Nouveau chapitre ! Il ne sera pas aussi mouvementé que le précédent, mais il introduit l'arrivée d'un nouveau personnage dans notre petit univers. C'est l'un de mes préférés, mais chut, pas d'indice ! Je vous laisse le découvrir à votre aise…
Bonne lecture !
Le lendemain matin, Boris et Bendy
avaient de nouveau mis leurs sacs sur leurs dos. Ils étaient fin prêts à
partir, enfin ! La veille, en définitive, ils avaient dû renoncer à leur
départ précipité à cause de l’état d’épuisement de l’aîné qui ne s’était pas
encore remis de sa dernière crise. Le mécanicien avait bien essayé de
protester, mais le jeune loup s’était montré inflexible : il aurait été
inconscient de partir sur les chemins alors qu’il était à peine capable de
marcher !
Finalement, Boris avait eu raison car
Bendy s’était endormi à peine avait-il posé sa tête sur l’oreiller. Son cadet,
lui, était demeuré éveillé une bonne partie de la nuit, ne pouvant s’empêcher
de songer à leurs agresseurs.
- Allez, Boris, on y va !
- O… Oui, j’arrive !
L’apprenti mécanicien indiqua à son frère
de l’attendre pour qu’il puisse refaire ses lacets. Bendy, les mains dans les
poches, lui grogna de se dépêcher. Il n’était pas tranquille… Ils avaient
dormi longtemps, trop, même. Cuphead pourrait très bien apparaître à tout
moment, il fallait qu’ils s’éloignent autant que possible de…
- Boris !
Et il ne manquait plus que ça…
Au détour d’une rue, Mickey venait de
surgir, suivi comme son ombre de sa fidèle bande. A la vue des deux frères, il
se mit à courir et enlaça Boris, qui, stupéfait, était toujours agenouillé, ses
lacets entre les mains. Quand il sentit les bras de son idole autour de lui, le
pauvre petit se mit à rougir comme une tomate bien mûre !
- J’étais si inquiet ! lui confia le
directeur du cirque. On a entendu dire que deux jeunes garçons s’étaient faits
agresser hier… Mais ne t’en fais pas, enchaîna-t-il, je serai toujours là
pour toi.
- Non, tu ne le seras pas, répliquèrent en cœur
Bendy et Donald, aussi désabusés l’un que l’autre.
Boris, lui, ne les écoutait même pas,
tout à sa joie de partager une nouvelle embrassade avec monsieur Mickey. Ravi,
il en oublia sa gêne et se colla d’avantage contre la souris. Cette dernière,
d’abord surprise, eut un sourire attendri.
- Tu m’as manqué aussi, Boris, lui
confia-t-il.
Se rendant soudainement compte de son
attitude, le jeune loup se redressa subitement en prenant appui sur la tête de
Bendy. Ce dernier eut la bonté de ne pas râler…
- Vous avez déjà mangé ? les
questionna Mickey avec un sourire.
- Heu, non, pas encore, répondit le jeune
loup en coulant un regard hésitant à son frère.
- Oh, super ! Je connais un bon
restaurant dans le coin, venez avec nous, je vous invite !
- Non, nous ne… ! coupa Bendy.
Mais il n’acheva pas sa phrase. Son
cadet, ce traître, venait de sortir son arme secrète : le regard du
louveteau suppliant ! Argh… Comme s’il pouvait résister à de tels
yeux ! Ça, c’était un coup bas…
- Très bien, mais juste le repas, alors,
grogna Bendy.
- Oui ! se réjouit son benjamin. Nous
venons, monsieur Mickey ! ajouta-t-il à l’intention de son idole.
*
Oswald n’avait pas réellement compris ce
qu’il s’était passé. Alors qu’ils se dirigeaient vers leur restaurant habituel,
Mickey avait abordé deux inconnus et les avait invités à se joindre à eux. Le
plus petit, là… Ce ne serait pas celui qui était atteint par
l’Inkness ?
Bah, peu importe, après tout…
A ses côtés, Donald ne pouvait s’empêcher
de commenter les actions de son cadet.
- C’est comme parler à un foutu mur,
grommela-t-il.
- Un foutu mur ! renchérit un des
enfants.
Le lapin n’eut aucune réaction, pas que
son interlocuteur en attendait une, après tout. Cependant, il vit soudain les
oreilles de son ami se redresser sur son crâne alors que ses yeux
s’écarquillaient de stupeur. Donald haussa un sourcil interrogateur. Qu’est-ce
qui lui prenait ?
Avant que quiconque ne puisse l’en
empêcher, Oswald se dirigea vers un des clients du restaurant, assis près du
bar. Il s’agissait d’un chat qui buvait tranquillement son café en compulsant
une carte. Mais, perdus dans la nébuleuse de leurs pensées folles, les yeux
d’Oswald déformaient la réalité. Non… Non, ce n’était pas un inconnu,
assis là.
Ortensia !
Oswald enlaça par derrière le pauvre
client. Ce dernier, ne s’attendant pas à une telle attaque, lâcha un miaulement
stupéfait. Donald, demeuré en retrait, ne put résister : il explosa de
rire, attirant l’attention de Mickey. Le directeur du cirque s’excusa auprès de
ses invités et s’empressa de revenir auprès de son frère qui avait entrepris de
caresser le visage de l’inconnu. Celui-ci, tétanisé, le visage écarlate, ne
parvint qu’à lâcher un « M… Monsieur ? » étranglé, le cœur
tambourinant dans sa poitrine.
Ce filet de voix
interpella Oswald. Il ouvrit les yeux et se rendit compte avec horreur qu’il ne
tenait pas sa femme entre ses bras. Mickey l’attrapa par les épaules pour le
tirer en arrière.
- Ozzy,
enfin, qu’est-ce que tu fais ? le questionna son cadet, inquiet. Désolé,
ajouta-t-il à l’attention du chat. Je ne sais pas ce qui lui a pris…
L’intéressé,
toujours rouge d’embarras, rit nerveusement.
- Non,
non, ce n’est pas grave, assura-t-il. Qui pourrait dire non à un câlin, après
tout ?
Mickey
s’éloigna rapidement en poussant son aîné devant lui, laissant là le chat. Dès
qu’il fut seul, le client se mit à rougir, des étoiles plein les yeux. Ce lapin était si… Un soupir d’aise lui
échappa alors que sa queue se mettait à battre l’air. Un toussotement le tira
soudainement de ses pensées. Bendy se tenait près de lui, le dévorant du
regard.
- Bonjour,
vous êtes bien monsieur Félix ? lui demanda-t-il.
- Heu,
oui, oui, c’est moi, répondit l’intéressé, étonné.
- J’adore
vos livres ! s’exclama le mécanicien. Je les ais tous lus !
- Oh,
merci ! J’en suis très heureux, monsieur… ?
- Bendy.
Félix, ravi de
rencontrer un appréciateur de son travail, lui serra vigoureusement la main. Ils
échangèrent un moment sur le nouveau livre qu’il était en train d’écrire, mais
les yeux du chat ne cessaient de glisser vers la porte d’entrée où avaient
disparu Mickey et son frère. Finalement, n’y tenant plus, il questionna son
lecteur.
- Ces gars sont tes amis ? Tu sais, la
petite souris et le beau lapin, acheva-t-il, de nouveau plongé dans sa
fantaisie.
Bendy haussa
les épaules avec désinvolture.
- Non,
ils nous ont juste invité à manger pour quelque raison…
Puis il se
rendit soudainement compte des termes utilisés par l’écrivain. Ce dernier en
prit lui aussi conscience et pâlit dangereusement.
- Attendez,
qu’est-ce que… ?
- Rien !
le coupa brutalement le chat en claquant ses mains sur le plateau du bar.
Mickey revint
rapidement vers eux pour leur signaler qu’il raccompagnait Oswald. Boris lui
demanda s’il pouvait faire quoique ce soit pour l’aider, mais la souris lui
promit de revenir vite. A peine eut-il disparu que Donald les délaissait à son
tour pour aller saluer Max, le fils de Dingo, qui travaillait ici en tant que
serveur. Le jeune loup rejoignit alors son frère, toujours avec en
compagnie de Félix, les oreilles basses.
- Je
demande ce qui ne va pas avec le frère de monsieur Mickey, il a l’air si
triste…
Bendy fit la
moue pour signaler qu’il était autant dans le flou que lui.
Max, quant à
lui, vint à la rencontre de l’écrivain pour lui donner sa commande. Il dut
l’appeler à plusieurs reprises afin de capter son attention car le chat était
de nouveau en train de rêver de sa rencontre éclair avec Oswald.
- Votre
commande… répéta une énième fois Max.
- Oh !
Merci, mon bonhomme, lui répondit Félix avec un rire gêné.
Il s’en alla
rapidement sous le regard interrogateur du fils de Dingo.
*
Dehors, Mickey
était déjà en train de descendre la rue, tenant toujours son frère aîné par les
épaules. Les lapereaux avaient suivi le mouvement, mais ils commençaient à
avoir sérieusement faim. Ils réclamaient à leur oncle leur déjeuner en tirant
sur son pantalon.
- Très
bien, très bien, finit par céder la souris. Continuez sans moi, je serai de
retour d’ici quelques minutes.
- Oui !
répondirent-ils tous en chœur.
Oswald retint
son cadet alors que celui-ci s’apprêtait à le laisser. Il sortit alors son
ardoise et écrivit un message à l’attention de Mickey. La souris se pencha sur
son épaule afin de lire.
- D-é-s-o-l-é… déchiffra-t-il.
Oh, Ozzy…
Mickey passa de
nouveau un bras autour des épaules de son aîné afin de frotter sa joue contre
la sienne, un sourire ému sur les lèvres. Quand son frère arrêterait-il enfin
de se blâmer ? Quand comprendra-t-il enfin qu’il n’aurait rien pu faire
pour retarder la mort de sa femme ?
Quand lui
parlerait-il de nouveau ?
- Tu
n’as pas à être désolé, lui assura-t-il. Comme si je pouvais être fâché contre
toi !
Mickey lui fit
un signe de la main et il fit demi-tour pour remonter la rue. Oswald l’observa
un moment puis reprit sa route, entouré de ses fils. Il fut néanmoins
interrompu dans sa marche par un timide :
- Heu…
M… Monsieur Ozzy ?
Oswald se
retourna, surpris qu’on l’interpelle. Il leva les yeux sur le nouvel arrivant
et croisa le regard embarrassé de Félix qui malmenait entre ses mains le sac en
papier où se trouvait son déjeuner.
- Heu,
j… je ne veux pas paraître fouineur, prévint celui-ci, mais si jamais j’ai fait
quelque chose qui vous a ennuyé… J’en suis désolé…
Le lapin
l’écouta sans qu’aucune émotion ne transparaisse sur son visage. Il finit par
reprendre son ardoise et traça rapidement une phrase qu’il présenta au chat.
Celui-ci, étonné, se pencha en avant et lut les mots qui lui étaient adressés.
- « Non, je devrais être celui qui est
désolé », chuchota l’écrivain.
A cette
lecture, un frisson parcourut son corps tout entier et une chaleur dévorante
vint envahir son visage. Embarrassé au possible, le chat se mit à se tortiller
sur place.
- N…
Non, pas… pas besoin d’être d… Désolé, bafouilla-t-il derrière ses mains en
détournant le regard.
Il voulut
ajouter quelque chose, mais un mouvement de foule l’interrompit. Soudain, il se
retrouva envahit par une véritable armée de lapereaux bleus ! Ceux-ci
avaient continué tranquillement leur route comme leur avait ordonné oncle
Mickey, sans se rendre compte que leur père ne les suivait plus ! Quand
ils s’étaient aperçus de sa disparition, ils s’étaient empressés de faire
demi-tour. Quelle n’avait pas été leur surprise quand ils avaient retrouvé leur
cher père en compagnie d’un chat qu’ils ne connaissaient absolument pas. Les
enfants avaient alors décidé d’encercler l’inconnu afin de savoir si celui-ci
était un danger ou non.
- Vous
êtes qui et vous voulez quoi à papa ? demanda le plus bravache.
- Mais
c’est le chat du restaurant ! fit remarquer le plus observateur.
- On
devrait l’inviter à la maison, enchaîna le plus gentil.
- Oh,
oui, quelle excellente idée ! renchérit le plus enthousiaste.
- Allons-y !
décida le plus frondeur.
- Suivez-nous,
monsieur le chat ! ordonna le plus autoritaire.
Il n’en fallut
pas plus pour les lapereaux pour décider de la suite des évènements. Malgré les
protestations gênées de l’écrivain, ils l’entraînèrent à leur suite. Oswald, de
nouveau seul, effaça soigneusement son ardoise avant de suivre le mouvement
sans un mot.
Sans un
sourire.
2 commentaires:
Moooh ! Félix est trop adorable !C'est ce qui s'appelle un coup de foudre !
Félix et Oswald ? Sérieusement ?
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