mardi 24 octobre 2017

BENDY AND BORIS, CHAPITRE 10

Bien le bonjour, tout le monde !

Ça y est, nous sommes arrivés au dixième chapitre ! Youpi ! Bon sang, que c'est allé vite ! Je ne pensais pas que ce projet serait aussi prenant et passionnant… Ni qu'il susciterait autant de réactions, mais ce n'est pas pour me déplaire !

J'espère que la suite vous séduira autant que le début. En attendant, je n'ai plus qu'à vous souhaiter une très bonne lecture…




Cuphead et Mugman n’avaient pas encore réellement pris de décision concernant la suite des évènements. En fait, ils n’en avaient même pas discuté du tout ! C’est pourquoi, quand ils quittèrent Bendy et Boris, ils se rendirent dans le restaurant le plus proche afin de se sustenter et de parler de leur futur proche.
Pour fêter le rétablissement de son cadet, Cuphead mit la main à la bourse. Ils commandèrent quantité de plats sans lorgner sur les prix, tout à leur joie d’être de nouveau réunis. Puis, à mesure que le repas avançait, Mugman revenait sur l’étrange soirée qu’ils venaient de vivre.
-       Ça m’a fait plaisir de les aider ! confia le plus jeune des deux frères, un air ravi imprimé sur le visage.
Son aîné approuva, un léger sourire aux lèvres.
-       Je pensais que c’était une idée stupide de ma part de vouloir leur apporter mon aide, mais c’était agréable comme sensation.
Le sourire de Mugman s’élargit considérablement à ces mots.
-       Donc, on peut être amis, maintenant, hein ? J’aime vraiment beaucoup Boris ! Il a l’air d’être un gamin cool !


L’humeur de Cuphead s’assombrit considérablement quand il entendit la demande de son frère. Il savait très bien que Mugman souhaitait plus que tout au monde une vie normale, simple, faite d’amis, de rencontres, de petits plaisirs. Malheureusement, tant que le Diable détenait leurs âmes, ce simple souhait leur était interdit.
L’aîné leva un regard désolé sur son cadet.
-       Si l’on ne se débarrasse pas d’eux, c’est nous qui mourrons, tu te rappelles ? 
Le plus jeune fit mine de réfléchir. Quelque chose le chiffonnait dans le raisonnement de Cuphead…
-       En fait… Le boss ne veut pas qu’ils trouvent certaines pièces de la machine, ou quelque chose comme ça, fit-il remarquer. Pourquoi on ne les trouverait pas en premier, dans ce cas ? De cette manière, on n’a pas à les tuer, non ?
Le nervi du Diable allait fermement protester, mais il ravala ses paroles pour méditer sur les pensées de Mugman. A vrai dire, son raisonnement tenait plutôt la route (même s’il trouvait que sa façon de régler le problème « Bendy et Boris » était le choix le plus sûr). Néanmoins, un détail l’embêtait.
-       Mais on n’a pas de carte, releva-t-il.
Ce à quoi son frangin ne trouva qu’un « Oh » embêté à répondre. Ah, ce n’était pas faux ! Quand on y pensait, une carte, c’était quand même pratique !


Cuphead poussa un soupir et se leva. Il enfonça ses mains dans les poches de son manteau, un léger sourire sur les lèvres. 
-       Ton idée est tout de même à creuser, admit-il. Mais si on veut trouver les pièces avant eux, on a besoin d’une carte.
-       Et eux, ils en ont une ! compléta Mugman, ravi. Super, on va devenir leurs amis !
-       Mug ! le réprimanda son frère. On ne sera pas leurs amis. Ni maintenant, ni jamais. On va se servir d’eux pour récupérer les pièces. Et pour cela, on va devoir faire semblant de copiner, tu me suis ?
L’intéressé refusa de répondre. Il trouvait cette façon d’agir cruelle et cela ne lui plaisait pas du tout ! Son air buté arracha un nouveau soupir à Cuphead. Ce dernier saisit son frère par les épaules pour l’obliger à lui faire face.
-       Mug… Nous n’avons pas le choix, tu comprends ? C’est notre seule issue, la seule.
Au plus grand soulagement du nervi du Diable, son cadet finit par hocher la tête pour donner son approbation. Enfin, il entendait raison !
-       Bien, alors, pour commencer, on va prendre une chambre dans la même auberge qu’eux. Tu te charges de Boris, moi, je m’occupe de Bendy.
-       Roger !


*

Une fois qu’ils eurent réglé leur location auprès de la petite gérante, Mugman s’empressa de se mettre en quête de Boris afin de nouer des liens au plus vite avec lui. Cuphead repoussa alors la porte vitrée de leur chambre et se glissa sur le balcon pour profiter de la fraicheur de la nuit. Devant lui, les lumières de la ville étendaient leurs larges bras, océan d’étincelles de toutes couleurs. L’aîné se rencogna contre un pan de mur, une clope à la main, un soupir aux lèvres. Quelle journée… 
-       On n’est pas encore sortis d’affaire, hein ? murmura-t-il pour lui-même.
Il allait allumer sa cigarette quand il remarqua qu’il n’était pas le seul à être perché entre ciel et terre. En effet, sur le balcon voisin au sien, Bendy était en train d’accrocher ses vêtements encore humides. Ils avaient été tachés par l’encre de sa dernière crise, alors il s’était empressé de les laver afin de pouvoir les remettre le lendemain. Mais il ne s’attendait certainement pas à voir son pire ennemi tout à coup débouler dans son champ de vision pour sa pause clope !


L’air complètement consterné du mécanicien arracha un gloussement à Cuphead. Ce dernier n’en revenait pas. La petite boule de poils leur avait donné la chambre qui était juste à côté de celle de leurs proies ! Ça, pour une coïncidence ! Le frère de Mugman s’accouda à la rambarde, un sourire moqueur sur les lèvres.  
-       Tu es partout, n’est-ce pas ? demanda-t-il, taquin.
-       Je peux dire la même chose de toi, rétorqua Bendy d’un ton méfiant.
Mais que venait faire ce psychopathe dans les parages ? Personnellement, le mécanicien se serait bien passé de cette petite entrevue nocturne ! Il se raidit en voyant sa némésis se redresser tranquillement, tel un félin qui toise malicieusement sa proie.
-       Tu es bien calme en ma présence, susurra-t-il. Car, tu sais que je peux attaquer à tout… moment !
Il accompagna ce dernier mot d’un geste menaçant qui fit bondir Bendy en arrière. A cette vue, Cuphead éclata de rire. Ouch, il en avait mal aux côtes !
-        Oh mon Dieu ! parvint-il à articuler entre deux crises de rire. Tu es une telle poule mouillée !


Pour parfaire le tableau, Cuphead se mit à imiter le caquètement d’une poule sous le regard d’abord désarmé puis agacé du malade. Ce dernier lui tourna alors ostensiblement le dos, bien décidé à quitter le balcon sans accorder une seconde de plus à ce fichu énergumène. On ne savait vraiment jamais sur quel pied danser avec lui ! Comprenant qu’il avait certainement exagéré, le frère de Mugman se calma et le retint.  
-       Une dernière chose, avant que tu ne partes !
Bendy leva les yeux au ciel. Mais qu’est-ce qu’il allait faire ce type, bon sang ?
-       Quoi ? grogna-t-il dans sa direction.
Cuphead lui adressa un signe de la main, un sourire presque tendre sur les lèvres. Alors, il prononça ce mot, ce mot impensable, improbable, qui résonna dans les oreilles du frère de Boris avec la force d’un coup de tonnerre.
-       Merci.


Bendy cligna des yeux, décontenancé. Avait-il bien entendu ce qu’il avait cru entendre ?
-       Q… Quoi ? bafouilla-t-il.
-       Ouais, ouais, je sais que c’est bizarre de ma part de dire ça, admit son interlocuteur en haussant les épaules.
Cuphead appuya ses reins contre la rambarde du balcon, rêveur.
-       Mais tu sais combien je chéris mon frère, poursuivit-il. Et, d’une certaine manière, tu nous as aidé à nous réunir. Alors… merci.
Un accent de sincérité transparaissait dans son discours. Bendy sourit à son tour et croisa ses bras sur sa poitrine.
-       Ton amour pour ton frère est la seule chose que j’apprécie chez toi, de toute manière, lui indiqua-t-il. Alors… de rien.
Sur ce, il le salua d’un signe de main avant de retourna dans sa chambre sans rien ajouter. Un sourire amusé vint prendre place sur le visage de Cuphead. Il alluma sa cigarette et en prit une première bouffée.
-       Hé bien, ce n’était pas si compliqué que ça, chuchota-t-il dans le vent.

*

Boris lui aussi s’était rendu à la laverie, mais pour nettoyer les draps du lit de Bendy. Heureusement, l’encre était partie assez facilement… Il n’aurait pas supporté de voir son frère dormir dans les résidus de sa maladie.
Le louveteau parcourait tranquillement les couloirs de l’auberge, les bras chargés de linges propres. Il entendit soudain une voix crier son nom et il s’arrêta, surpris. Avec stupéfaction, il vit Mugman courir dans sa direction en agitant un oreiller.
-       Tiens, tu avais laissé tomber ça ! lui indiqua-t-il en lui tendant l’objet en question.
-       Heu, m… merci ?
Décidément, ces deux frères lui en faisait voir de toutes les couleurs ! La veille, ils cherchaient tous deux à les tuer, et, aujourd’hui, ils jouaient aux bons samaritains ! C’était à n’y rien comprendre ! Et Mugman qui le regardait avec des étoiles plein les yeux ! Mais qu’est-ce qu’il lui voulait à la fin ? La réponse ne tarda pas à lui venir. Tout à coup, le petit frère de Cuphead se pencha sur lui, un immense sourire sur les lèvres.
-       Tu veux bien être mon ami ? lui demanda-t-il.


Cette requête des plus inattendus statufia Boris qui en laissa échapper sa literie. Le jeune loup fronça les sourcils alors qu’un nouveau sentiment montait en lui : la colère. Il en avait assez qu’on se moque de lui ! Ce n’était pas parce qu’il n’était qu’un enfant qu’on pouvait jouer avec lui ainsi !
-       Très bien, cracha-t-il, mauvais, qu’est-ce que tu essayes de faire, là ? Tu ne peux pas juste choisir un camp ? Bon ? Mauvais ? Juste quelque chose !
Ce n’était pas du tout là la réaction espérée par Mugman. Il avait l’impression que c’était lui le gamin, là, bien qu’il ait pratiquement dix ans de plus que son interlocuteur. Intimidé, il se mit à se torturer les mains, tel un mauvais élève grondé par son professeur.
-       J… je ne sais pas, murmura-t-il, je fais juste ce que mon frère me dit de faire… 
Boris haussa un sourcil. Essayant de tirer avantage de la situation, il planta ses poings sur ses hanches et toisa son vis-à-vis.
-       Alors tu vas me dire pourquoi vous en aviez après nous tout ce temps ? le questionna-t-il.
-       J… je ne peux pas, répondit Mugman en détournant le regard.
-       Oh ? Désolé, je pensais que les amis ne gardaient pas de secrets entre eux.


Ces mots poignardèrent le frère de Cuphead en plein cœur. Il avait vraiment, vraiment envie de devenir l’ami de Boris… Mais il ne pouvait pas trahir son aîné, cela lui était impossible ! Il ne pouvait lui dire que c’était le Diable qui les avait envoyés ! Car, cela signifierait que le jeune loup apprendrait qu’eux deux étaient à l’origine de la nouvelle épidémie d’Inkness… et il se mettrait à le haïr ! Cette pensée lui fit monter les larmes aux yeux.
Ce fut au tour du frère de Bendy d’être surpris. Il ne pensait pas qu’il irait jusqu’à faire pleurer son interlocuteur !
-       Tu dois comprendre ! C’est dur de te croire après tout ce que vous avez fait, tous les deux, se justifia-t-il.
-       Non, c’est bon, renifla Mugman. De toute manière, personne ne veut être mon ami à part mon frère… 
Touché par cette phrase qui éveillait des sentiments familiers dans sa poitrine, l’apprenti mécanicien attrapa la main du cadet de Cuphead.
-       Pourquoi pas ? lui répondit-il. Je voulais vraiment qu’on soit amis, mais je pensais que tu ne le voulais pas…  


Il est vrai que lors de leur première rencontre, tous deux avaient essayé de se lier d’amitié. Ils s’étaient rapprochés, jusqu’à ce que Cuphead leur hurle dessus, sommant son frère d’attenter à la vie du louveteau. Chose à laquelle Mugman n’avait jamais pu se résoudre… Et, quelque part, Boris avait la conviction qu’il s’agissait là des véritables sentiments de son vis-à-vis. Il savait qu’il était dangereux de faire confiance à un ennemi, mais… Il avait envie d’essayer.
Un air de total ravissement transfigura le visage de Mugman. Il bondit sur son nouvel ami qu’il enlaça de toutes ses forces. Le louveteau, stupéfait, n’osa esquisser un geste. Puis, tout aussi vite que l’étreinte avait commencé, elle s’arrêta. Le frère de Cuphead libéra l’apprenti mécanicien puis lui souhaita « Bonne nuit, copain ! » avant de s’enfuir dans les couloirs en riant comme un enfant la veille de Noël.
Le jeune loup l’observa disparaître de son champ de vision, soufflé. Hé bien… C’était une scène bien étrange qui venait de se dérouler ! Boris ramassa les draps qui lui avaient échappé et se promit de se coucher au plus vite. Demain… demain, serait un autre jour. Alors, enfin, il y verrait certainement plus clair dans toute cette affaire.

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