mercredi 11 octobre 2017

BENDY AND BORIS, CHAPITRE 3

Bien le bonjour, tout le monde !

Et nous voilà repartis pour un nouveau chapitre ! Nous allons enfin apprendre la raison de la réaction d'Oswald dans le chapitre 2 ! Et Mickey va faire une proposition étrange à Boris… Le jeune loup saura-t-il y résister ?

Bonne lecture ! 




Donald referma la porte derrière lui. Dans la chambre, Oswald dormait à poings fermés, épuisé par ses propres larmes. Ses enfants s’étaient tous rassemblés autour de lui pour tenter d’apaiser sa crise d’angoisse. Le canard poussa un soupir puis secoua la tête. Heureusement que ces petites têtes bleues étaient toujours là pour venir en aide à leur père, sinon cela ferait bien longtemps qu’ils auraient perdu le frère aîné de Mickey.


Le canard décida de retourner en cuisines. Alors qu’il remontait le couloir, il passa devant la chambre d’invité. C’est là que Mickey avait couché le malade… C’était la première fois depuis longtemps que Donald rencontrait une personne atteinte de ce fléau. Le souvenir d’Ortensia qui se tordait de douleur lui revint en mémoire. Dans une grimace, le canard accéléra le pas et atteignit l’escalier.
La perte d’Ortensia, la dépression d’Oswald… Tout s’était enchaîné si vite ! La mort de sa femme avait détruit le lapin. Dans sa disparition, elle avait tout emporté : le sourire de son mari, l’insouciance de ses enfants… Mickey, malgré son propre deuil, avait tout fait pour venir son aide à son aîné. Mais ce dernier s’était peu à peu renfermé sur lui-même. Puis, un jour, il avait carrément arrêté de parler. Dorénavant, il ne communiquait que via une ardoise et une craie qu’il emportait partout avec lui.
Alors qu’il gagnait le rez-de-chaussée, Donald dénota la présence d’un jeune loup dans le salon, en compagnie de Mickey. Ce ne serait pas le gamin qui accompagnait le malade ? Pourvu que le directeur du cirque ne soit pas repris de pulsions de bienveillance inconditionnelle ! En râlant, le canard décida qu’il ne valait mieux pas qu’il s’en mêle et il regagna sa précieuse cuisine.

*

Une fois Bendy endormi, Boris avait quitté la chambre sur la pointe des pieds pour rejoindre Mickey afin de le remercier. Il trouva son idole dans le salon, en train de contempler d’un air pensif les taches d’encre qui ornaient dorénavant son tee-shirt. Timidement, Boris se posta à sa hauteur.
-       Merci pour tout, monsieur Mickey… J’ignore comment faire pour vous… 

Le jeune mécanicien n’eut pas le temps d’achever sa phrase. Mickey venait tout à coup de le prendre dans ses bras ! Tétanisé, le louveteau n’osait pas esquisser un geste. Peu à peu, alors qu’il prenait conscience de la situation, le visage de Boris prenait une teinte écarlate. Sa gêne fut balayée tout un coup par un pauvre murmure.   
-       Je suis tellement désolé…
-       Monsieur… Mickey ? s’étrangla son invité.
L’intéressé se détacha rapidement de lui. Un air sombre était peint dorénavant sur son visage.
-       Boris, est-ce nous pouvons avoir une petite discussion ? 
-       Heu, bien sûr !
-       Bien… Assis-toi, s’il te plaît.


Boris hocha timidement la tête. Sa queue s’était mise à battre l’air à cause de sa nervosité. Mickey lui fit signe de l’attendre quelques instants. Il se rendit rapidement à la buanderie où Dingo s’apprêtait à lancer une lessive. La souris lui confia son haut taché avant de retourner rapidement dans le salon. Il trouva le louveteau exactement là où il l’avait laissé, assis droit comme un « i ». Il s’apprêtait à lui demander de se détendre quand la tête de Dingo apparut dans l’entrebâillement de la porte. 
-       Désolé, Mick’, il semblerait que j’ai encore oublié comment on ouvrait la machine à laver… 
Mickey, qui devait avoir déjà entendu de nombreuses fois cette question, ne put s’empêcher de lever les yeux au ciel.
-       Pour la dernière fois, presse le gros bouton « on » à gauche, soupira la souris.
Son ami hocha vigoureusement la tête et partit en riant de sa propre bêtise. Mickey sourit avec amusement.
-       Dingo n’est peut-être pas le plus intelligent, mais il a un cœur en or, confia-t-il à Boris.
-       Je n’en doute pas, approuva Boris dans un petit rire nerveux.
Un air préoccupé vint de nouveau se peindre sur la face de son hôte. Celui-ci prit une profonde inspiration, comme s’il cherchait à se donner du courage.
-       Bref, je voulais te demander… 
Mais, de nouveau, le pauvre Mickey ne put poursuivre. La voix de Dingo s’éleva soudainement depuis la buanderie :
-       Hé, Mick’, pendant que j’y suis, pourquoi tu ne me donnerais pas ton pantalon ?
Exaspéré de ne pouvoir mener à bien sa conversation, le directeur du cirque rappela alors d’un ton sec qu’ils avaient des invités. Un « Oh ! » surpris résonna, puis Dingo salua lesdits invités d’un ton joyeux, et ce, toujours depuis la buanderie. Se retenant de rire, Boris répondit à la salutation, très amusé par l’ambiance bon enfant qui régnait dans cette maison.


Mickey poussa un nouveau soupir et passa une main fatiguée sur son visage. Son regard inquiet remonta sur le louveteau. Il ne supportait pas l’idée de le laisser seul. Il savait mieux que quiconque les horribles dégâts qui accompagnaient l’Inkness. La mort de sa belle-sœur resterait à jamais l’un des pires évènements de sa vie. Que Boris ait à vivre une telle épreuve… Non, c’était inconcevable !    
-       Alors, Boris… Je me demandais… A part ton frère, tu as une famille ?
Le jeune mécanicien fut surpris par une telle demande, mais il tâcha de ne rien laisser paraître.
-       Non, finit-il par répondre, il est le dernier qui me reste.
C’est bien ce que je craignais, songea le petit frère d’Oswald.
-       Et tu as un travail ? poursuivit Mickey.
-       O… Oui, je suis mécanicien, même si je suis toujours en apprentissage. Mon frère est meilleur que moi, ajouta-t-il précipitamment.
Mais Mickey ne l’écoutait déjà plus. Un sourire radieux avait retrouvé sa place sur ses lèvres. Il attrapa Boris par les épaules, ravi.
-       C’est super ! Nous utilisons plein d’accessoires dans nos numéros et, avec quelqu’un comme toi dans l’équipe, nous gagnerions un temps précieux !
-       M… Moi ? balbutia le jeune loup, les yeux écarquillés.
-       Oui ! Et ne t’en fais pas pour l’argent, nous trouverons un compromis.
Le jeune loup ne pouvait y croire ! Lui, travailler auprès de son idole ? Travailler pour le spectacle qui le faisait rêver depuis tout petit ? C’était un rêve complètement fou qui prenait vie !
Malheureusement, c’était impossible… 
Un mouvement attira son attention. Bendy se tenait au pied de l’escalier et l’attendait, mains dans les poches. C’était le signal. Ils repartaient.
Ils le devaient.
Doucement, Boris prit les mains de Mickey et les détacha de ses épaules.


-       J… Je suis désolé, bafouilla-t-il, les joues cuisantes de honte. Mais j… je dois décliner. Mon frère et moi sommes à la recherche de l’In… de quelque chose !
Boris ne pouvait lui dire qu’ils étaient à la recherche de l’Ink Machine ! Sinon, Mickey allait lui aussi le prendre pour un fou, comme tous ceux auprès de qui ils avaient demandé de l’aide. Bendy et lui étant les seuls à voir la carte léguée par les anges, personne n’avait voulu les croire… Et passer pour un dément aux yeux de son idole était l’une des pires choses qui pouvait arriver au jeune mécanicien… 
Le jeune loup jeta un regard désespéré à son aîné pour que celui-ci lui vienne en aide. Bendy s’avança alors, attirant l’attention de Mickey sur lui.
-       Merci pour l’accueil, grogna-t-il. Mais on doit partir, maintenant.
-       O… Oui ! approuva Boris en sautant sur ses pieds. Heu, merci pour tout, monsieur Mickey ! ajouta-t-il en se tournant vers le directeur du cirque. Vous nous avez vraiment beaucoup aidé aujourd’hui. J’espère que nous nous rencontrerons de nouveau bientôt. 
-       D… De rien, mais… balbutia la souris.
Ne lui laissant pas le loisir d’essayer de le retenir, Boris emboîta rapidement le pas de Bendy qui avait déjà quitté la demeure. Demeuré seul, Mickey resta un moment abasourdi. Il n’avait pas réussi… Il n’avait pas pu venir en aide à Boris, à un enfant… Une vague de colère monta en lui. Envers Bendy, envers l’Inkness et envers lui-même. Furieux, Mickey abattit son poing de toutes ses forces sur le mur le plus proche.


Attiré par ce son sourd, Donald vint voir où en était la conversation. Il haussa un sourcil à la vue de son ami qui semblait une fois de plus porter le poids du monde sur ses petites épaules. Quand cessera-t-il d’agir ainsi, hein… ? Au final, c’était toujours lui le plus blessé.
-       Pour la dernière fois, Mickey, tu ne peux pas aider tout le monde, asséna-t-il, peu importe combien tu essayes.
-       Mais je ne peux pas le laisser ! protesta violemment la souris. Il va se retrouver seul au monde ! Je veux être là pour… Non, je dois être là ! corrigea-t-il.
Donald poussa un profond soupir. Le nombre de fois où il avait déjà eu cette conversation avec Mickey… Son ami était décidemment une cause perdue.
-       Oswald dort, au fait, lui indiqua-t-il. Les petits sont avec lui, alors ça va.
-       Oh, merci… 
Et maintenant, Donald était prêt à parier qu’il allait s’en vouloir car il n’avait pas pensé à son aîné ! Il attrapa son ami par les épaules pour l’obliger à le suivre. Dans la salle à manger, Dingo avait déjà entamé joyeusement son repas. Il accueillit ses deux amis avec un grand sourire et s’empressa de les servir. Tous trois s’attablèrent. Malheureusement, même le délicieux repas préparé avec soin par Donald ne parvenait à détourner la souris de ses sombres pensées. 
-       Vous pensez que… ? voulut-il demander.
-       Ce ne sont pas tes affaires, Mickey, le coupa tranquillement Donald tout en continuant de manger. Nous avons déjà les 420 enfants d’Oswald à notre charge. 421, c’est trop.  
-       Mais… 
Le regard du canard était sans équivoque. Mickey se tut, malade à l’idée laisser seul Boris. Mais que pouvait-il y faire pour le moment ?
Il trouverait une solution. Il le devait. Tout en dévorant son repas, la souris se fit cette promesse. Il viendrait en aide au jeune loup, il y parviendrait, envers et contre tout, même si Bendy se mettait en travers de son chemin.

N’en déplaise à Donald !

*

Ozzy… J’ai mal ! Ozzy, Ozzy ! Aide-moi !
Oswald ouvrit difficilement les yeux. Doucement, il examina son environnement. Sa chambre… ? Il était couché dans sa chambre ? Ah oui, cela lui revenait, Donald l’avait forcé à s’allonger… Quelle loque, il était ! Encore une fois, sa terreur avait pris le dessus sur lui.
Quand cessera-t-il enfin de voir sa femme mourir dans ses souvenirs ?
Une ombre se profila devant lui. Le lapin leva les yeux et tomba sur l’un de ses fils qui l’observait avec tristesse.
-       Bonjour, papa… le salua doucement le lapereau.
Oswald ne trouva pas la force de répondre à son fils. Il leva la main et caressa doucement sa joue. Emu, l’enfant attrapa le poignet entre ses petites menottes pour accentuer la cajolerie. Ses oreilles se mirent à battre l’air alors qu’un ronronnement ravi s’échappa de sa gorge.


Ah… Ils avaient donc hérité ça de leur mère… Oswald se redressa maladroitement et prit dans ses bras plusieurs de ses enfants. Ces derniers se pelotonnèrent contre lui, heureux de le voir se lever. Cependant, leur père était déjà replongé dans ses pensées. Alors, ainsi, l’Inkness sévissait toujours dehors… Dehors, des personnes continuaient à vivre la même agonie que sa chère Ortensia… C’était affreux. Voir ce gamin cracher de l’encre avait secoué sa mémoire dans tous les sens. Il avait envie de vomir… 
-       Papa, viens… finirent par lui demander ses fils. Viens, allons déjeuner.
Doucement, Oswald hocha la tête. Il se leva lentement, ramassa son ardoise et suivit ses fils pour rejoindre le reste de la troupe dans la salle à manger.

2 commentaires:

Unknown a dit…

Pauvre Oswald, heureusement qu’il a ses enfants. (420 c’est beaucoup voir même énorme)

Anonyme a dit…

cette histoire est géniale j'adore les détails et le temps que tu y as mis!