Bien le bonjour, tout le monde !
Et oui, encore et toujours un nouveau chapitre ! Cette fois-ci, nous allons connaître le déroulé de l'après-midi de notre petit Félix qui a été embarqué par les lapereaux pour diverses activités. Et Oswald nous réserve une petite surprise en fin de chapitre…
Bonne lecture !
Quelques heures plus tard, Cuphead fut
autorisé à emmener son petit frère loin des couloirs aseptisés de l’hôpital.
L’aîné n’était pas réellement confiant. Il craignait de voir le blessé
s’effondrer à tout moment, même si ce dernier lui assurait qu’il allait bien.
- J’ai eu tout le repos dont j’avais besoin
depuis que tu m’as oublié ici, ajouta Mugman sur le ton de l’humour.
Sa blague n’eut pas l’effet escompté car
elle assombrit d’avantage l’humeur angoissée de Cuphead. Celui-ci passa le bras
de son cadet autour de ses épaules afin de l’assister dans sa marche. Sa joue
se posa un instant contre le front de Mugman. Ah… Il était bel et bien là,
avec lui.
Quel
soulagement !
- Ne plaisante pas avec ça, Mug, lui
chuchota-t-il d’une voix éteinte. J’ai vécu le pire jour de ma vie sans
toi… Je pensais que tu étais mort, que je t’avais tué. Et, peu importe
combien j’essayais, je ne pouvais m’enlever cette pensée de la tête…
Mugman se mit à rougir, soufflé par le
discours de son aîné. D’ordinaire, son frère n’avait jamais d’aussi tendres
paroles à son égard ! Au contraire, il se moquait constamment de lui, de
sa maladresse, le traitant d’idiot inutile. Il avait réellement du lui faire
sacrément peur pour qu’il se montre aussi gentil envers lui…
- Cuppy, s’il te plaît, je ne suis pas
habitué à tout cet amour, bafouilla-t-il, embarrassé.
Cuphead rit légèrement de sa gêne. Il
passa son bras libre autour des hanches de son cadet puis tous deux se mirent
lentement en route.
- Et maintenant ? finit par lui
demander Mugman.
Le regard du larbin du Diable s’étrécit.
Maintenant… hein ?
- On repart en chasse.
*
Félix était assis sur un banc dans le
crépuscule, un muffin à la carotte dans la main. Rêveur, il repensait à la
charmante après-midi qu’il venait de vivre. Après avoir été traîné bon grès mal
grès par des lapereaux bleus des plus enthousiastes, il s’était retrouvé assis
au milieu du salon du célèbre Mickey, en train de se faire pomponner comme
jamais. Les enfants étaient de véritables pros pour prendre soin des
autres ! Pendant qu’un lui limait les griffes, un autre s’occupait de
brosser sa fourrure et un troisième époussetait son manteau !
Le pauvre chat s’était demandé dans quoi
il s’était encore embarqué ! Mais il avait pu voir Oswald passer du temps
avec ses adorables rejetons, alors il avait fini par pensé que ce n’était pas
si mal que ça… Car les lapereaux n’avaient bien sûr pas oublié leur père
qu’ils avaient brossé tout aussi longuement. Avec des gestes automatiques,
Oswald avait agi de manière semblable, même si aucune émotion n’avait transparu
sur son visage. Il avait bien eu l’air légèrement surpris de sentir si souvent
le regard de Félix sur lui, mais il n’avait fait aucun commentaire.
En réalité, le seul point noir de cette
délicieuse après-midi était survenu une heure après leur arrivée à la maison.
En effet, les lapereaux, qui avaient définitivement adopté Félix, lui avaient
présenté la photo d’une chatte absolument adorable.
- C’est maman ! lui apprit un des
enfants. Vous lui ressemblez, monsieur !
- Oh ? s’étonna l’intéressé. Mais elle
est si belle comparé à moi…
- Oncle Mickey dit qu’elle est dans un
endroit meilleur, ou quelque chose comme ça, enchaîna le gamin.
- O… Oh, je…
Félix commençait à comprendre certaines
choses… Le lapin avait du perdre sa femme récemment et portait encore son
deuil… Il voulut rendre la photo au lapereau, mais il n’eut pas le temps
d’esquisser un geste. En un éclair, Oswald avait récupéré le cadre, un air
furieux peint sur le visage.
- Je suis d… désolé, bafouilla l’écrivain,
terriblement mal à l’aise. V… Votre fils me l’a donné…
Les lapereaux fixaient leur père avec
étonnement, sûrement interdits par la brutalité de son comportement. Oswald
s’éloigna rapidement pour remettre la photo de sa femme à sa place, loin des
mains baladeuses de ses petits. Félix prit une profonde inspiration, sentant
qu’il n’avait plus sa place ici. Mieux valait-il qu’il s’en aille
maintenant… Il se tourna vers les lapereaux et leur offrit un sourire
timide.
- P… Puis-je avoir ma veste, mes
chéris ? Je pense que j’ai causé suffisamment de problèmes comme ça…
Les oreilles des petits retombèrent en
arrière en voyant le chat récupérer ses affaires. L’un d’entre eux tenta bien
de le retenir en faisant remarquer qu’il n’avait pas encore mangé les muffins à
la carotte, mais rien ne semblait pouvoir retenir l’écrivain. Les lapereaux se
retournèrent alors contre leur père, sourcils froncés. Par sa faute, leur
nouvel ami s’enfuyait !
- Méchant papa, va dans ta chambre !
ordonna le plus strict.
- Non, va t’excuser, proposa le plus
diplomate.
- C’est exactement ce que j’allais dire,
approuva le plus suiveur.
Le frère de Mickey comprit alors qu’il
était allé trop loin. Sous le regard autoritaire de ses fils, le veuf revint
auprès de Félix qui était en train de remettre ses chaussures dans l’entrée.
Leur invité leva un regard perdu sur son hôte puis il lut le message inscrit
sur sa fidèle ardoise.
« Désolé, cette photo signifie
beaucoup pour moi. »
La démarche du lapin soulagea grandement
Félix. Pendant un moment, il avait cru qu’il le détestait…
- Oh, c’est bon ! lui assura-t-il avec
un sourire. Je n’aurai pas osé la regarder par moi-même, de toute manière. Mais
je ne pouvais pas dire non à cet adorable enfant…
Oswald hocha simplement la tête, comme
s’il approuvait les dires du chat. Mais, avec ses traits dépourvus
d’expression, cela restait difficile à déterminer. Le lapin tendit alors devant
lui un muffin en guise de cadeau d’excuse. Rougissant comme un chaton à son
premier émoi, Félix accepta la sucrerie à force de grands bredouillements. Les
lapereaux observaient son manège avec un sourire satisfait sur les lèvres. Ils
ignoraient s’il s’agissait là de leur nouvelle maman, mais ils n’avaient rien
contre ! Un des enfants avait d’ailleurs déjà mis une option sur le
chapeau de l’écrivain. Rien que d’y repenser, le chat sentait de nouveau le
rouge lui monter aux joues !
Un courant d’air froid tira Félix de ses
plaisants souvenirs. Il se redressa rapidement.
- Je ferai mieux de rentrer, murmura-t-il
pour lui-même.
L’écrivain avait prévu de planter sa
tente dans un espace éloigné du reste des habitations. Une fois qu’elle fut
montée, il s’installa confortablement afin de travailler son manuscrit en
cours. Penser à ses rencontres de la journée le faisait doucement sourire. Non
seulement, il avait pu faire la connaissance d’un de ses lecteurs, mais en plus
il avait sympathisé avec l’adorable famille lapine. Un jour rempli de bien
belles découvertes ! Le chat secoua la tête pour chasser son coup de foudre de
la tête. Il avait un livre à terminer, il devait se concentrer !
Cependant, il n’était pas au bout de ses
surprises. Alors qu’il tentait de se concentrer, une voix parvint jusqu’à ses
oreilles.
- Hum, cette tente m’est familière, qui
pourrait donc bien être à l’intérieur ?
Intrigué par ce ton féminin et joueur,
l’écrivain sortit la tête de son abri. Face à lui se dressait une jolie chatte
qui avait un adorable sourire sur les lèvres.
- Salut, l’aborda-t-elle, les poings
plantés sur les hanches.
- Sheba ! s’exclama Félix, le visage
métamorphosé par la joie.
Sheba, sa grande amie d’enfance !
Quel plaisir de la revoir ! Il sortit de la tente pour l’étreindre. Sheba
rit devant tant d’affection avant de saisir l’écrivain pour les épaules afin de
frotter son poing contre le sommet de son crâne, taquine.
- Alors, comment va ma boule de poils
préférée ?
- Bien, bien, lui répondit l’intéressé
entre deux rires.
Ils échangèrent sur divers sujets,
heureux de se retrouver. A vrai dire, Sheba tenait une librairie en ville.
Félix avait prévu d’y passer demain pour lui faire une surprise, mais son amie
l’avait devancé ! Finalement, celle-ci déclara :
- Allez, je t’embarque. Viens dormir à la
maison, ce sera toujours plus confortable que ta tente. Et comme ça on pourra
discuter à notre aise, compléta-t-elle en mimant une personne qui boit, un
sourire machiavélique sur les lèvres.
Comment refuser une telle
proposition ?
- Je te suis !
*
Oswald avait été réveillé par les
enfants. Inquiété par leurs airs angoissés, il les avait suivis jusqu’au jardin
où il avait trouvé son petit frère, assis sur un banc, tête basse. Le veuf
s’approcha de lui timidement avant de s’asseoir à ses côtés. Il passa un bras
autour de ses épaules pour lui signifier qu’il était présent, là, prêt à
l’écouter.
Mickey lui adressa un pauvre sourire où
ne transparaissait aucune joie. Il prit un lapereau entre ses bras pour le
serrer doucement contre son cœur. La fourrure soyeuse des petits avait toujours
eu le don d’apaiser les troubles de son esprit. Pourtant, ce soir, cela ne
suffisait pas…
- Me voilà encore en train d’en faire trop
pour des choses qui n’ont pas d’importance… Pathétique, n’est-ce pas ?
ajouta-t-il avec un petit rire nerveux. Donald avait raison. Je ne peux
pas juste aider tout le monde. Ce gamin avait besoin d'aide, mais lui et son
frère ont leur propre vie. Et moi… J'ai un travail et une famille dont je dois
m'occuper. Je peux juste lui souhaiter la meilleure des chances…
Mickey n’eut pas de réponse, pas qu’il en
ait attendu, de toute manière. Il poussa un soupir et enfouit son visage dans
la fourrure qui garnissait le crâne d’un des lapereaux. Lui, le grand
Mickey… Quel piètre héros il faisait ! Même pas capable de sauver un
simple enfant ! Un léger raclement de gorge lui fit soudain redresser la
tête. Sous son regard halluciné, Oswald porta sa main à sa gorge dans une
grimace. Puis, doucement, il parvint à dire :
- Tu es trop bon pour ce monde, frangin.
C’est pourquoi j’étais toujours jaloux de toi, confessa-t-il avec un doux
sourire.
Un silence pesant suivit sa déclaration.
Oswald se rendit alors compte que ses fils et son frère dardaient sur lui un regard
médusé, comme s’ils venaient d’assister à l’événement le plus étrange et
dérangeant de l’année. Puis, tout à coup, les lapereaux explosèrent de
joie ! Ils se jetèrent sur leur père en hurlant leur ravissement. Ils réclamaient
tous l’attention d’Oswald, quémandant des phrases qu’ils souhaitaient entendre
depuis si longtemps ! Leur père avait parlé ! Cela ne pouvait dire
qu’une chose : il guérissait ! Et rien n’aurait pu les rendre plus
heureux…
- Papa, dit « Je t’aime » !
- Non, dis « Mes enfants sont géniaux » !
Le lapin, qui ne s’attendait absolument
pas à un tel déchainement d’allégresse, ne savait plus où en donner de la
tête ! Tout à coup, il reçut un Mickey larmoyant dans les bras ! Son
petit frère s’agrippa avec force à lui, comme s’il était sa bouée de secours. Ses
épaules tremblaient…
- Oh, Ozzy… Ta belle voix m’a manqué… Et ton doux sourire aussi… Ils m’ont
tant manqué !
Emu, le veuf ne sut quoi dire. Il avait
juste parlé afin de remonter le moral de son cadet, mais voilà que celui-ci
pleurait à chaudes larmes sur son épaule. Il sourit doucement et l’enlaça à son
tour. Son cher petit frère aux épaules si menues… Il lui avait causé bien
des soucis, n’est-ce pas ?
Oswald remarqua soudain qu’un de ses fils
portait un drôle de couvre-chef. Il était persuadé de déjà l’avoir vu, mais
où… ?
- Attend, ce ne serait pas le chapeau de ce
gars… ?
- Ouais ! répondit fièrement le
lapereau. Il me l’a donné !
Un air coupable se peignit sur le visage
du lapin.
- C’était une personne vraiment
gentille… J’ai gâché votre temps avec lui, n’est-ce pas, les
enfants ?
Tous les lapereaux protestèrent dans un
bel ensemble, à l’exception de quelques uns de droite à gauche qui approuvaient
d’un air accusateur. Mickey leur fit signe de se taire puis se tourna de
nouveau vers son aîné.
- Nan, ne t’inquiète pas, Ozzy, le
rassura-t-il. Je suis sûr n’était pas si fâché que ça !
Oswald le remercia d’un sourire. La
souris comprit alors qu’il ne tirerait rien de plus de son frère. Le veuf avait
fait un effort considérable pour le rendre heureux, mais il ne souhaitait pas
continuer cette conversation. Le directeur du cirque proposa alors à l’ensemble
de la petite famille d’aller se coucher.
1 commentaire:
Les lapereaux sont officiellement élus meilleurs persos !
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