jeudi 26 octobre 2017

BENDY AND BORIS, CHAPITRE 12

Bien le bonjour, tout le monde !

Les chapitres sont vraiment quotidiens, en ce moment ! Il faut dire que j'en profite tant que j'ai un peu de temps car mes cours et ma charge de travail dans mon master vont s'alourdir après les vacances. Adviendra que pourra comme on dit !

Bonne lecture !




Cuphead était en train de fumer tranquillement, allongé dans son lit, quand son frère débarqua comme une joyeuse tornade dans leur chambre. Il se laissa tomber à ses côtés, un immense sourire sur les lèvres.  
-       Boris a dit qu’il allait y penser ! s’exclama-t-il, excité comme jamais.
-       Super, approuva son aîné.

 
-       Et comment se présente les choses pour Bendy et toi ?
-       Il est têtu, mais, pour moi, il ne devrait pas tarder à céder.
Un air coupable vint troubler l’air festif de Mugman. Céder… hein ? Au final, on y revenait toujours, à cette fichue histoire de manipulation. Cuphead dénota ce changement d’humeur avec mécontentement.  
-       Muuugs, c’est quoi ce regard ? gronda-t-il doucement. On a déjà parlé de ce plan. On prétend, seulement.
-       Je sais, le coupa son cadet. Mais j’aurais aimé qu’ils soient réellement nos copains… Je veux juste savoir ce qu’est une vraie amitié, pour une fois…
Un silence agacé suivit ses paroles. Le nervi du Diable détourna ostensiblement la tête, comme s’il cherchait à bouder. Mugman comprit alors la nature de sa gaffe et tenta de se racheter par un discours maladroit :
-       Non, C… Cuppy ! Ce n’est pas comme si tu n’étais pas mon ami ou quoique ce soit ! T’es mon frangin ! Le meilleur de tous mes meilleurs amis !
Cuphead grogna pour approuver les dires de son cadet, mais il refusait toujours de le regarder, gamin buté.
-       Tu n’as besoin de personne, tu m’as, moi, rétorqua-t-il finalement.
Cet aveu arracha un « Mooh » attendri à Mugman. Celui-ci se coucha sur son aîné, un sourire taquin sur les lèvres.
-       Mon frangin serait jaloux ? se moqua-t-il gentiment.
Cuphead sourit à son tour, incapable de résister à l’adorable bouille enjôleuse de son petit frère.


Il serra un instant Mugman contre lui avant lui donner une pichenette contre sa tempe.
-       Allez, terreur, au lit, maintenant. Demain, je vais convaincre Bendy de nous laisser partir avec lui.
-       Super ! On part à l’aventure !
Tout excité, le plus jeune des frères gagna son propre lit en chantonnant. Cuphead pouffa légèrement. Il ne changerait jamais, hein… Tant mieux.
-       Bonne nuit, Mug.
-       Bonne nuit, Cuppy !

*

Dans la pièce d’à côté, Boris était tranquillement allongé sur le ventre, les yeux dans le vague. Il rêvait doucement à des souvenirs lointains que le temps délavait. Alors qu’il se perdait de plus en plus profondément dans ses pensées, la porte de la chambre claqua subitement. Le louveteau vit alors apparaître son grand frère, le visage rougi par l’alcool.  
-       Tu es déjà de retour ? s’étonna-t-il.
Son aîné avait un sourire stupidement heureux sur les lèvres. Il sauta sur le matelas et s’installa contre l’apprenti mécanicien. Visiblement, le malade avait encore une fois abusé de la bouteille… 
-       Tu sais ! lança soudain Bendy en levant un doigt dans une attitude docte vacillante. A chaque fois que j’ai l’béguin pour une fille… J’finis par devenir tout triste et tout l’bazar ! Maaais, quand j’suis avec toua, je suis touuut content de nouveau.
Ravi de sa propre bêtise, Bendy se laissa tomber en arrière et pointa le museau de son petit frère de son doigt savant. Le louveteau se mit à loucher, surpris par cette intrusion dans son champ de vision.  
-       Aloooors, tant pis !  Tuuu s’ras ma nana !


Boris haussa un sourcil moqueur.
-       Heu, d’accord… ?
-       Ouuuais, j’sais, j’suis bourré, rit le malade.
Il se laissa glisser sur le ventre pour se coucher auprès du louveteau qui n’avait toujours pas esquissé un mouvement, habitué depuis longtemps à tout ce cirque. Bendy riait et hoquetait bruyamment, la tête baignée de brumes alcoolisées.  
-       Passons, je vais juste sortir avec moi-même ! déclara-t-il, un sourire béat sur les lèvres. Youpi, j’suis gay !
Boris leva les yeux au ciel. Quand son aîné en arrivait à de telles extrémités, ils en avaient pour une bonne partie de la nuit. Le lendemain serait difficile… 
-       Allez, Bendy, au dodo ! décréta le louveteau.
-       Ah ? Mais, pourquoi ? J’veux pas !
-       Si, si, dans ton lit ! Tu dois te reposer !
Le louveteau saisit son aîné à bras le corps et le souleva sans difficulté. Amusé, Bendy éclata de rire et noua ses bras autour du cou de son frère. Boris l’emmena jusqu’à son propre lit et le coucha entre les draps. Tel un petit enfant, le malade se laissa border avec délice.
-       Un bisou, un bisou ! réclama-t-il.
Bon joueur, l’apprenti mécanicien lui baisa la tempe. Puis il lui ordonna de ne dormir d’un air sévère. Gloussant d’un air espiègle, Bendy eut toutes les difficultés du monde à prononcer sa promesse. Finalement, au bout de longues secondes de luttes, le louveteau parvint à lui arracher un serment. Il put donc enfin se coucher, un léger sourire aux lèvres.  
-       Bonne nuit, Bendy.
-       Bonne nuit, chéri !

*

Effectivement, le lendemain fut difficile pour le pauvre louveteau. Un Bendy aviné était un Bendy ronfleur ! Quelle plaie…  Les yeux bouffis de sommeil, le louveteau sortit de sa chambre d’un pas lourd. Manger… Après, il réfléchirait. C’est alors que, tout comme la veille, il entendit son nom être crié au loin. Il eut à peine le temps de se retourner que Mugman lui sautait dans les bras !
-       Bonjour ! le salua le petit frère de Cuphead, un immense sourire sur les lèvres.
Boris, écrasé contre le torse de son vis-à-vis, n’osait pas bouger. Oh, oui, maintenant, il avait un ami… enfin, il le supposait.


Mugman, transporté de joie, câlinait Boris avec grand plaisir, frottant sa joue contre la sienne. Celui-ci se laissait faire de bon cœur, appréciant lui aussi l’étreinte. Néanmoins, sa bonne humeur s’envola quand il aperçut Cuphead sortir de la chambre voisine à la sienne en bâillant, les cheveux en bataille. Tous les muscles de l’apprenti mécanicien se verrouillèrent alors que ses pensées s’affolaient.
Zut, le frère fou ! Est-ce qu’il même au courant des derniers évènements !?
Mugman remarqua la présence de son aîné. Il lui sourit en se détachant de Boris et l’accueillit avec un grand « B’jour, frangin ! ». Pendant quelques secondes, sur le visage de Cuphead plana un air de haine farouche, destinée au pauvre louveteau qui souhaitait disparaître de toutes ses forces. Puis l’émotion négative qui habitait les traits de l’aîné fondit pour laisser place à un délicieux sourire.  
-       B’jour Mug, lui répondit-il. Oh, et à toi aussi, Boris.  


Les deux frères échangèrent quelques paroles que ne le louveteau, véritable statue de sel, ne suivit pas. Un Cuphead souriant était encore plus perturbant qu’un Cuphead normal… Celui-ci se tourna justement vers lui.
-       Ton frère est où ? J’aimerais l’inviter à prendre le p’tit déj’ avec moi.
-       D… dans la chambre, bredouilla timidement le louveteau.
-       Oh, super ! Amusez-vous bien, les gamins.
Avant que Boris n’ait eu le temps de comprendre ce qu’il venait de se passer, Mugman le saisit par la main pour l’entraîner à sa suite. De son côté, Cuphead se glissa dans la chambre où il trouva le mécanicien en train de boutonner sa chemise.
-       Tu promets toujours d’arrêter de boire, grommelait-il envers lui-même, absorbé par sa tâche. Mais nooon, tu adores juste te torturer toi-même, n’est-ce pas, Bendy ?
Le frère de Boris vit soudain deux mains apparaître devant lui puis obstruer dans son champ de vision.
-       Devine qui c’est ! le défia une voix affreusement familière.
Oh non… Il connaissait ce timbre ! Pourvu que ce ne soit pas la personne à laquelle il pensait, pourvu, pourvu !
-       Cup… head ? hésita-t-il.
Satisfait, le nervi du Diable le libéra et lui offrit un grand sourire en guise de récompense.
-       Bingo !
-       Oh, Cup’, quelle surprise, lâcha le mécanicien avec un sourire forcé.
Et c’était bien lui… Avisant son air crispé, l’humeur du frère de Mugman s’assombrit. Hum, il n’aurait pas Bendy aussi facilement… Peut-être qu’il devrait plutôt jouer la carte de l’innocence alors ?
-       Tu ne me fais pas confiance, n’est-ce pas ? chuchota-t-il en lui offrant son plus bel air de chiot abandonné.


Bendy ne sut réellement quoi répondre. Ce gars avait vraiment besoin de poser la question ? Et voulait-il vraiment entendre son avis sur le sujet ? Son interlocuteur dut comprendre qu’il avait trop attendu de sa proie. Il poussa un soupir et se détourna.  
-       Désolé, je vais m’en aller, marmonna-t-il.
Sa ravisant, Bendy l’attrapa par l’épaule pour l’obliger à s’asseoir sur le lit le plus proche. Il aurait été bien plus simple d’envoyer ce fou dangereux sur les roses, mais, quelque part, il savait que Cuphead ne méritait pas une telle froideur. De plus, s’il parvenait à le comprendre, peut-être que lui et Boris seraient enfin débarrassé de la menace des deux frères !
-       Très bien, pose ton derrière là et jouons franc jeu une seconde. Certes, on s’est sauvé les fesses les uns les autres, et c’était cool et tout, mais pourquoi ce conflit entre nous a démarré en premier lieu ?


Une lointaine conversation que Bendy avait eue avec son cadet lui revint en tête. Quand Cuphead avait tiré sur Mugman, Boris avait énormément pleuré. Il lui assuré, entre deux crises de larmes, que les deux frères semblaient obligés d’agir ainsi, comme si une personne les poussait à s’en prendre à eux… 
-       Est-ce que vous avez été… forcés, d’une certaine manière ? questionna le mécanicien.
Timidement, son interlocuteur hocha la tête en détournant le regard.
-       Tout ce que je peux te dire, c’est que nous avons agi contre notre volonté, confessa-t-il rapidement. Mais j’espère que tu comprends que je ne peux pas te dire qui nous a fait chanter !
Les yeux de Cuphead étaient sincères en prononçant ses mots, tout autant que sa voix. Bendy sut tout de suite qu’il lui disait la vérité.
-       Hé bien, je suppose que je peux respecter ça, admit le malade. Mais toute cette situation est un peu soudaine, et tu restes une dangereuse machine à tuer avec ton pouvoir.
Ces mots transpercèrent Cuphead de part en part. Une machine à tuer… n’est-ce pas ? Il contempla ses mains un instant. Ces mains qui contenaient ce pouvoir dévastateur, mortel… 
Un pouvoir qui a failli coûter la vie à Mugman !
-       J… Je n’aime pas ce pouvoir du tout, avoua-t-il d’une voix tremblante. Je pensais qu’il était génial et tout, mais après qu’il ait transpercé mon frère comme ça… J… Je ne peux plus le supporter !
Submergé par l’émotion et par l’horreur de ces souvenirs, Cuphead ne put retenir ses larmes.


Bendy n’aurait jamais cru qu’une simple phrase mettrait son vis-à-vis dans un tel état ! Il s’empressa de s’excuser.
-       Tu n’as pas à te rappeler de ça ! lui promit-il.
Cuphead hocha la tête et écrasa les perles qui roulaient sur ses joues. Il lui fallut quelques secondes pour recouvrir à son calme et cesser de pleurer. Bendy, mal à l’aise, ne savait que faire pour consoler son ennemi d’hier. Finalement, il lui tapota maladroitement le dos, gêné.
-       Là, là, grommela-t-il.
Le frère de Mugman lui jeta un regard moqueur. C’était là tout ce dont il était capable ?
-       Wha, t’es nul pour réconforter les gens… 
Piqué au vif, le malade se redressa et foudroya Cuphead du regard.
-       Mec, au moins, j’essaie ! se défendit-il.
Les deux adversaires se jaugèrent. Qui aurait pu dire, il y a encore deux jours à peine, qu’ils étaient capables de tenir une conversation sans se sauter à la gorge ? A y réfléchir, la situation était des plus coquasses ! N’y tenant plus, tous deux se mirent à rire.
-       Tu n’as pas l’air d’avoir beaucoup d’amis, asséna un Cuphead des plus taquins.
-       Oh, la ferme ! rétorqua Bendy.


Quand ils se turent, les deux vieux ennemis échangèrent un sourire entendu.
-       P’tit déj’ ? proposa le malade.
-       C’est ma tournée ! répondit le nervi du Diable.  

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