yeux,
que l’arrivée de la nuit se faisait de plus en plus imminente. Et il lui
restait encore deux frères à trouver !
-
Les
gars ! les interpella-t-il. Vous seriez où on peut trouver Choromatsu et
Todomatsu ?
-
Concernant
Totty, je crois qu’il allait au club de shogi aujourd’hui, indiqua Ichimatsu,
un chat dans les bras.
Un autre félin apparut soudainement sur
le sommet de son crâne et miaula d’aise. Ichimatsu cala le premier chat contre
lui avec un bras et leva l’autre pour prodiguer quelques caresses à son nouvel
ami à fourrure. Jyushimatsu voulut aussi en toucher un, mais ses grands gestes
firent fuir les animaux. Karamatsu tenta bien de les rattraper, mais les deux
intéressés se faufilèrent dans la ruelle et disparurent. Avant qu’Ichimatsu se déchaine
contre leur frère à strass en prétendant qu’il avait causé la fuite de ses
petits compagnons, Osomatsu l’attrapa par le poignet pour l’obliger à le
suivre. Boudeur, mais obéissant, le fou des chats accepta l’injonction
silencieuse et se mit en route. Soulagés qu’une dispute explosive ait pu être
évitée, les deux autres se mirent à marcher dans leurs pas.
Bien vite, le babillage de Jyushimatsu
s’éleva et occupa tout l’espace de la conversation. Karamatsu tentait bien de
prendre la parole de temps à autre, mais son énergique petit frère ne lui en
laissait pas l’occasion. Osomatsu et Ichimatsu, eux, écoutaient, un léger
sourire aux lèvres. L’aîné avait gardé le poignet du plus jeune dans le creux
de sa paume sans vraiment y penser. Il croyait Ichimatsu un peu gras à cause de
son manque de sport, mais il pouvait sentir les os sous ses doigts. Est-ce que leur chaton préféré se nourrissait correctement, en fait ? Ah, il devait
toujours se soucier des autres…
-
Oh,
oh, oh, my brothers ! Here we are…
Tous ignorèrent avec superbe la pose
théâtrale de leur Karamatsu national et se dirigèrent vers la porte de
l’établissement désigné. Osomatsu se planta à quelques pas du seuil et lança un
sourire provocateur à ses frangins. Ces derniers comprirent immédiatement de
quoi il en retournait et esquissèrent à leur tour des grimaces machiavéliques.
Ils s’alignèrent tous et prirent une grande inspiration avant de hurler :
-
Tottyyyyyy !
Tottyyyyyy !
Il n’en fallut pas plus pour qu’une
fenêtre à l’étage s’ouvre à toute volée et que leur cher benjamin leur
apparaisse, tout rouge de honte. Osomatsu éclata de rire à cette vue. Todomatsu
était si facile à taquiner.
-
Oh,
Totty ! Tes frères sont venus te chercher !
-
Arrêtez
ça, bande de neets merdeux ! éructa l’intéressé dans leur direction.
-
Oh,
Totty, why ?! lui cria Karamatsu
en posant un genou à terre. Reviens-nous, Totty !
-
J’ai
compris, j’ai compris ! Je descend, attendez-moi là !
Il referma précipitamment la fenêtre sous
le rire de ses aînés. Quelques secondes plus tard, il ouvrit la porte à toute
volée, échevelé et soufflant. Oh, il y en avait un qui avait du récupérer ses
affaires à la vitesse d’un éclair et fuir à toutes jambes…
-
Franchement,
mais qu’est-ce que vous fichez là, encore ? s’emporta Todomatsu en
fronçant les sourcils. Vous n’avez pas honte ?
-
C’est
maman qui nous envoie, répondit Osomatsu. Le dîner ne devrait plus tarder à
être prêt.
-
Oh… Bon,
si c’est maman, je ne peux pas vraiment protester. Mais la prochaine fois que
vous débarquez en bande comme ça, je vous renie ! Sauf toi
Jyushimatsu…
-
Ouais !
s’exclama l’intéressé, ravi.
-
Favoritisme !
protesta l’aîné.
Son vis-à-vis se contenta de lever les
yeux au ciel. Il se dirigea vers le fou du base-ball qui se lança sur lui pour
le câliner. Osomatsu poussa un soupir, un sourire amusé sur les lèvres.
Peut-être qu’un jour, Todomatsu cesserait d’avoir honte d’eux… Il ne
savait pas comment ils devraient procéder, mais il aimerait que leur
benjamin puisse se montrer à leurs côtés avec une certaine fierté.
-
Bien,
il nous en manque un ! déclara l’aîné. L’un d’entre vous connaissait le
programme du jour de Fappymatsu ?
-
Il
ne devait pas encore aller voir un concert de Totoko-chan ? suggéra
Todomatsu.
-
Hein,
il y avait un concert de Totoko-chan aujourd’hui ?
-
Oui,
mais on n’avait pas un rond…
Ses frères ne purent qu’approuver
tristement. Après délibération, les frères Matsuno décidèrent d’aller voir du
côté de la poissonnerie. Avec un peu de chance, peut-être qu’ils apercevraient
le visage de leur belle !
Cependant, ils n’eurent pas beaucoup de
chemin à faire. En effet, juste après quelques minutes de route, ils aperçurent
une sorte de néon en mouvement dans les rues envahies par l’obscurité nocturne.
Interloqués, ils s’arrêtèrent et laissèrent l’étrange apparition venir à eux.
Cette dernière finit par les remarquer et fronça les sourcils.
-
Bah,
qu’est-ce que vous faites tous là ?
Oh, le néon avait la voix de
Choromatsu… Choromatsu ! Mais bien sûr, c’était Choromatsu ! Il
avait sur la tête une sorte de couronnes de bâtonnets fluorescents verts. Oui,
aucun doute, il revenait d’un concert, encore… Quel radin. S’il avait de quoi
se payer ce genre d’extras, il pourrait prêter de l’argent à son frère adoré
pour qu’il aille jouer au pachinko !
-
Maman
nous appelle pour manger, indiqua tranquillement Ichimatsu.
-
Il
est déjà si tard ? s’étonna le mordu d’idoles. Je ne m’en étais pas rendu
compte. On devrait y aller vite, si on veut au moins l’aider à mettre la
table !
Aussitôt, Choromatsu prit la fratrie en
main et pressa ses frangins de les suivre. La voix de la raison, à ne pas en
douter. Dire que quand ils étaient gosses, Osomatsu et lui faisaient toujours
les quatre cents coups ensemble ! Il avait bien changé depuis…
L’aîné des sextuplets ralentit son rythme
de marche pour pouvoir se retrouver derrière les cinq autres qui se disputaient
et se charriaient gentiment. Ces chers petits frères… Il ne souhaitait rien,
vraiment, sinon de les avoir à ses côtés. Oh, il y avait bien des choses qu’il
appréciait dans la vie, c’est sûr ! L’argent, l’alcool, les revues pour
adultes, la bonne nourriture, Totoko… Mais ses frérots, ça… C’était
indispensable. Il ne se voyait pas un jour se séparer d’eux, vivre sans eux.
Ils étaient son soleil, il les aimait plus que tout au monde.
Alors, tant pis si tout le monde les
considérait comme des parasites. Tant pis s’ils devaient finir leur vie sans
avoir connu la moindre femme, sans avoir fondé de famille. Ils en étaient une,
une belle, unie et forte famille. Et, à ses yeux, c’était tout ce qui comptait…
-
Osomatsu
nii-san, qu’est-ce que tu fais ? l’interpella Todomatsu.
-
Tout
va bien, brother ? s’alarma
Karamatsu.
-
Tu
as mal au ventre ? le questionna Ichimatsu.
-
Je
te porte, je te porte ! proposa Jyushimatsu.
-
Allez,
dépêche-toi, râla Choromatsu.
Un
large sourire fendit en deux le visage d’Osomatsu. Il se mit à courir pour
rejoindre ses frères. Et, tous ensemble, ils franchirent le seuil de leur
maison.
Marine Lafontaine